Un rapport préparé pour le Conseil de sécurité par le représentant spécial de l’Onu au Liban, Terje Roed-Larsen, fait état de la "circulation illégale d’armes et de personnes vers le Liban, qui menace de freiner les efforts pour asseoir la souveraineté de ce pays".
Le secrétaire général Kofi Annan, qui a rendu compte de ce rapport mercredi au Conseil de sécurité, a précisé que les autorités libanaises avaient arrêté un certain nombre d’éléments infiltrés "d’origine palestinienne en possession de documents d’identité syrienne".
Le rapport de Terje Roed-Larsen fait le point de la mise en oeuvre de la résolution 1559, adoptée en septembre 2004 par le Conseil et réclamant le départ du Liban de tous les soldats et agents syriens ainsi que le désarmement des groupes armés irréguliers comme les combattants palestiniens ou ceux du Hizbollah libanais.
Le document prend note des efforts du gouvernement de Beyrouth pour rétablir son autorité sur tout le territoire. Dans son rapport, M. Roed-Larsen a estimé que la présence des groupes armés au Liban est persistante. Il souligne que "l’existence de groupes armés défiant l’autorité du gouvernement légitime, qui, par définition, est investi du monopole de l’usage de la force dans son territoire, est incompatible avec la restauration et le respect de l’intégrité territoriale, l’unité et l’indépendance politique" du Liban.
Jeudi, l’armée a resserré de fait l’étau autour des bases palestiniennes et faisait circuler des patrouilles motorisées dans l’axe Haloua-Sultan Yacoub, distant de 15 km. Des officiers libanais ont rencontré mercredi un responsable du Fatah-Intifada. Le déploiement a été critiqué par Ahmad Jibril, leader du Front populaire de Libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), qui a eu mercredi soir un entretien téléphonique libanais, Fouad Siniora.
M. Siniora, Premier ministre libanais, a engagé début octobre un dialogue avec les formations politico-militaires palestiniennes afin d’éliminer d’abord les bases érigées en dehors des 12 camps de réfugiés et d’organiser la présence militaire à l’intérieur de ces camps.
Le magistrat allemand Detlev Mehlis, qui a dirigé l’enquête de l’Onu sur la mort de Hariri, a conclu, dans un rapport publié jeudi dernier, que son assassinat, le 14 février à Beyrouth, avait été "organisé par des responsables de la sécurité syriens et libanais".
A la suite de ce rapport, Washington et Paris, soutenus par Londres, ont soumis mardi au Conseil de sécurité un projet de résolution pour la Syrie.