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Les marocains, les partis et le Sahara

Les derniers événements de Laâyoune et les escarmouches des cités universitaires s’inscrivent dans une stratégie claire des séparatistes. Celle-ci consiste à utiliser les espaces de liberté pour créer un nouveau front à l’intérieur des frontières et l’utiliser médiatiquement et diplomatiquement.
L’erreur, le danger, serait de laisser à l’Etat et à l’Etat seul la responsabilité de la mise en échec d’une telle stratégie.
Si celui-ci doit appliquer la loi, la répression ne peut qu’ajouter de l’eau au moulin des séparatistes, si elle ne fait pas partie d’une mobilisation d’ensemble. La vraie réponse est dans une mobilisation nationale, qui ne peut se réduire à celle des Sahraouis attachés à leur marocanité. Or, que constatons-nous deux semaines après les faits ? Rien, le désert. Aucun parti n’a organisé la moindre manifestation, le moindre meeting. Le PPS s’est même fendu de 3 phrases pour mettre en cause « la non-implication des partis dans la gestion du dossier ». C’est-à-dire que l’Etat mérite ce qui lui arrive, comme s’il s’agissait de commenter un match où nous ne serions pas concernés. Les Marocains sont sortis en masse et à plusieurs reprises pour défendre la Palestine, l’Irak, l’Afghanistan et j’en passe. Ils l’ont toujours fait suite à l’appel des formations politiques.
Cette fois, le drapeau national a été brûlé à l’intérieur de nos frontières. L’intégrité territoriale et l’unité de la nation ont été brocardées. La nation marocaine a été insultée. Sans susciter la moindre réaction de mobilisation réelle. Nous sommes face à une démission doublement dangereuse. Elle participe à l’endormissement de l’opinion nationale d’un côté et de l’autre donne l’impression que la question du Sahara ne concerne que la Monarchie et le polisario.  Appeler les Marocains, tous les Marocains à défendre les symboles de la nation n’exige aucun préalable. Préférer ergoter sur les responsabilités de l’Etat est une preuve supplémentaire des défaillances de nos partis. L’honnêteté intellectuelle impose de reconnaître qu’il y en a un qui a assuré le service minimum c’est le PJD. Ce sont ses étudiants qui ont affronté les séparatistes dans les campus. Où étaient les autres. Où sont-ils ?
Le Parlement, émanation et incarnation de la Nation, s’il en fut, est lui aussi absent. Nos parlementaires aurraient pu réserver une journée ou une séance au sujet et appeler à la mobilisation de la Nation. Le prétexte selon lequel c’est l’Etat qui s’est réservé le monopole de la question est fallacieux. Si le système Basri était effectivement exclusif, aujourd’hui la réalité est toute autre. Toutes les initiatives diplomatiques sont présentées aux partis et l’autorité territoriale n’a jamais fermé la porte à aucune organisation. Mieux, même si l’Etat ne voulait pas, les partis ont le devoir de défendre l’intégrité territoriale et l’honneur du drapeau national. Sans cela, il est inutile de continuer à espérer en leur résurrection.

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