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Les détails de la réponse RNI au PPS

Le bureau politique du RNI avait annoncé lors de sa dernière réunion sa décision d’interagir avec la lettre ouverte adressée au chef de gouvernement par le PPS. (D.R)

Partis politiques : La réponse du RNI ne s’est pas fait beaucoup attendre suite à la publication d’une lettre ouverte du PPS. Le Rassemblement national des indépendants annonce avoir pris note de cette lettre ouverte expliquant que ses membres ont décidé dans un but d’éclairer l’opinion publique nationale et s’appuyant sur ses convictions de parti politique sérieux et responsable, d’interagir avec cette lettre, malgré ses inexactitudes, ses interprétations aussi courtes que superficielles et des conclusions pour le moins irresponsables et inconscientes de ses objectifs et dimensions ainsi que le danger représenté.

«Compte tenu de la responsabilité constitutionnelle et politique qui nous est confiée en tant que parti qui dirige la majorité gouvernementale et parlementaire et étant donné que le message n’a pas été adressé au chef de gouvernement par la voie constitutionnelle, mais que les auteurs ont plutôt choisi de s’adresser à une institution constitutionnelle en une étiquette partisane et un jargon politique remettant en question les engagements électoraux du parti, nous considérons que l’interaction avec le message est censée être partisane dans le cadre du respect mutuel entre les partis politiques», lit-on dans la lettre. Et de poursuivre: «Nous rejetons et dénonçons le style et les expressions mentionnés dans cette lettre, du genre «indifférence» et «irresponsabilité», qui dégradent malheureusement le niveau du discours politique, censé caractériser les partis politiques sérieux tout en reflétant des comportements très éloignés des attentes du citoyen marocain et de ce que devraient être les relations entre les partis qu’ils soient dans la majorité ou l’opposition». Pour le RNI, «il est incompréhensible qu’un parti recoure à cette méthode de plaidoirie, à l’heure où la Constitution donne à tous les partis des prérogatives constitutionnelles et institutionnelles les rendant aptes à contribuer aux fonctions de contrôle, de législation et d’évaluation des politiques publiques, au sein des institutions constitutionnelles concernées, sachant que le président du RNI a exprimé plus d’une fois l’ouverture de la majorité et du gouvernement à toutes les factions politiques, qu’elles soient d’opposition ou de majorité, et qu’il a même rencontré auparavant tous les partis d’opposition». «Cependant, il est clair que votre respectable parti n’a pas voulu prendre la peine d’accomplir son devoir politique, dans le cadre des institutions à travers les voies constitutionnelles, préférant vider l’opposition responsable de son contenu et surfer sur des vagues artificielles, pour faire passer un message à connotation électorale et des tendances électoralistes, loin des règles et des normes constitutionnelles et politiques», a ajouté la même source. Cette dernière précise que si le RNI est ouvert à l’option participative comme approche constitutionnelle dans l’élaboration des politiques publiques, certaines parties se trompent complètement croyant que le Rassemblement national des indépendants, qui dirige le gouvernement en la personne de son président, se soumettra à toutes les manœuvres suspectes, visant à dicter ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter, et accepter les leçons de ceux qui portent une part de responsabilité dans la gestion des secteurs vitaux comme l’eau, la santé, l’emploi, le logement et la politique de la ville.

Légitimité des urnes
Dans sa lettre, le parti de la colombe a profité de l’occasion pour rappeler que la légitimité constitutionnelle et politique du gouvernement n’est pas un don, mais plutôt le résultat direct obtenu par le parti directement des urnes le 8 septembre 2021, ce qui a produit une majorité parlementaire cohérente et un programme gouvernemental, qui reste l’une des principales sources déterminant les priorités. La même lettre précise que «les Marocains ont choisi massivement qui les représentera aux postes de responsabilité, et de ce point de vue le Rassemblement national des indépendants évoque cette confiance dont il jouissait, qui s’est renforcée et confirmée lors des élections partielles organisées dans plusieurs régions du Royaume. Le parti ne nie pas et ne niera jamais cette responsabilité, mais son souci quotidien au sein de la majorité gouvernementale est de remplir les obligations contenues dans le programme gouvernemental, considéré comme le contrat qui lie le gouvernement aux citoyens marocains et sera un document de référence pour juger la majorité à la fin de son mandat, par les urnes». Selon le même document, «les grands projets, que vous en êtes venus à considérer comme secondaires, bien que vous ayez affirmé plus d’une fois que vous portiez le projet d’État social dans votre référence intellectuelle, sont la priorité du gouvernement actuel qui s’emploiera à les mettre en œuvre en assumant sa responsabilité politique; puisque les projets tels que la généralisation de la protection sociale, la réforme de la santé et de l’éducation, les investissements pour créer des emplois sont les priorités des Marocains. Nous ne pouvons donc les décevoir pour faire plaisir à un parti politique avec un point de vie différent sur le programme ayant reçu la confiance des Marocains. Si le RNI considère comme acceptable d’exiger plus de décisions sociales, il trouve manifestement injuste pour certains de nier les réalisations du gouvernement depuis un an et demi, notamment dans le domaine social, malgré le contexte exceptionnel et difficile, sans oublier les mesures ciblées exigées par la circonstance et dont le succès a été salué à l’échelle internationale, en plus de la capacité du gouvernement à maintenir le dynamisme de l’investissement, la création d’opportunités d’emploi, sans négliger les équilibres budgétaires et la nécessité de réduire progressivement le déficit public, qui est aussi l’héritage de la gestion des gouvernements précédents.

Le PPS (opposition) avait publié une lettre ouverte à l’issue d’une réunion extraordinaire de son bureau politique critiquant le gouvernement à la lumière des derniers développements sur la scène nationale. (D.R)

Un discours clair et franc
«Le gouvernement, dirigé par le Rassemblement national des indépendants, ne s’est jamais caché derrière aucun prétexte, mais il a été clair et franc avec les Marocains, en se basant sur sa conviction que l’honnêteté et la transparence sont un devoir moral. Par conséquent, le gouvernement a veillé continuellement à clarifier la nature de la situation économique mondiale et nationale et les raisons des fluctuations économiques du marché mondial, car le citoyen marocain a le droit de connaître toutes les données. Ainsi, et vous en avez parfaitement conscience, la guerre russo-ukrainienne, les contrecoups de la pandémie, les effets du changement climatique ne sont pas des prétextes pour se soustraire aux responsabilités, mais plutôt une réalité vécue par notre pays ainsi que par le monde entier avec plusieurs effets qui ont ébranlé les économies mondiales, tant les grandes que les économies en développement, et ont provoqué des taux d’inflation élevés dans la plupart des régions du monde.
Toutes ces questions ont fait l’objet d’une communication hebdomadaire du gouvernement, ainsi que de débat et de discussion au sein des commissions parlementaires. Mais votre lettre nous amène à nous demander : suiviez-vous vraiment les explications du gouvernement et ses positions au sein des commissions parlementaires ?» s’interroge le RNI dans la lettre.

C’est le titre de la boite
Généralisation des allocations
RSU : La réponse du parti de la colombe au PPS rappelle que le gouvernement s’est efforcé d’accélérer le parachèvement du Registre social unifié (RSU) et du Registre national de la population (RNP), réussissant à réduire les délais d’achèvement de deux ans, afin de permettre l’atteinte d’un ciblage efficace des différents programmes d’accompagnement social, conformément à l’Agenda Royal fixant les échéances de généralisation des allocations familiales à fin 2023, sans oublier la mise en œuvre du programme gouvernemental en matière d’aides directes, basées sur des critères objectifs de ciblage grâce à ce nouveau dispositif, et loin de toute politisation ou exploitation partisane comme voulu par certains. Par ailleurs, le parti affirme que le gouvernement est déterminé à poursuivre ses efforts, dans la recherche de solutions urgentes et efficaces pour faire face aux chocs de prix résultant des contraintes internationales et nationales, en prévoyant des ressources financières supplémentaires afin de protéger le pouvoir d’achat des citoyens. La même source insiste, en outre, sur la poursuite de la lutte contre toutes les formes de spéculation et de monopole en plus de la gestion rationnelle du dossier d’exportation de manière rationnelle, sage et patriotique, tout en faisant face aux diverses manifestations de manipulation des prix des matières les plus consommées, sans oublier l’organisation et la coordination des opérations de contrôle pour la protection des consommateurs.

Gouvernement social
Pour la même source, «ce que certains essaient peut-être d’oublier ou d’occulter, c’est que ce gouvernement a prouvé, par les mesures qu’il a prises, qu’il est plus «social» que d’autres, et qu’il incarne à juste titre la référence social-démocrate adoptée par le Rassemblement national des indépendants comme doctrine et méthodologie, puisque le gouvernement a alloué des budgets colossaux pour soutenir le pouvoir d’achat, et n’a cessé d’institutionnaliser le dialogue social et de régler des dossiers sociaux bloqués depuis des années. Il a également relevé le taux d’imposition des grandes entreprises, pour atteindre 35 % pour les entreprises réalisant des bénéfices nets de plus de 100 millions de dirhams et 40% pour les établissements de crédit et les compagnies d’assurance. Le document rappelle que le gouvernement en parallèle a allégé la pression fiscale sur les salariés et retraités, ainsi que sur les petites et moyennes entreprises, en unifiant progressivement le taux d’imposition des sociétés à 20 %.

Point par point, le RNI a détaillé les mesures et les résultats obtenus par le gouvernement depuis son installation il y a une année et demie pour préserver le pouvoir d’achat dans un contexte international difficile et une conjoncture nationale particulière. (D.R)

Soutien au pouvoir d’achat
Dans la même lettre, le RNI rappelle que le gouvernement ne s’est pas arrêté à ce niveau, mais il continue de prendre des mesures et des décisions en fonction des données disponibles ajoutant que sans l’intervention du gouvernement à travers la mobilisation de 60 milliards de dirhams en crédits exceptionnels en 2022, pour subventionner les matières premières, le prix de l’électricité, les prix des transports et le paiement de la dette de taxe sur la valeur ajoutée des petites et moyennes entreprises, le taux d’inflation aurait atteint 11% dans notre pays, comme c’est le cas dans d’autres pays en développement, au lieu des 6,6% enregistrés par le Maroc en 2022. Selon le RNI, le gouvernement actuel, et contrairement à ses prédécesseurs, a su institutionnaliser le dialogue social. Un dialogue réussi grâce à la confiance mutuelle entre les différentes parties, ce qui a fait gagner à la classe ouvrière des acquis restés longtemps bloqués dans les tiroirs des gouvernements. Il a été convenu pour la première fois d’un statut de base unifié pour les femmes et les hommes dans l’éducation répondant aux attentes des professionnels du secteur. Des accords ont également été conclus avec des professionnels de la santé et les professeurs d’université pour augmenter leurs salaires afin d’améliorer leurs conditions de travail. Au niveau national, le salaire minimum a été relevé de 10% dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales (SMIG), de 15 % dans le secteur agricole (SMAG), la hausse des retraites du secteur privé de 5 %, avec effet rétroactif depuis 2020, et la réduction de la pression fiscale sur les salaires et les retraites. Toutes ces mesures visent principalement à améliorer le pouvoir d’achat des familles marocaines. Il convient également de rappeler quelques données et chiffres significatifs, puisque selon les statistiques du Haut-commissariat au Plan, le taux de chômage a enregistré une baisse, passant de 12,3% en 2021 à 11,8% en 2022. Malgré la conjoncture difficile, les activités ont permis la création de 188 mille emplois nets en 2022, un niveau proche de la moyenne de 191 mille emplois nets enregistrés durant la période 2015-2019. Dans l’attente que l’économie nationale se remette des effets des crises successives, le gouvernement s’est également attaché à développer des programmes publics créatifs et innovants pour améliorer l’employabilité, multiplier les opportunités d’insertion professionnelle et encourager l’initiative individuelle et libre comme les programmes «Forsa» et «Awrach» qui ont obtenu un résultat positif.

C’est le titre de la boite
Signal d’alarme
Avertissement : Le Rassemblement national des indépendants avertit dans sa lettre que toute forme de suggestion selon laquelle ce gouvernement ne se soucie pas du vécu des citoyens est une tentative manifestement frauduleuse émanant de partis politiques qui ont été sanctionnés par les Marocains par les urnes. Ces derniers ne se préoccupent pas aujourd’hui, selon le RNI, de l’intérêt public et de la stabilité sociale, autant qu’ils se préoccupent de faire face à ses crises organisationnelles et un échec électoral, à travers des positions émotionnelles qui manquent de sagesse, de sobriété et de respect aux institutions. Concernant ce qu’il a considéré comme un «faux argument sur l’héritage des gouvernements précédents», le RNI rappelle au PPS qu’il a géré un certain nombre de secteurs stratégiques au cours de la période précédente, et que ce dernier connaît l’ampleur des difficultés, notamment dans les secteurs de la santé et de l’eau, sachant que le PPS avait précédemment lancé des chantiers avec des budgets importants mais qui n’ont jamais abouti pour plusieurs raisons connues du PPS. «Conformément à la directive royale de ne pas engager de polémique sur la question de l’eau, nous nous abstenons d’entrer dans de nombreux détails liés à votre gestion de ce secteur depuis plusieurs années», a ajouté le RNI. Et de conclure: «Le parti prévient que le contexte difficile actuel, les risques environnants et les campagnes ciblant notre pays, ne permettent pas de perdre du temps dans des polémiques et des conflits politiques et électoraux. Malheureusement, certains partis, qui ont perdu leur capital électoral et leur capital politique, ont commencé à mener des échauffements médiatiques pour pousser à l’aggravation et la récupération politique des conditions sociales». Le parti a enfin annoncé que ce genre de sorties impulsives démontre que la majorité est sur la bonne voie. Une majorité décidée à poursuivre la concrétisation de ses engagements vis-à-vis des citoyens avec, à l’appui, un discours de franchise et de clarté.

Verbatim

Le RNI attire l’attention sur le fait que l’opposition est une mission constitutionnelle et une responsabilité patriotique et non pas un moyen pour régler des comptes avec des objectifs politiciens. Le parti a dans ce sens appelé une partie des membres de l’opposition de renouveler ses sujets puisque les attaques personnelles qui vont parfois jusqu’à la diabolisation ne font plus recette. Des attaques qui n’ont plus un impact sur le plan politique puisque leurs auteurs ne cessent d’essuyer des défaites dans les différentes échéances.

 

Le bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS) avait tenu une réunion extraordinaire le jeudi 30 mars 2023. Selon un communiqué du parti, cette réunion avait été consacrée à l’examen de la situation économique, sociale et politique, et plus particulièrement à la question de la flambée des prix. La même source avait annoncé la décision du parti d’opposition d’adresser au chef de gouvernement, une lettre ouverte.

 

 

Dans sa lettre ouverte, le Parti du progrès et du socialisme a annoncé sa décision de poursuivre «sa lutte et son plaidoyer, par tous les moyens possibles et légitimes, afin d’inciter le gouvernement à agir de manière efficace et forte».

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