La justice n’a pas dit son dernier mot dans l’affaire des diplômés chômeurs. C’est en ces termes que le gouvernement a réagi par rapport à la récente décision du tribunal administratif de Rabat qui a appelé jeudi 23 mai, l’Exécutif à intégrer dans la fonction publique les signataires du PV du 20 juillet 2011 et à les dédommager financièrement et administrativement.
«Le gouvernement s’engagera à appliquer ledit PV une fois qu’il y aura une décision finale de la justice», a indiqué Lahbib Choubani, ministre des relations avec le Parlement, en réponse à une question orale à la Chambre des représentants lundi 27 mai.
Soulignant que le gouvernement épuisera toutes les voies de recours, le ministre a ainsi fait allusion à un recours en appel et même en cassation. «Pour nous, une telle décision de la justice démontre que le gouvernement est impliqué dans la réforme de la justice et respecte parfaitement son indépendance ainsi que le principe de séparation des pouvoirs», a fait remarquer M. Choubani en réaction à une question posée par un député istiqlalien.
Pour rappel, le procès-verbal du 20 juillet 2011 a été signé par le gouvernement de Abbas El Fassi avec les coordinations des diplômés au chômage. Le précédent gouvernement s’est engagé en vertu de cet accord à recruter dans la fonction publique, directement et sans concours, les signataires du PV, comptant plus de 3.000 membres.
Mais avec l’avénement du gouvernement islamiste, Abdelilah Benkirane refusera catégoriquement d’appliquer le PV arguant que ses dispositions sont «anticonstitutionnelles et non conformes au statut de la fonction publique». «Les dispositions du PV violent le principe de l’égalité des citoyens pour occuper des postes de fonction publique. Le recrutement dans la fonction publique sera effectué sur la base de la méritocratie. Conformément à l’article 31 de la Constitution», avait-il souligné en mai 2012 lors de la session mensuelle consacrée à la politique générale.