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Le Maroc voit grand pour ses forêts

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Le Royaume qui vient de célébrer la journée internationale déploie une nouvelle stratégie nationale

Chaque année, la journée internationale des forêts, célébrée le 21 mars, est l’occasion pour faire le point sur la situation des forêts et mesurer les défis d’avenir. Conscient du domaine forestier dans la vie de nombreux Marocains mais également pour l’équilibre de la biodiversité, le pays s’est doté d’une stratégie nationale. Pilotée par le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, ladite stratégie vise à renforcer la compétitivité du secteur et assurer sa modernisation.

Le constat était alarmant au cours des dernières années en raison notamment de la détérioration de 17.000 ha de terres chaque année, la faiblesse de la valorisation des forêts de chêneliège, le sur-prélèvement en bois de feu et la surexploitation des zones de pâturage. Pour surmonter l’ensemble de ces défis, il a été procédé à l’élaboration de la nouvelle stratégie des eaux et forêts qui se base sur un modèle de gestion intégré, durable et générateur de richesse. Cette nouvelle stratégie vise à faire des forêts un espace de développement, à assurer une gestion durable des ressources forestières, à adopter une approche participative associant les usagers, à renforcer les capacités de production des forêts, et à préserver la biodiversité.

Concrètement, la stratégie porte sur la création d’un nouveau modèle basé sur une approche participative, avec la population comme premier partenaire dans sa gestion. Cela passe à travers la création de plus de 200 organismes locaux de développement forestier, la contractualisation avec les usagers de la protection participative des 50.000 hectares d’arbres prévus d’être plantés annuellement, la création d’un nouveau corps de plus de 500 animateurs territoriaux pour jouer un rôle de médiation auprès de la population locale, en plus de la promotion d’amodiations de chasse auprès des associations et sociétés suivant le cahier des charges.

Il est question également de la gestion et le développement des espaces forestiers selon leur vocation en encourageant l’investissement privé sur une superficie de 120.000 hectares d’eucalyptus et de pin, avec une identification stricte des obligations sociales des acteurs privés, ainsi que l’aménagement et la valorisation du réseau des dix parcs nationaux pour amorcer l’essor d’une filière écotouristique prospère. Par ailleurs, les responsables ambitionnent de développer et de moderniser les professions forestières en créant des pépinières forestières modernes avec des spécifications modernes en partenariat avec le secteur privé. Cela tout en veillant à préserver la caractéristique génétique des forêts nationales.

La numérisation des moyens de gestion du secteur, la modernisation et le développement des parcours techniques forestiers comptent aussi parmi les leviers retenus. Il est question enfin d’une réforme institutionnelle du secteur à travers la création de l’Agence des eaux et forêts, qui sera en charge de la gestion régalienne du domaine forestier privé de l’Etat en dehors des parcs nationaux, et l’Agence de la conservation de la nature qui sera en charge de la gestion des différentes zones des parcs nationaux.

Il portera également sur l’adéquation du cadre juridique et la qualification des ressources humaines selon les spécificités des métiers et la création d’un pôle de formation et recherche. Il faut préciser qu’à l’horizon 2030, les responsables tablent sur le repeuplement de 133.000 ha de forêts, la création de 27.500 postes d’emplois directs supplémentaires, outre l’amélioration des revenus des filières de production et de l’écotourisme pour atteindre une valeur marchande annuelle de 5 milliards DH.

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