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Les principaux enseignements du Recensement général de la population

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Le recensement a été un moment phare cette année. Les résultats tant attendus confirment un vieillissement accéléré de la population avec un Indice synthétique de la fécondité de seulement 1,97 en 2024, un niveau bien inférieur au seuil de remplacement des générations.

L’année 2024 a été marquée par le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) dont les résultats avaient été présentés le 17 décembre par le haut-commissaire au Plan, Chakib Benmoussa. Tant attendu, ce recensement constitue une nouvelle base de données, d’indicateurs démographiques et socio-économiques couvrant tous les niveaux territoriaux. Par comparaison au recensement de 2014, le RGPH de 2024 a bénéficié de nouveautés technologiques et méthodologiques visant à améliorer les données collectées. Figure ainsi une cartographie moderne du territoire national et des établissements économiques, basée sur un Système d’information géographique mobile. Quant à la méthodologie, celle-ci s’est basée sur un double questionnaire. La collecte des données auprès des ménages a été réalisée grâce à l’utilisation de tablettes électroniques incorporant une application de collecte assistée par informatique. En parallèle, l’utilisation d’un système applicatif web a assuré le suivi en temps réel des enquêteurs, des contrôleurs et des superviseurs sur le terrain.

Ralentissement de la croissance démographique
Sur le plan démographique, les résultats de ce recensement ont révélé un ralentissement de la croissance démographique. Au 1er septembre 2024, la population légale du Maroc s’élève à 36.828.330 habitants. Comparé au recensement de 2014, l’effectif de la population a augmenté de 2.980.088 personnes, reflétant un taux d’accroissement annuel moyen de 0,85% nettement inférieur au taux de 1,25% enregistré entre 2004 et 2014. La répartition spatiale de la population révèle que 71,2% des habitants sot concentrés dans cinq régions comptant chacune plus de quatre millions d’habitants. La région de Casablanca-Settat vient en tête, avec 7,689 millions de personnes, suivie de Rabat-Salé-Kénitra avec 5,133 millions, Marrakech-Safi avec 4,892 millions, Fès-Meknès avec 4,468 millions, et Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 4,030 millions. L’autre constat qui ressort du recensement est la poursuite de la baisse de la fécondité. L’Indice synthétique de la fécondité, exprimé en nombre moyen d’enfants par femme, est passé de 2,5 en 2004 à 2,2 en 2014, pour atteindre 1,97 en 2024. Le niveau de fécondité actuel est inférieur au seuil de remplacement des générations qui est de 2,1 enfants par femme. Cette baisse de la fécondité concerne aussi bien les femmes urbaines que rurales. La baisse de la fécondité est avant tout le résultat d’une utilisation plus large des moyens contraceptifs. Il faut aussi noter que le phénomène du célibat définitif à 55 ans s’est amplifié, avec un taux de célibat de 9,4% en 2024 contre 5,9% en 2014. Par ailleurs, le recensement a permis de mettre en exergue l’accélération du vieillissement de la population. En effet, la pyramide des âges enregistre une tendance à l’inversion marquée, d’une part, par la baisse de la part des jeunes de moins de 15 ans de 28,2% en 2014 à 26,5% en 2024 et de la proportion de la population en âge d’activité (15 à 59 ans) de 62,4% en 2014 à 59,7% en 2024 et d’autre part, par l’augmentation de la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus de 9,4% en 2014 à 13,8% en 2024. La population des seniors (60 ans et plus) compte désormais près de 5 millions de personnes en 2024 contre 3,2 millions en 2014, soit un accroissement annuel moyen de 4,6% nettement supérieur à celui de l’ensemble de la population (0,85%). Ce vieillissement de la population pose d’ importants défis en matière de prise en charge des besoins spécifiques des personnes âgées, notamment dans les domaines de la santé, de la protection sociale et des infrastructures sociales adaptées. Les résultats de ce recensement avaient aussi révélé que la taille des ménages est de plus en plus réduite. La taille moyenne des ménages, exprimée par le nombre de personnes moyen par ménage, a diminué de 4,6 personnes en 2014 à 3,9 en 2024. Cette baisse est observée tant en milieu urbain que rural. Les ménages sont aussi de plus en plus dirigés par des femmes. Ainsi, la proportion de ménages dirigés par des femmes a augmenté de 16,2% en 2014 à 19,2% en 2024. Cette tendance est plus marquée en milieu urbain, où la part des ménages dirigés par des femmes atteint 21,6% en 2024, contre 14,5% en milieu rural.

Un taux de chômage de 21,3%
En matière d’emploi, la situation demeure alarmante avec une hausse importante du taux de chômage. Entre 2014 et 2024, le taux de chômage est passé de 16,2% à 21,3%, soit une hausse de 5,1%. Ce taux est plus élevé parmi les femmes (25,9% en 2024 contre 29,6% en 2014) que parmi les hommes (20,1% en 2024 contre 12,4% en 2014). Ce taux est plus élevé parmi les hommes (67,1% en 2024 contre 75,5% en 2014) que parmi les femmes (16,8% contre 20,4%) et en milieu urbain (43,8% contre 49,1%) qu’en milieu rural (37,6% contre 45,1%). L’incidence du chômage est plus importante dans les régions de Guelmim-Oued Noun (31,5%), l’Oriental (30,4%), Béni Mellal-Khénifra (26,8%), Laayoune-Sakia El Hamra (26,6%) et Fès-Meknès (23,3%). En revanche, le taux de chômage est relativement moins élevé dans les régions de Dakhla-Oued Eddahab (10,6%), Casablanca- Settat (18,8%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (19,6%), Souss- Massa (19,7%) et Rabat-Salé-Kénitra (19,8%).

Logement : Les ménages urbains vivent dans des espaces plus petits
La proportion de ménages urbains vivant dans des logements de 1 à 2 pièces a augmenté. En revanche, celle occupant des logements de 3 pièces ou plus a diminué. En effet, la proportion de ménages urbains vivant dans des logements de 1 à 2 pièces est passée de 35,7% en 2014 à 43,5% en 2024. En revanche, celle occupant des logements de 3 pièces ou plus a diminué, passant de 64,3% à 56,5% durant cette même période.
L’autre constat qui ressort des données du HCP sur les conditions d’habitation de la population est le rajeunissement du parc logement occupé. Les chiffres révèlent que près d’un ménage sur cinq (22%) occupe un logement de moins de 10 ans, alors qu’ils étaient 20,1% en 2014. Parallèlement, la proportion de logements âgés de 10 à 49 ans a augmenté, passant de 59,6% à 64,7% durant la même période. Cette évolution confirme ainsi le rajeunissement du parc immobilier, avec une baisse significative des logements de plus de 50 ans, passant de 20,3% en 2014 à 13,3% en 2024.
Par ailleurs, les données du HCP montrent qu’ entre 2014 et 2024, la structure du statut d’occupation des logements en milieu urbain est restée globalement stable. Ainsi, la proportion des ménages propriétaires de leurs logements est passée de 61,9% à 61,5%, tandis que celle des locataires est passée de 27,3% à 28%

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