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Législatives 2007 : Le PJD présente son programme culturel

Il n’est pas difficile d’imaginer la politique culturelle que compte adopter le Parti de la justice et du développement (PJD) s’il arrive à avoir une majorité absolue et former un gouvernement même si le parti n’a pas pris l’initiative de publier sa vision sur la question.
Mais pour en définir les contours, il suffit de rassembler toutes les prises de position de ce parti sur les affaires culturelles. Des questions orales aux entretiens de ses leaders en passant par les articles et les éditoriaux du quotidien arabophone Attajdid, la documentation ne manque pas.
Ainsi, dans le domaine du septième art, il est évident que le PJD commencerait d’abord par recadrer les lignes d’action du service de censure. Avec une petite simulation en se basant sur les critiques formulées par les députés PJD contre des films de la production nationale, cette dernière sera certainement limitée à quelques films parlant des conquêtes de l’Islam, à des documentaires sur les monuments historiques et à des films qui «dénoncent l’occidentalisation de la société». Pour la musique, les instruments à cordes seront certainement bannis au profit des tambours qui sont les seuls autorisés selon certains hadiths attribués au Prophète. Les islamistes semblent oublier, à ce propos, que le violon n’existait du temps de Sidna Mohammed que la Prière et le Salut soient sur Lui. N’ayant pas pu se prononcer sur cet instrument, on ne peut donc lui attribuer une prise de position. En tout cas, les chants seront interdits. Seul le Madih sera autorisé. Mais, même sur ce point, il y aura une discorde entre les islamistes car il y en a parmi eux qui considèrent que louer les qualités du Prophète n’est pas conforme aux principes de l’Islam. S’agissant des festivals, il est évident qu’il n’y en aura plus. La campagne que les islamistes du Mouvement Unicité et Réforme et les députés PJD mènent depuis le début de l’été contre les différents événements culturels organisés à travers le Maroc montrent à quel point ils détestent tout ce qui est de nature à créer un ambiance détendue. Ils semblent ainsi oublier que le compagnon et cousin du Prophète Ali Ibn Abi Talib que la bénédiction de Dieu soit sur lui a dit : «Détendez-vous de temps en temps! Car les cœurs fatigués deviennent aveugles».
Face à ces prises de positions radicales dans le domaine de la culture, certains observateurs estiment qu’il ne s’agit que d’une surenchère politicienne et que, une fois au gouvernement, le PJD assouplira ses positions. D’autres, par contre, estiment que la base idéologique du parti l’obligera à ne pas modérer ses positions. Et l’obtention d’une majorité même relative les encouragerait à radicaliser davantage leurs positions. En guise d’exemple, on cite le cas de l’ancien président du MUR, Ahmed Raïssouni, qui, suite à l’obtention de la quatrième position lors des élections législatives de 2002, s’est considéré tellement fort qu’il n’a pas hésité à revendiquer la réforme de la Commanderie des croyants. On peut alors s’imaginer ce qui se passerait, s’ils arrivaient à obtenir la majorité parlementaire.

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