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Les syndicats affûtent leurs armes

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PLF 2021, code du travail, loi organique sur la grève, loi des syndicats

La confrontation entre gouvernement et syndicats repart de plus belle. La rentrée politique pourrait être particulièrement chaude. Les syndicalistes affûtent déjà leurs armes. Alors que le compte à rebours pour la présentation de la loi de Finances 2021 est déjà enclenché, les centrales syndicales craignent que la logique de l’austérité ne l’emporte. C’est le cas pour l’Union marocaine du travail (UMT) qui se dit très inquiète des premières orientations dévoilées du prochain PLF 2021. «Le secrétariat national de l’UMT suit avec inquiétude la teneur des premières orientations du projet de loi de Finances prochain et met en garde contre les mesures d’austérité tout en rappelant que le budget public est le premier moteur pour l’économie en cas de crise comme nous traversons», apprend-on auprès des dirigeants de la centrale syndicale qui promettent de revenir avec plus de détails dès réception du projet de budget 2021. Ce dernier risque d’être le principal point de discorde entre le gouvernement et les syndicats, notamment ceux représentés au Parlement. Il faut préciser que le Conseil de gouvernement se réunit ce mardi pour suivre un exposé sur les grandes lignes du projet de loi de Finances. L’Exécutif réussira-t-il à satisfaire les demandes des syndicats ou plutôt se mettra-t-il ces derniers à dos ? La situation paraît déjà compliquée et la marge de manœuvre plutôt réduite.

A noter que certaines données concernant le PLF 2021 avaient déjà été dévoilées. Cela dit, d’autres dossiers risquent d’exacerber la tension entre les partenaires sociaux. Le premier point d’achoppement concerne le projet de loi organique sur le droit de grève. Le gouvernement avait pris l’initiative, il y a moins d’un mois, de programmer l’examen en commission dudit projet, ce qui avait provoqué une levée de boucliers chez les syndicats. Le gouvernement a dû par la suite déprogrammer le projet de loi et ouvrir un dialogue avec les syndicats les plus représentatifs. Les mêmes divergences entre les deux parties concernent cette fois-ci le projet de loi relatif à l’organisation des syndicats.

Le quatrième sujet de controverse a trait à la réforme du code du travail. Dans ce sens, une journée d’étude organisée par le ministère de l’emploi a failli se transformer en une confrontation entre le gouvernement et les syndicats qui en prenant la parole au cours de l’événement n’ont pas hésité à manifester des réserves sur la volonté gouvernementale de réformer le code du travail. «Avant de parler de réforme du code du travail, nous demandons une évaluation objective de son application. Le timing de cette journée d’étude suscite chez nous un ensemble d’interrogations», avait lancé le secrétaire général de l’UMT au cours de la journée d’étude. «La CDT met en garde contre toute tentative visant à profiter de cette journée d’étude pour revoir les acquis du code du travail», avait affirmé le secrétaire général adjoint de la CDT.

Des interrogations et des mises en garde qui en disent long sur le climat social actuel.

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PLF

Les priorités relatives à l’élaboration du projet de loi de Finances (PLF) 2021 avaient été dévoilées au Parlement il y a deux semaines. Ces priorités nécessiteront des dépenses supplémentaires de l’ordre de 33 milliards de dirhams (MMDH). Elles portent sur l’opérationnalisation des Hautes orientations royales (14,6 MMDH), la mise en priorité des secteurs de la santé et de l’éducation (5 MMDH) et la gestion des dépenses incompressibles (13,6 MMDH). Parmi les enjeux inhérents à l’élaboration du PLF 2021 figure la mise en œuvre des trois Hautes orientations royales contenues dans le dernier discours du Trône, à savoir le lancement de la première phase du chantier de généralisation de la couverture sociale, le lancement d’un programme ambitieux de relance de l’économie nationale et le lancement d’une réforme profonde du secteur public.

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Code du travail

Entré en vigueur en 2004, le code du travail figure aujourd’hui en bonne place dans les négociations entre les partenaires sociaux. Dans ce sens, une journée d’étude a été organisée par le gouvernement il y a plus d’une semaine. La tenue de cette rencontre, à laquelle ont pris part d’éminents magistrats, académiciens et chercheurs, s’inscrit dans la mise en œuvre de l’ensemble des engagements pris dans le cadre de l’accord du 25 avril 2019 et des dispositions du programme gouvernemental au titre de la 10ème législature 2016-2021. Elle vise notamment à examiner les diverses problématiques et difficultés qui se dressent devant la mise en application de certaines dispositions du code du travail, mais aussi à combler certaines failles en lien avec les mutations rapides qui surviennent dans le monde du travail. Des ateliers thématiques portant notamment sur «les problématiques liées à l’état d’urgence sanitaire, aux crises et au code du travail», «les relations individuelles et collectives du travail: entre continuité, mise à terme et accompagnement de l’évolution du marché» et «les éléments de salaire, les conditions du travail, l’intermédiation en matière d’emploi et l’actualité du marché» ont été organisés au cours de cette journée d’étude.

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