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Libye : Kadhafi toujours combatif

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Le dirigeant contesté Mouammar Kadhafi s’est engagé à se battre jusqu’à la mort même s’il est «le dos au mur», en dénonçant les raids de l’Otan ayant tué des civils en Libye et provoqué des divisions au sein de l’Alliance. Le conflit semble s’enliser plus de 4 mois après le début de la révolte qui s’est transformée en conflit armé, M. Kadhafi refusant de quitter le pouvoir malgré l’isolement, les sanctions et l’intervention militaire internationale, alors que les combats entre son régime et les rebelles marquent le pas. «Nous résisterons et la bataille se poursuivra jusqu’à l’au-delà, jusqu’à ce que vous soyez achevés mais nous, nous ne serons pas finis», a dit le leader libyen dans un message sonore diffusé dans la nuit de mercredi à jeudi par la télévision d’Etat. Il réagissait à un raid aérien de l’Otan qui a visé lundi, selon le régime, une résidence de Khouildi Hmidi, un homme politique influent et vieux compagnon de route du colonel Kadhafi, tuant 15 personnes dont des enfants, à Sorman, à 70 km à l’ouest de Tripoli.
L’Otan, qui a pris le 31 mars la direction des opérations internationales, a admis avoir mené un raid dans cette zone affirmant cependant qu’il s’agit d’un «raid de précision» visant un «centre de commandement et de contrôle de haut niveau» et non une cible civile, après une série de bavures ces derniers jours. M. Kadhafi a appelé l’ONU à envoyer des enquêteurs à la résidence bombardée pour vérifier qu’il s’agit d’un site civil et non militaire, s’emportant contre l’Otan en demandant: «de quel droit vous visez les hommes politiques et leurs familles?». «Il n’y a plus aucun accord entre nous après que vous ayez tué nos enfants et nos petits-enfants», a-t-il poursuivi en soulignant que son régime était le «dos au mur» et qu’il n’avait pas le choix que de «résister jusqu’à la mort». «Nous resterons, nous résisterons et nous n’allons pas nous soumettre. Frappez avec vos missiles, deux, trois, dix ou 100 ans», a-t-il martelé, dénonçant de nouveau une «croisade» contre un pays musulman. Pays abritant le QG de l’opération de l’Otan et des bases aériennes d’où décollent les bombardiers alliés, l’Italie a jeté un pavé dans la mare en dénonçant les raids contre les civils et l’enlisement du conflit qui a fait depuis le 15 février des milliers de morts. Son ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, a estimé que «la suspension des actions armées est fondamentale pour permettre une aide immédiate» en Libye. Mais cette proposition a été aussitôt rejetée par la France, pour qui une pause, même humanitaire, risquerait de permettre à M. Kadhafi «de se réorganiser». Et le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a dit clairement que les opérations allaient «continuer» pour éviter que «d’innombrables civils supplémentaires perdent la vie». «Je souhaiterais bien avoir un cessez-le-feu (pour permettre) le passage de l’aide humanitaire», a dit le général Charles Bouchard, à la tête de l’opération de l’Otan en Libye. Mais, a-t-il mis en garde, le régime pourrait en profiter pour se réarmer. Le Conseil national de transition (CNT), organe représentatif de la rébellion, a quant à lui assuré qu’avec ou sans l’Alliance, il «se battra jusqu’au bout, jusqu’à la victoire». A la veille d’un Conseil européen jeudi à Bruxelles, M. Frattini a réclamé «des informations détaillées» et préconisé des «consignes claires et précises», après les erreurs «dramatiques» qui ont conduit à toucher des civils. Face au tollé provoqué par le propos du ministre italien, Rome a tenté de les minimiser. «C’est une hypothèse de travail», a dit un porte-parole des Affaires étrangères sans autre précision. L’Alliance a reconnu avoir tué par erreur neuf civils dans un raid à Tripoli dimanche. Le 16 juin, elle avait également frappé accidentellement une colonne de véhicules rebelles dans la région de Brega (est). Malgré les critiques, les opérations de l’Otan semblent entrer dans une nouvelle phase, visant notamment les points de contrôle érigés sur les routes menant à Tripoli et les véhicules militaires légers équipés de canons anti-aériens ou de lance-roquettes. Enfin, le chef de la diplomatie Abdelati al-Obeïdi, qui a traversé maintes fois la frontière tuniso-libyenne pour se rendre dans des pays africains en vue de négociations sur le conflit, est entré en Tunisie mercredi, a indiqué l’agence tunisienne TAP sans préciser sa destination finale.

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