Le Maroc est décidé à renforcer les effectifs des diplômés dans les métiers de demain. Dans ce sens, le chef de gouvernement vient de présider la cérémonie de signature d’une convention pour la mise en œuvre du programme de renforcement des effectifs des inscrits et des diplômés en numérique dans les universités publiques marocaines. Les détails.
Le Royaume mise sur les métiers de demain. Avec pas moins de 22.500 lauréats dans les différents cycles de formation en filières numériques à l’horizon 2027 et le lancement de 144 nouvelles filières numériques en analyse de données, technologies numériques, cyber-sécurité, développement de programmes, métadonnées et intelligence artificielle, le Maroc veut se positionner parmi les pays qui forment le plus de lauréats dans le domaine. Dans le détail, le chef de gouvernement Aziz Akhannouch a présidé, mercredi 15 novembre 2023 à Rabat, la cérémonie de signature d’une convention relative à la mise en œuvre du programme de renforcement des effectifs des inscrits et des diplômés en filières numériques dans les universités publiques marocaines, et ce, conformément aux Hautes Orientations Royales appelant à mettre à profit la mutation numérique que connaît le monde. Concevoir et mettre en place de nouvelles offres de formation universitaire en numérique au niveau de toutes les universités marocaines publiques, adaptées aux besoins du marché de l’emploi et aux attentes des investisseurs nationaux et étrangers, tel est l’objectif de cette convention, signée par Abdellatif Miraoui, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation et Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du budget, ainsi que par Ghita Mezzour, ministre déléguée auprès du chef de gouvernement chargée de la transition numérique et de la réforme administrative, en présence de Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances. La convention vise à porter le nombre de lauréats, d’environ 8000 actuellement dans les différents cycles de formation, à 22.500 lauréats à l’horizon 2027. Les nouvelles formations numériques lancées au niveau de 12 universités à travers les régions du Royaume comprennent ainsi 144 filières en matière d’analyse de données, de technologies numériques, de cyber-sécurité, de développement de programmes, de métadonnées, d’intelligence artificielle et autres.
Transition numérique
Le chef de gouvernement a mis l’accent à cette occasion sur l’importance du développement de compétences et de talents digitaux dans notre pays, en tant que moteur de la transition numérique et levier de l’économie. Il a souligné que la mise en place d’effectifs suffisants en lauréats des spécialités numériques permettra d’accélérer la dynamique de la transition numérique et de répondre aux attentes des investisseurs nationaux et étrangers. Le chef de gouvernement a par ailleurs insisté sur la nécessite de veiller au renforcement et à la qualité des cursus de formation, de recherche scientifique et d’innovation, afin de garantir la convergence souhaitée entre l’emploi et la mise à niveau du capital humain, et ce, conformément aux Hautes Directives Royales. Il est à noter que cette convention vise également à concevoir des sessions de formation en numérique au niveau des universités publiques, en adéquation avec les innovations de la scène technologique, de manière à renforcer la diversification de l’économie nationale et contribuer à faire du Maroc une destination privilégiée des investisseurs dans les domaines du numérique et des technologies de l’information. Il y a quelques mois, la ministre déléguée auprès du chef de gouvernement chargée de la transition numérique et de la réforme administrative, Ghita Mezzour, avait affirmé que le Maroc ambitionne de devenir un pôle numérique régional. «Pour la réalisation de cette ambition, la Vision Royale a érigé en priorité le renforcement des formations dans les nouveaux métiers et les nouvelles technologies», a ajouté la ministre qui intervenait à l’ouverture de la première édition de «GITEX Africa», l’événement phare placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Dans ce sens, elle avait tenu à rappeler que le Maroc a procédé à la création de nouvelles cités des métiers et des compétences (CMC) afin d’accompagner les mutations que connaissent les métiers et renforcer le capital humain qualifié dans plusieurs domaines technologiques, notant que le Nouveau modèle de développement (NMD) traduit cette ambition en recommandant de miser sur une transition numérique du Royaume. Le choix du Royaume pour accueillir la première édition de «GITEX Africa» émane d’une profonde conviction des énormes potentialités que recèle le Maroc, avec à son actif de jeunes talents qui se sont illustrés sur la scène internationale dans plusieurs domaines, avait-elle enchaîné. Dans ce contexte, Mme Mezzour, a souligné que le NMD a recommandé de faire du numérique et des capacités technologiques, un vecteur de compétitivité et de modernisation des entreprises et du développement des métiers et des nouveaux secteurs, de sorte à accompagner les mutations internationales, notant que le ministère de la transition numérique et de la réforme administrative s’attelle à élaborer une stratégie nationale de transition numérique et de réforme administrative à l’horizon 2030 qui est actuellement en cours de finalisation. Cette stratégie traduit l’adhésion du ministère en faveur de la mise en œuvre d’une transition numérique dans le Royaume, a-t-elle tenu à rappeler, relevant que le gouvernement aspire à ce que ce salon contribue à drainer davantage d’investissements à la faveur du Royaume et de l’Afrique. Mme Mezzour a, de même, mis en avant la confiance des investisseurs pour le Maroc, qui a signé 17 conventions dans le domaine de l’Offshoring pour des investissements d’une valeur de plus de 1 milliard DH, qui permettra de créer plus de 17.000 postes d’emploi. Dans ce cadre, elle a passé en revue les multiples actions et stratégies adoptées par le Royaume en vue d’encourager les investissements directs étrangers, rappelant que le Maroc a procédé à l’adoption de la simplification des décisions administratives, une mesure en cours d’étude au niveau des Centres régionaux d’investissement (CRI). Ces mesures viennent s’ajouter à plusieurs chantiers ambitieux entrepris par le Royaume, dont la nouvelle charte de l’investissement, que SM le Roi Mohammed VI a voulu qu’elle soit une charte compétitive consacrant le Royaume en tant que terre de l’investissement aux niveaux régional et international, a-t-elle ajouté. Et de conclure que le Royaume ambitionne de voir ce Salon servir d’opportunité pour renforcer l’innovation technologique et le développement de l’économie numérique dans le continent africain, notant que «GITEX Africa» offre l’occasion pour les start-up, les développeurs et les programmeurs en Afrique de promouvoir leurs marques commerciales et leurs innovations.
Economie digitale : L’initiative stratégique pour l’économie digitale «JobInTech» a pour ambition la formation à terme de 15.000 étudiants dans le domaine du digital, avait indiqué, en juillet dernier, le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui. Le ministre s’exprimait lors d’une rencontre dédiée au lancement de la formation de 1.000 apprenants dans les métiers du digital, avec l’objectif de porter à terme ce chiffre à 15.000 talents formés, affirmant que la science des données et l’intelligence artificielle en particulier sont devenues des créneaux incontournables sur le marché du travail. Ces formations seront assurées en partenariat avec nombre d’entreprises dans la ville d’Oujda, avant leur généralisation dans les différentes villes du Royaume. A cet égard, il sera procédé à la création de centres «Code 212» dans les villes de Kénitra et d’Agadir au cours de la prochaine année universitaire. Les formations JobInTech ouvrent la voie aux jeunes pour avoir accès à un diplôme spécialisé leur permettant de renforcer les chances d’accès au marché de l’emploi, a affirmé M. Miraoui au cours de cet évènement qui marque le lancement de la mise en œuvre de cette initiative. La ministre déléguée chargée de la transition numérique et de la réforme administrative, Ghita Mezzour, a de son côté souligné que la jeunesse marocaine émerge du lot dans les métiers du digital sur le plan international, un atout mis à profit par les investisseurs marocains et étrangers. L’initiative JobInTech a vu le jour suite à la signature d’une convention visant au financement et au développement de formations en la matière lors du dernier Salon «Gitex Africa» tenu au Maroc, a-t-elle rappelé. Les formations seront dispensées dans les domaines de l’intelligence artificielle, la programmation, la cyber-sécurité et le développement des sites électroniques et des applications mobiles, a poursuivi la ministre, ajoutant qu’il s’agit de répondre aux besoins du marché du travail et de combler le déficit enregistré dans les secteurs public et privé.