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Le Liban plonge dans la crise

Le Liban était de nouveau plongé dimanche dans une crise politique provoquée par la mise en place d’un tribunal international pour juger les auteurs de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri dans lequel Syriens et Libanais sont mis en cause.
Les cinq ministres chiites du Hezbollah et d’Amal ont démissionné samedi, après l’échec de consultations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale à la faveur desquelles "le parti de Dieu", soutenu par Damas, entendait accroître son influence au sein du gouvernement de coalition.
Le Premier ministre, Fouad Siniora, n’a pas accepté ces démissions, et la France a espéré par la voix du chef de sa diplomatie, Philippe Douste-Blazy, que ce développement «n’affectera pas la détermination du gouvernement libanais à demander la constitution d’un tribunal (international) pour juger les assassins de Rafic Hariri afin que ce type d’exactions ne puisse pas continuer».
Hariri a été tué le 14 février 2005 dans un attentat spectaculaire après avoir rompu avec les dirigeants de Damas et son assassinat a accéléré le retrait syrien du Liban.
Les consultations interlibanaises se sont tendus samedi lorsque Fouad Siniora, soutenu par la majorité antisyrienne, a insisté pour soumettre lundi en Conseil des ministres le projet final de résolution de l’ONU sur la création d’un tribunal international.
Le commentateur politique d’Al-Manar, la chaîne du Hezbollah, a confirmé samedi soir que cette affaire a mis le feu aux poudres : la majorité anti-syrienne a «fait voler les concertations en éclat en insistant sur la tenue lundi d’une séance exceptionnelle en violation de la Constitution et des prérogatives du président de la République», a-t-il dit.
Le chef de l’Etat Emile Lahoud, prosyrien, a refusé de participer à la séance de lundi.
Le professeur de droit, Sami Salhab, souligne que l’accord entre l’ONU et le Liban sur le tribunal est un traité. Or la Constitution donne à M. Lahoud le droit de «négocier et ratifier» les traités avec le Premier ministre.
Selon la presse, de vifs échanges ont eu lieu entre le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, et des ténors de la majorité antisyrienne, qui ont accusé le parti de Dieu de faire le jeu de la Syrie en tentant de saboter la constitution d’un tribunal international.
«Je n’arrivais pas à croire que c’est l’affaire du tribunal qui provoquait ces tensions, mais maintenant que les masques sont tombés, je suis pour l’approbation du projet onusien lundi et si possible avant», a déclaré le chef chrétien antisyrien, Samir Geagea.
Théoriquement, Fouad Siniora peut passer outre à la fronde des ministres chiites, selon le constitutionnaliste Ibrahim Najjar. Il dispose en Conseil des ministres de la majorité des deux-tiers nécessaires à l’approbation du projet onusien.
«Mais dans une démocratie consensuelle à la libanaise, le Conseil des ministres ne peut pas gouverner sans la participation des représentants d’une des principales communautés du pays, à savoir les chiites, qui représentent le tiers de la population», souligne le politologue Ghassan Ezzé.
Or le Hezbollah et Amal monopolisent la représentation politique des chiites. La quasi-totalité des députés chiites appartiennent au Hezbollah ou à Amal et l’influence du Hezbollah s’est accrue à la suite de la guerre de l’été avec Israël. Lors d’une crise similaire il y a un an, des ouléma avaient menacé d’"excommunier" tout chiite qui accepterait de faire partie du gouvernement sans être adoubé par Amal et le Hezbollah.
Sans se prononcer sur ce qui va se passer lundi, le ministre de l’Information Ghazi Aridi, qui fait partie de la majorité antisyrienne, a déclaré que «la priorité devrait être donnée à la poursuite de la participation de l’importante communauté chiite» au gouvernement.

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