Les élus de la première Chambre s’apprêtent à examiner les retombées sur l’économie nationale
Commerce: Les responsables marocains se saisissent du dossier des accords de libre-échange ainsi que ses répercussions sur l’économie nationale. Eclairages.
Les regards se tournent vers la Chambre des représentants qui s’apprête à ouvrir le débat sur la question des ALE (Accords de libre-échange). En effet, la Commission parlementaire permanente chargée des secteurs productifs à la Chambre des représentants annonce l’organisation d’une réunion dès la semaine prochaine, immédiatement après la séance plénière, à la demande des groupes et groupements parlementaires. Les députés des groupes parlementaires de la majorité ont ainsi choisi l’examen avec les responsables publics de «l’issue des accords de libre-échange et leur impact sur l’économie nationale». La programmation de cette réunion arrive quelques semaines seulement après l’annonce d’une nouvelle feuille de route pour le commerce extérieur.
Dans ce sens, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé, mercredi 28 mai à Casablanca, la cérémonie de lancement officiel de la feuille de route du secteur du commerce extérieur pour la période 2025–2027. Cette feuille de route s’articule autour de 3 objectifs stratégiques qui sont la création de quelque 76.000 postes d’emploi nouveaux, l’élargissement de la base des exportations à travers la création, chaque année, de 400 nouvelles sociétés d’export et la réalisation de 84 milliards de dirhams (MMDH) supplémentaires dans le secteur de l’export. Lors de cette cérémonie, M. Akhannouch a souligné que cette feuille de route vise à établir un cadre cohérent et ambitieux pour le développement de ce secteur vital afin d’en faire un véritable levier de développement économique et social pour le Maroc.
Cette réunion arrive quelques semaines seulement après l’annonce d’une nouvelle feuille de route pour le commerce extérieur.
Il a rappelé que Sa Majesté le Roi Mohammed VI accorde une attention particulière à ce secteur stratégique, en raison de son importance économique et de son rôle dans la valorisation des exportations et la création d’emplois durables. Et de poursuivre : «C’est dans cet esprit que notre pays, en parfaite harmonie avec la vision éclairée de Sa Majesté, a fait le choix résolu de l’ouverture économique, animé par la conviction profonde que l’intégration au commerce international constitue un levier fondamental de croissance économique». Dans cette dynamique, le commerce extérieur, qui occupe une place stratégique dans le processus de développement du Royaume, reflète la compétitivité du tissu productif national, illustre la capacité du Maroc à attirer les investissements étrangers et renforce son positionnement dans les chaînes de valeur mondiales, a relevé M. Akhannouch.
Exportation et emplois
«À travers cette feuille de route, nous ambitionnons de générer un chiffre d’exportation additionnel de plus de 80 milliards de dirhams. Elle vise également à élargir la base des exportateurs, avec pour objectif d’atteindre en moyenne 400 nouveaux exportateurs par an», a précisé le Chef du gouvernement. Pour atteindre ces objectifs, une approche intégrée et participative a été adoptée, articulée autour de quatre leviers d’intervention et de six réformes transversales, a-t-il fait savoir, ajoutant que la mise en œuvre de la feuille de route comprendra aussi un ensemble de mesures transversales, dont le renforcement des exportations de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, ainsi que la création d’offices régionaux d’appui au commerce extérieur dans l’ensemble des régions du Royaume.
Les députés des groupes parlementaires de la majorité vont examiner avec les responsables publics «l’issue des accords de libre-échange et leur impact sur l’économie nationale».
«L’Exécutif fonde de grands espoirs sur la mise en œuvre optimale de cette feuille de route, afin qu’elle contribue à son tour à l’atteinte des différents objectifs gouvernementaux en matière d’emploi, un enjeu qui constitue, pour nous, une priorité absolue», a dit M. Akhannouch, mettant en avant l’objectif de créer, via cette feuille de route ambitieuse, 76.000 emplois directs sur la période 2025-2027. Et de soutenir : «Nous comptons également sur cette feuille de route pour améliorer le taux de couverture des importations par les exportations, en renforçant les exportations nationales et en orientant nos politiques économiques vers la préservation de la soutenabilité financière et commerciale».
Pourparlers
Si le Maroc ne remet pas en cause le choix de s’ouvrir à des partenaires dans le cadre des ALE, les responsables n’hésitent pas à ouvrir des pourparlers avec leurs homologues dans d’autres pays pour rééquilibrer les relations économiques et commerciales. Ce fut le cas récemment avec l’Egypte. En février dernier, le renforcement des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Egypte a été au centre d’un entretien entre les responsables des deux pays. Lors de leur entrevue, les deux parties avaient discuté des moyens de renforcer davantage les relations commerciales et de dynamiser les partenariats économiques et commerciaux. Dans ce sens, le ministre égyptien de l’investissement et du commerce extérieur, Hassan Al-Khatib, a souligné que cette entrevue a porté sur les échanges commerciaux et les moyens de les renforcer davantage pour atteindre un équilibre de la balance commerciale entre les deux pays.
«On a discuté des actions et mesures concrètes à mettre en œuvre, dont le suivi sera assuré par les deux parties», a-t-il indiqué. Un Forum d’investissement et de commerce égypto-marocain, marqué par la participation de responsables, d’acteurs économiques et d’hommes d’affaires des deux pays, a également été, organisé en mai dernier. Par ailleurs, le Maroc avait également au cours de l’année 2020, pris une décision de revoir l’ALE avec la Turquie. A cette époque le déficit de cet accord s’élevait déjà à 1,2 milliard de dollars sachant que le différend entre le Maroc et la Turquie était à ce moment centré principalement sur le textile. Les efforts des deux parties ont permis aux opérateurs turcs de renforcer leur sourcing local. Dans ce sens, une convention de partenariat avait été signée en 2022 par le ministère de l’industrie et du commerce et le président du conseil d’administration de BIM Maroc pour le développement de l’approvisionnement de la chaîne de grande distribution turque en produits fabriqués localement.
Commerce extérieur
Stratégie. Le lancement opérationnel de la feuille de route du commerce 2025-2027 a été marqué par la signature de 6 conventions portant sur les grandes priorités autour desquelles est structurée cette vision. Les partenariats conclus en présence du Chef du gouvernement ont été couronnés par un pacte national scellé par une trentaine d’acteurs publics et privés de premier plan, illustrant des engagements communs en faveur d’un commerce extérieur au service de la croissance et de l’emploi. L’ensemble de ces engagements marque le lancement opérationnel d’un chantier stratégique ambitieux, misant sur l’innovation, la régionalisation et la coopération public-privé pour propulser les exportations marocaines vers de nouveaux horizons.
Dans les détails, la feuille de route du commerce extérieur 2025-2027 vise à répondre aux priorités nationales liées à la création de nouveaux emplois et à la diversification des exportations marocaines. Elle tend à promouvoir un commerce extérieur dynamique avec un fort potentiel à l’export et ce en adaptation aux mutations que connaît l’économie mondiale dans un contexte de montée des tensions commerciales. Pour ce faire, six chantiers prioritaires ont été identifiés, dont la création de la plateforme «One Shop Store export».
L’idée étant d’accompagner 600 entreprises à la demande dont 400 primo-exportateurs et 200 exportateurs confirmés via une plateforme numérique unifiée et interactive pour centraliser et coordonner les services d’accompagnement à l’export.
Feuille de route
Diplomatie économique
Le Maroc compte procéder au renforcement de la diplomatie commerciale dans les pays prioritaires, l’étude de marché, la commercialisation et prospection à l’international, l’accréditation et la certification ainsi que la compétitivité logistique.
Assurance
Les responsables comptent lancer un nouveau chantier concernant la couverture d’assurance complémentaire au profit des entreprises exportatrices.
Digitalisation
Parmi les chantiers prioritaires figure également l’accélération de la digitalisation du commerce extérieur à travers deux plateformes phares, en l’occurrence «Tijaria» et «Trade.ma», une interface digitale pour la promotion dont pourront bénéficier 1.000 entreprises exportatrices.