1,1 milliard DH par an de manque à gagner pour l’économie marocaine avec la perte de pas moins de 13.000 emplois. Ce sont là les quelques conséquences dramatiques de l’instauration depuis le début de l’année de la taxe sur l’aérien.
C’est en tout cas ce que prévoient les experts de l’Association internationale du transport aérien (IATA) qui a tenté d’ailleurs de convaincre le gouvernement marocain de surseoir à cette taxe, mais en vain. A la fin du mois de décembre, l’IATA a envoyé une correspondance officielle aux ministres du tourisme, de l’économie et des finances et du transport, où elle expliquait et tentait de démontrer les effets négatifs de la taxe mais visiblement, le gouvernement n’en a pas tenu compte. Interrogé directement par ALM sur le sort de cette correspondance et les raisons pour lesquelles elle a été ignorée par le gouvernement, le ministère du tourisme, entre autres départements concernés, n’a pas donné de suite.
Pourtant, les éléments d’argumentation présentés par l’IATA dans sa lettre ont de quoi inquiéter. Ainsi, selon l’association, la taxe aura d’abord un impact direct sur le nombre d’étrangers qui arrivent au Maroc par voie aérienne qui atteint une moyenne de 4,5 millions de passagers par an. Après l’instauration de la taxe, l’IATA prévoit une baisse d’au moins 104.000 passagers par an.
D’un autre côté, explique la correspondance, la compagnie nationale, Royal Air Maroc, sera la première à subir directement les méfaits de la taxe avec une perte annuelle du chiffre d’affaires estimée à 10 millions de dollars, soit environ 80 millions DH au moment où la compagnie vient à peine de sortir avec succès d’une zone de turbulences. Et au-delà de la RAM, c’est évidemment le secteur touristique et, de manière plus élargie, toute l’économie qui souffrira de ladite taxe. Certes, le gouvernement table sur des recettes de près d’un milliard de DH au titre de cette nouvelle taxe. Mais, de l’autre côté, et toujours selon les estimations de l’IATA, l’effet combiné global de la taxe sur l’économie consistera en une perte inquiétante sur le PIB annuel de 138 millions de dollars (environ 1,1 milliard DH) et surtout un risque de perte de pas moins de 13.000 emplois dans les secteurs affectés. Pour une année 2014 qui s’annonce déjà difficile, on aurait pu s’en passer…