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Le cri de Aubenas

© D.R

«Mon nom est Florence Aubenas. Je suis journaliste française. Je suis journaliste de «Libération». Je suis en mauvaise santé et je suis en mauvaise santé psychologique aussi. ( ) Je lance un appel au député français Didier Julia. S’il vous plaît, M. Julia, aidez-moi. C’est urgent, aidez-moi».
50 secondes à peine auront été suffisantes pour bousculer la communauté internationale dans toutes ses composantes. Les images de Florence Aubenas en disaient long sur son état de santé physique et psychique. Savamment et cruellement réalisée, cette vidéo montrait une Florence abattue, amaigrie, regard hagard, cheveux ébouriffés et visage creusé.
Une véritable mise en scène, odieuse au demeurant, qui ne laisse pas de doute sur ses concepteurs : des vétérans de la manipulation. Les paroles qu’elle débitait, ou plutôt le texte qu’elle lisait machinalement, en est une preuve de plus. Déjà, l’orchestration avec laquelle les ravisseurs ont procédé, depuis son enlèvement, met en évidence qu’un planning bien établi a été respecté à la lettre. L’optique étant d’atteindre leur objectif selon une méthode élaborée à l’avance et, à ne pas en douter, l’affaire semble purement crapuleuse. La disparition avait été suivie d’un long silence, puis quelques images. S’ensuivit alors un autre silence-radio puis cette récente vidéo. «Florence est vivante, florence parle», ce sont là les réactions de la presse française et, à travers elle, celles de l’opinion publique. Un résultat qui semble bien calculé par les ravisseurs qui peuvent, désormais, attaquer le volet final de leur plan : celui de faire passer les autorités françaises à la caisse. D’où le recours à Didier Julia, connu pour son introduction des milieux irakiens.
Cependant, le message des geôliers des deux otages met la France devant un horrible dilemme. Ces derniers voudraient que le député UMP intervienne pour la libération des deux séquestrés. L’affaire sent le fric et le recours aux bons offices de Didier Julia embarrasse le gouvernement français.
En effet, le député UMP et certains de ses collaborateurs avaient été qualifiés de «bande de pieds nickelés», suite à l’échec de leur médiation pour la libération des ex-otages français retenus en Irak, Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Les tractations menées par Didier Julia, que l’on baptisa «Didier l’embrouille», avaient failli être fatales pour les deux journalistes. La foudre s’était abattue sur le député français, notamment lorsqu’il a été accusé d’avoir menti au sujet d’une opération infructueuse de leur libération.
Aujourd’hui, s’agit-il, pour le gouvernement français, de faire confiance à celui qu’il avait qualifié de «personae non grata» ou, tout simplement, de ne pas lui confier l’affaire et mettre, éventuellement, en péril la vie de Florence et Hussein ?
A propos, qu’en est-il de Hussein Hanoun ? Normal que les kidnappeurs ne fassent pas usage de sa capture, comme cela fut le cas lors des précédents enlèvements de ressortissants étrangers. De plus, qui donnerait cher de la peau d’un Irakien ? En tous les cas pas le gouvernement Allaoui.

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