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Le message de Abdelwahab Rafiki: Abou Hafs propage la tolérance

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Décidément, Abdelwahab Rafiki, alias Abou Hafs, tient un discours peu commun pour un salafiste.

Outre le fait d’accepter la démocratie (à condition de ne pas sortir de l’islam constitutionnel de l’État), chaque fois que l’occasion se présente, il ne mâche pas ses mots pour réitérer l’importance de la révision des idées reçues sans discussion. De revoir des positions imitatrices.

D’insister sur la nécessité d’abolir tout discours ou toute lecture susceptibles de mener vers une vision intégriste. Lors d’une conférence organisée par le Centre d’études du portail Hespress, il déclare : «Parler aujourd’hui de l’application de la charia figure parmi les divergences de visions et d’opinions entre les salafistes (….) Moi je suis pour la pensée sur fond de la loi, car demander cette application constitue le genre de pensées qui nourrit l’intégrisme». Et d’ajouter : «Je suis imbu de la salafia nationale car elle facilite l’intégration au sein de la société, elle est fondée sur la fibre nationale. Elle est souple et ne s’oppose pas à la société». On rappelle également ses nombreux appels aux jeunes Marocains de ne pas partir combattre pour l’EI.

«Cela m’attriste de voir une jeunesse naïve et enthousiaste mourir pour des enjeux qu’elle ne maîtrise pas», écrivait-il. Cela sans parler de son initiative, aux côtés de ses amis qui ont décidé de faire des révisions idéologiques, et qui consiste en  la création d’un «institut pour la pensée islamique». Une institution dont l’objectif est d’assurer une «formation scientifique modérée mais également encyclopédique dispensée en plusieurs langues». Pour M. Rafiki et ses semblables, l’Islam est une religion de paix ; depuis  plus de 1.400 ans, il s’est toujours évertué à  propager un message d’amour, de  coexistence entre différentes religions,  peu importe nos différences,  sans réelle importance au fond. «C’est la capacité de pouvoir vivre ensemble qui prime.  Au-delà des points de vue qui peuvent  parfois nous opposer.

C’est d’ailleurs  cela l’essence même du message  du Saint Coran. Vivre et laisser vivre», avait-il déclaré.  On lui parle des nombreux reproches de la part des autres salafistes mais il n’en a cure, «même si certains de mes compagnons désapprouvent mes propos, je sais que je ne me suis pas départi de ma foi, bien au contraire, je ne fais que l’ancrer plus profondément, en acceptant le dialogue avec tous les Marocains, y compris les laïcs. Ce qui compte en fin de compte, c’est notre capacité à pouvoir vivre ensemble». Mais il faut dire qu’on sent là comme un effet du salafisme marocain éclairé d’Allal El Fassi, de Belarbi El Alaoui et de Mokhtar Soussi.

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