Le colloque international sur le cannabis et les drogues a été clôturé, samedi 19 mars, par l’appel de Tanger, sanctionnant ainsi les travaux de cet événement de deux jours.
Parmi les recommandations émises lors de ce colloque sous le thème «Tous pour des alternatives fondées sur le développement durable, la santé et les droits de l’Homme», l’approfondissement d’une réflexion collective et participative sur les solutions légales et appropriées, conformément à la Constitution de 2011, et ce concernant les petits agriculteurs du kif poursuivis en vertu des dispositions du dahir (de 1974, ndlr) en vigueur. Les participants à cette rencontre ont appelé aussi à la mise en place des politiques publiques intégrées et territoriales pour la réhabilitation socio-économique en particulier de ces petits agriculteurs ainsi que celles de leurs familles respectives. Ils ont souligné l’importance des activités alternatives à la culture du kif, tout en dénonçant les politiques de répression menées jusqu’à présent à l’encontre des personnes (y compris les consommateurs) impliquées dans ce genre d’affaires.
Il est à noter que malgré la présence d’un grand nombre d’experts nationaux et internationaux ainsi que les représentants des institutions nationales et de la société civile à cet événement, les grands absents de celui-ci ont été les représentants du PJD au sein du conseil régional, qui ont justifié dans un communiqué leur boycott par leur exclusion de l’organisation de cet événement. Ce colloque a réussi, selon les organisateurs, à tenir, en dépit de ce boycott, ses promesses en traitant de toutes les thématiques programmées pendant ces deux jours. A l’exception de l’appel, lancé lors de la séance de clôture, qui a pris le nom de la ville hôte au lieu de celui du Rif, comme prévu initialement.
Organisée par le conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima en partenariat avec l’Association de lutte contre le sida (ALCS) et la Confédération des associations de Sanhaja du Rif, cette rencontre a constitué une occasion pour débattre de défis auxquels sont confrontées les régions, en particulier celle de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ainsi que les politiques publiques en matière de cannabis et de drogues. «La tenue d’une telle rencontre autour du cannabis et des drogues fait preuve d’audace», a indiqué le président du conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima Ilyas El Omari.
L’intervenant a poursuivi que son conseil a abordé pour la première fois, en tant qu’institution officielle, la problématique du cannabis qui continue de susciter la polémique en raison de son utilisation, entre autres, à des fins médicales ou environnementales. «Nous avons voulu traiter de ce thème selon une approche participative et une étude scientifique pour pouvoir alléger la souffrance en particulier des gens vivant dans les montagnes enclavées», a dit M. El Omari, appelant à trouver des solutions ensemble pour la lutte contre cette problématique.