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Le vandalisme d’un ambassadeur israélien

« J’ai appelé notre ambassadeur (…) pour le remercier pour sa position prise contre la vague actuelle d’antisémitisme » dans le monde, a déclaré le Premier ministre israélien en ouvrant les travaux du Conseil des ministres hebdomadaire. « Je lui ai dit que le gouvernement le soutenait ». Vendredi, en plein vernissage d’une exposition au Musée d’histoire de Stockholm, le diplomate israélien a vu rouge devant l’oeuvre d’un pacifiste israélien, Dror Feiler, intitulée « Blanche Neige et la folie de la vérité ». L’oeuvre controversée consistait en un bassin sur lequel flottait un bateau portant l’inscription « Snovit » (Blanche-Neige en suédois) ainsi qu’un portrait d’Hanadi Jaradat, une Palestinienne qui s’est fait exploser dans un restaurant de Haïfa en octobre, entraînant dans la mort 22 Israéliens. Sa vision a provoqué la fureur de l’ambassadeur, a indiqué le directeur du musée, Kristian Berg. Sur des images vidéo, on voit Mazel arracher des fils électriques alimentant des projecteurs braqués sur l’oeuvre, puis faire tomber l’un de ceux-ci dans le liquide rouge. « J’avais tous les droits d’agir comme je l’ai fait », a déclaré Mazel à la presse. « Ce n’est pas une oeuvre d’art, cela manifestait de la haine contre le peuple d’Israël (…) Il fallait d’une façon ou d’une autre que quelqu’un s’oppose à une telle manière d’exprimer de la haine contre le peuple juif », a-t-il ajouté en faisant état d’une montée de l’antisémitisme en Europe, y compris en Suède.
L’initiative prise par l’ambassadeur, qui a été convoqué lundi au ministère suédois des Affaires étrangères pour s’expliquer, fait la « une » des journaux israéliens dominicaux. Un élu conservateur de Haïfa a annoncé son intention de faire campagne pour débaptiser le nom d’une rue de sa ville donnée à une personnalité suédoise.
L’artiste israélien, qui vit en Suède depuis 1973, s’est de son côté défendu d’avoir cherché à glorifier l’acte de la jeune palestinienne. « Je suis totalement opposé à tout attentat-suicide. C’est un acte abominable qui ne sert pas la cause de ses auteurs », a ajouté Feiler, qui a traité son ambassadeur de « nain intellectuel ». Par ailleurs, Le directeur du musée a refusé dimanche d’accéder à la demande d’Israël qui exigeait le retrait d’une oeuvre montrant la photo d’une kamikaze palestinienne, mais a invité l’ambassadeur d’Israël à un débat sur l’art. « Nous allons présenter l’exposition dans sa totalité pour la durée qui était initialement prévue, y compris cette installation. Mais lundi, nous allons également envoyer une invitation à l’ambassadeur d’Iraël pour le convier à une discussion franche sur cette oeuvre d’art, sur ses actes et sur l’art et la liberté d’expression », a précisé Kristian Berg à l’agence de presse suédoise TT.
L’exposition « Faire des différences » se tient en marge d’une prochaine conférence internationale sur le génocide (26-28 janvier) dont le gouvernement suédois sera l’hôte et à laquelle Israël doit prendre part. Le ministère suédois des Affaires étrangères n’a pas pris contact avec le musée, selon son directeur, mais a indiqué qu’il allait exiger lundi de M. Mazel qu’il rende des comptes sur sa conduite, la jugeant « inacceptable ».
L’ambassadeur a pour sa part défendu son acte, estimant que « ce n’est pas de l’art. C’est une glorification monstrueuse des kamikazes et une incitation au génocide contre le peuple d’Israël ».

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