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Le Maroc muscle son plan de lutte anti sous-marine

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Livraison prochaine d’un nouvel hélicoptère américain équipé de l’un des meilleurs sonars au monde

Défense. L’armée marocaine continue de moderniser ses équipements, notamment dans le domaine maritime avec la réception prochaine d’un nouvel hélicoptère destiné à la lutte anti sous-marine avec des équipements de pointe. Les détails.

Le Royaume monte en gamme dans son dispositif de lutte anti sous-marine. Des sources informées annoncent l’arrivée prochaine sur les tarmacs ou bien sur les ponts des navires d’un nouvel hélicoptère équipé du nec plus ultra dans le domaine. Il s’agit d’un hélicoptère Bell 412EPI. L’une des particularités de ce Bell est son équipement de pointe. Il dispose notamment d’un sonar actif longue portée pour hélicoptère. Selon le fabricant, il est question du sonar plongeant «le plus performant au monde». La même source précise que «le sonar actif longue portée pour hélicoptère (HELRAS) offre aux opérateurs un système d’arme nettement plus performant, interopérable et polyvalent qui réduit les coûts d’exploitation totaux en minimisant le temps nécessaire à l’exécution d’une mission de guerre anti-sous-marine». Le Sonar plongeant en question a démontré des performances à la fois contre des sous-marins diesel-électriques et nucléaires. Le HELRAS surpasse ses concurrents dans divers environnements géographiques et acoustiques, et dans les opérations actives et passives.

Le HELRAS réalise systématiquement des détections à longue portée et un suivi de cibles dans les environnements littoraux et océaniques ouverts en fonctionnant à une fréquence nominale de 1,38 kHz, ce qui constitue un avantage de performance démontré par rapport aux systèmes de sonar plongeant à moyenne fréquence (2 kHz et plus). «Le système léger produit des niveaux de source élevés, des faisceaux de transmission verticaux étroits et un gain de réseau élevé, avec des performances au moins 14 dB supérieures à celles des systèmes de sonar à immersion moyenne fréquence», explique-t-on.

Ce même dispositif dispose de transducteurs acoustiques brevetés, compacts et puissants ainsi que des réseaux de transmission et de réception extensibles offrant un système léger qui exploite les avantages associés à l’utilisation de fréquences acoustiques vraiment basses. Ce n’est pas tout. Ce sonar offre un traitement «Doppler haute résolution» à travers des impulsions CW de forme longue (jusqu’à 10 secondes) et des impulsions FM à large bande passante (jusqu’à 5 secondes) pour détecter des cibles de faible intensité à effet Doppler proche de zéro.
Le sonar offre aussi une interopérabilité avec toutes les principales bouées sonores et les sonars modernes à profondeur variable remorqués à basse fréquence. Un autre argument est avancé puisque ce système permet de réaliser des économies sur les coûts d’exploitation grâce à la détection à longue portée et les taux de recherche sur de grandes zones réduisent le nombre total d’heures de fonctionnement.

Pari sur la technologie
Le Maroc continue ainsi de faire le pari de la technologie face aux menaces potentielles y compris sous-marine. L’hélicoptère précité sera également équipé d’un radar Leonardo Osprey 30 Multimode Maritime AESA. Selon le fabricant, «le radar de surveillance multimode Osprey offre une capacité de surveillance AESA (Active Electronically Scanned Array) de deuxième génération en tant que capteur principal sur les actifs aéroportés pour répondre aux défis du 21e siècle. Une conception évolutive répond aux exigences de surveillance des systèmes aériens sans pilote (UAS) via des platesformes ISR stratégiques d’utilisateurs du monde entier. Osprey fonctionne dans les rôles les plus exigeants pour les applications à voilure fixe et tournante, associant une ou plusieurs antennes fixes à balayage électronique (E-Scan) à large azimut et élévation avec un processeur compact et un récepteur multicanal».

Il est question également d’un système d’imagerie léger EO/IR WESCAM MX-10, idéal pour les missions de surveillance tactique et de reconnaissance à basse altitude à partir de plates-formes aériennes. Il faut préciser qu’en 2021, la presse spécialisée dans les questions de défense notamment en Espagne s’était fait l’écho de l’acquisition par le Maroc d’une trentaine d’hélicoptères polyvalents de type BELL-412 EPI, auprès de la société américaine Bell Textron Inc, dans le but de renforcer la flotte des Forces Royales Air (FRA). L’hélicoptère Bell-412 EPI est une version améliorée et moderne du Bell-212, propulsé par deux moteurs Pratt & Whitney PT6T-9 Twin-Pac, fournissant 15 % de puissance en plus que le moteur Bell-412 standard. La presse espagnole avait affirmé à cette époque que la commande en question devait permettre de remplacer les hélicoptères vieillissants Bell-205, Bell-206 et Bell-212, qui seront mis hors service.

La même source avait expliqué que les hélicoptères Bell-412, de dernière génération, disposent d’un système Bell Basix Pro entièrement intégré avec des affichages numériques, ainsi que des cartes numériques de haute résolution, des cartes électroniques et des plaques d’approche, un transpondeur ADS-B et des liaisons satellites HTAWS et XM en option. Si beaucoup de pays continuent de parier sur les submersibles, le Maroc veut profiter au maximum des nouvelles technologies dans le domaine qui devraient offrir un grand avantage au niveau de la performance ainsi que le coût d’exploitation. Le renforcement des capacités aériennes de la Marine Royale est un choix stratégique à la fois pour la surveillance des bâtiments de surface et les sous-marins. C’est d’autant plus vrai que le littoral marocain s’étend de la façade atlantique jusqu’à la rive de la Méditerranée. Cette dernière est une zone fortement militarisée puisqu’elle donne notamment sur le détroit de Gibraltar, le seul passage maritime entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée, dont il constitue la partie la plus occidentale. Une chose est sûre. L’intégration de ces hélicoptères dans la flotte aérienne marocaine permettra au Royaume de renforcer ses capacités dissuasives et opérationnelles sur le littoral atlantique ainsi que la Méditerranée.

Manœuvres
Chebec. L’exercice annuel «Chebec» de coopération entre la Marine Royale et la Marine française a connu la participation d’un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA). Il s’agit d’une première pour ces manœuvres qui vont permettre aux forces navales du Maroc de bénéficier d’un entraînement de haut niveau en matière de lutte anti-sous-marine. Cet exercice qui s’est déroulé du 7 au 13 octobre a connu une première phase à quai. La flottille franco-marocaine s’est réunie à Casablanca, avant d’évoluer dans un second temps jusqu’en mer d’Alboran, le long des côtes méditerranéennes du Maroc. Cette édition a ainsi comporté pour la première fois un volet de lutte anti sous-marine, traduisant la montée en puissance des activités de coopération. Lors de l’édition précédente, l’exercice avait rassemblé deux bâtiments, à savoir la frégate «Tarik Ben Ziyad» de la Marine royale et la frégate française «La Fayette». Cet exercice annuel permet aux deux forces navales de mener ensemble des opérations variées, telles que la lutte sous-marine, la lutte anti-aérienne, la lutte contre la criminalité maritime, ainsi que des exercices de plongée avec des patrouilles conjointes. A noter que l’exercice, baptisé Chebec, se tient chaque année depuis 1994, symbolisant la coopération approfondie entre les armées des deux pays partenaires. Il faut préciser que le Maroc avait acquis auprès de la France une frégate de classe FREMM développée et produite par DCNS. La frégate Mohammed VI est la plus puissante frégate d’Afrique.

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