L’assassin présumé de Hicham Mandari a été récemment identifié par la garde civile espagnole. Il s’agit d’un individu de nationalité marocaine actuellement en détention dans une prison en France. L’accusé a été arrêté pour une autre affaire bien après le meurtre de Mandari, fruit d’un règlement de compte entre bandes rivales, selon des sources bien informées.
Hicham Mandari, né en 1965 à Tanger, a été retrouvé assassiné le 13 août 2004 dans un parking à Fuengirola dans le sud de l’Espagne avec plusieurs balles dans la tête. À l’époque des faits, certains milieux ont insinué que les autorités marocaines seraient le commanditaire de ce meurtre sous prétexte que la victime était en délicatesse avec le Royaume.
Personnage sulfureux et interlope, Hicham Mandari s’était en effet illustré en juin 1999 lorsqu’il avait publié dans le quotidien américain The Washington Post une lettre ouverte à Feu Hassan II sous forme d’un encart publicitaire dans lequel il menaça de faire des révélations compromettantes pour la monarchie. Mais l’auteur de cette lettre, qui avait ses entrées dans l’establishment au Maroc, s’avère être un maître chanteur qui a fui le Maroc vers les Etats-Unis pour son implication dans un immense réseau de trafic de la monnaie bahreïnie pour l’équivalent de plus de 300 millions de Dollars. Incarcéré en Floride où il a échappé à une tentative d’assassinat de la part d’une bande de trafiquants de drogue, il sera relâché quelques années plus tard. Il sera extradé ensuite en France où la justice, qui a ouvert une enquête dès 1998 sur ce trafic qui a eu lieu à Paris, décide de le placer sous surveillance judiciaire en attendant l’ouverture du procès. Mais l’accusé n’a pas respecté cette mesure se déplaçant fréquemment en Espagne où il finira par trouver la mort.
Hicham Mandari était un escroc habile qui a arnaqué des personnalités et non des moindres au Maroc. Celui que l’on disait immensément riche grâce à une grosse fortune dont l’origine reste douteux, se faisait passer pour un conseiller spécial du Roi défunt. Usurpation de fonction flagrante étant donné qu’il n’a jamais été autre chose qu’un imposteur mouillé dans une série de scandales. Ce dernier continuera à vouloir faire chanter la famille royale. En vain. Du bluff. De mensonge en mensonge, celui qui a décidé de vivre dangereusement commence à péter sérieusement les plombs, encouragé en cela par une foule de manipulateurs marocains et étrangers qui ne portent par le Maroc dans le cœur. Ces derniers ont tout entrepris, à grands renforts d’interviews de Mandari, pour faire de lui un opposant politique à la tête d’un parti chimérique du nom du Conseil national des Marocains libres (CNML). Tout à son délire, M. Mandari ira jusqu’à prétendre être le fils légitime de feu Hassan II. Rien de moins. Chose que les tests ADN effectués plus tard sur son cadavre démentent catégoriquement.