Plusieurs thèmes au menu de la visite de la délégation du Mouvement des entreprises de France (MEDEF) au Maroc. Mercredi 1er février 2006, lors d’une séance de travail, plusieurs ministres ont présenté leurs programmes aux membres du MEDEF. La réunion était présidée par le Premier ministre, Driss Jettou. Les nouvelles orientations stratégiques du Royaume ainsi que les opportunités d’investissements au Maroc ont été passées au crible. Les ministres des Finances et de la Privatisation, de l’Equipement et du Transport, du Tourisme et de l’Artisanat ainsi que de l’Energie et des Mines ont retracé chacun en ce qui le concerne les principaux indicateurs macro-économiques, les efforts du Royaume en matière de gestion de la dette, la maîtrise de l’inflation et la croissance du PIB. Cité par l’agence MAP, le ministre des Finances et de la Privatisation, Fatallah Oualalou, a insisté sur la nouvelle donne du cadre macro-économique marocain, un cadre de plus en plus indépendant des aléas climatiques. Ont été mis aussi en exergue, par l’argentier du Royaume, un niveau d’inflation faible, en dessous des 10% depuis une dizaine d’années, et, en 2005, la réalisation d’un excédent de comptes courants, au dessus des 3,7% du PIB. En pilote du plan Emergence, Salah Eddine Mezouar, ministre du Commerce, a décliné les grandes lignes de ce programme ambitieux, mettant l’accent sur le développement de stratégies sectorielles volontaristes. Les grands projets d’infrastructures, à l’image de Tanger-Med, des autoroutes et les réformes en cours dans plusieurs domaines, ont particulièrement intéressé la délégation du MEDEF. Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Boutaleb, a explicité la stratégie marocaine pour faire face à l’augmentation de la consommation marocaine, augmentation, liée, rappelle le ministre, au développement industriel du pays. La station «Al Wahda » et celle de «Tahadart », symboles de l’effort de diversification des sources de l’énergie engagé par le Maroc, ont été mises en exergue. Le ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale, Adil Douiri, a présenté la vision 2010 pour le secteur touristique. Et de préciser au passage quelques chiffres : la capacité d’accueil additionnelle à l’horizon 2010 atteindra 80.000 chambres, avec en corollaire, la création de 80.000 emplois directs et 400.000 autres indirects dans les secteurs liés au tourisme. Autre intervenant à expliquer sa stratégie, Karim Ghellab. Le ministre de l’Equipement et du Transport a précisé que le Maroc a investi, sur la période 2003-2010, plus de 4,3 milliards d’euros dans les grandes infrastructures. Le ministre a rappelé la libéralisation du ciel marocain (Open Sky), celle des ports et celle, graduelle, du transport maritime. Puis ce fut au tour de Driss Jettou de passer en revue les opportunités d’investissement au Maroc, accrues désormais avec les leviers que sont les accords de libre-échange.
La visite de la délégation du patronat français s’est poursuivie jeudi avec, au menu, une réunion avec les membres de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et une rencontre avec le maire de Casablanca. Entre les deux patronats, les discussions ont porté sur plusieurs aspects. Mondialisation et compétitivité, conclusions du rapport McKinsey sur les orientations stratégiques du Maroc. Ou encore, thème du moment, les conséquences de la fin des accords multifibres pour l’industrie marocaine. Une industrie en quête actuellement d’un positionnement nouveau en association avec les entreprises européennes. La délégation française est composée d’une cinquantaine d’opérateurs représentant tous les secteurs.