Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le vice-Premier ministre Nabil Chaâth et le chef de la diplomatie Nasser Al-Qidwa seront présents à la conférence, le 1er mars, a déclaré une source officielle aux agences de presse. Les dirigeants palestiniens se rendent à la conférence nourris d’espoir pour obtenir des aides internationales, mais aussi des pressions sur Israël pour faire avancer le processus de paix.
L’ordre du jour de cette conférence a enregistré quelques réserves de la part des dirigeants palestiniens. En effet, les travaux de la conférence de Londres, marquée par l’absence d’une représentation israélienne, sont axés sur la réforme de l’Autorité palestinienne. Malgré leurs réserves, les responsables palestiniens ont l’intension d’y assister au plus haut niveau avec l’espoir d’arracher des victoires sur le volet politique du processus de paix. « Nous nous attendons à un soutien financier et logistique substantiel, mais aussi à des positions politiques consolidant le processus de paix », a déclaré à l’AFP M. Chaâth. « Nous nous attendons aussi à ce que l’Europe insiste sur la nécessité de l’application de la Feuille de route, la création d’un Etat palestinien et l’accroissement du rôle européen dans le processus de paix », a-t-il ajouté.
Rappelons que, récemment, l’Autorité palestinienne s’est dotée d’un nouveau gouvernement largement composé de « technocrates », qui s’est fixé comme priorités la mise en oeuvre de réformes, la lutte contre la corruption et le rétablissement de la sécurité en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Auparavant, l’Autorité avait mis en place une commission ministérielle chargée des préparatifs de la conférence de Londres. Et ce, après l’annonce, faite par le Premier ministre britannique Tony Blair en décembre 2004 lors d’une visite en Israël et Ramallah, de la tenue de la conférence.
Un membre de cette commission, le nouveau ministre de la Planification, Ghassan Al-Khatib a affirmé à l’AFP que des discussions étaient en cours entre l’Autorité palestinienne et la Grande-Bretagne sur la teneur de la déclaration finale de la conférence. « Lors de ces discussions, nous avons réussi à modifier le projet de déclaration finale par rapport au texte prévu initialement », a indiqué M. Khatib.
Outre M. Blair, le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, le Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère Javier Solana, ainsi que 25 ministres des Affaires étrangères arabes et étrangers sont attendus à ce forum.
Selon M. Khatib, la conférence offrira à l’Autorité palestinienne une plate-forme internationale pour exiger des pressions sur Israël en vue d’une relance du processus de paix.
« Cette conférence nous donnera l’occasion d’expliquer qu’il est temps pour la communauté internationale d’agir pour contraindre Israël à mettre fin à ses politiques qui entravent la stabilité dans la région, la reconstruction et le développement » dans les territoires palestiniens, a-t-il affirmé. « Nous tenterons grâce à cette conférence de mettre le ballon de nouveau dans le camp de la communauté internationale pour qu’elle contribue au développement en Palestine et à l’application de la Feuille de route », a-t-il ajouté La conférence de Londres se tient au moment où la violence refait surface. Le ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, a donné son feu vert à la reprise d’opérations offensives contre le Jihad islamique. Alors que le Premier ministre israélien Ariel Sharon a menacé, dimanche, de geler tous les efforts de paix si le nouveau dirigeant palestinien Mahmoud Abbas n’arrivait pas à « balayer » les groupes militaires, y compris le Jihad. Cette décision a été prise suite à l’attentat suicide, vendredi soir à Tel Aviv , qui a coûté la vie à quatre Israéliens et fait 60 blessés. Le Jihad islamique a revendiqué officiellement l’explosion de Tel Aviv. « Cette attaque est en réponse à l’occupation israélienne et aux violations par l’Etat hébreu du calme que le Jihad a annoncé et accepté », a affirmé Khaled Batsh. De son côté, le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk Al-Charaâ a rejeté les accusations israéliennes impliquant Damas dans l’attentat, sans écarter l’implication de Tel-Aviv dans cet attentat.