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L’opposition accuse du retard

© D.R

Ahmed Zaidi, membre du bureau politique de l’USFP, a jeté un froid dans le landerneau désigné par le scrutin du 25 novembre. A quelques heures de l’élection du président de la Chambre des députés, il a déclaré regretter que les composantes de l’opposition n’aient pas été capables de se mettre d’accord sur une candidature unique à ce poste. Outre que la présidence de la Chambre des députés est la 3ème fonction dans l’ordre protocolaire, elle a été nantie d’attributions aussi nombreuses que déterminantes par la Constitution du 1er juillet. Cependant, ce n’est pas ce qui a retenu l’attention dans les déclarations du responsable de l’Union socialiste des forces populaires. Pour nombre d’analystes en effet, en affirmant que l’opposition a raté une occasion de prendre ses marques, Zaidi a dit tout bas ce que beaucoup pensent tout haut. Depuis qu’Abdelilah Benkirane a décliné ses préférences pour la formation de son équipe, ils s’attendaient à ce que les «exclus» fassent plus nettement opposition. Et surtout, solidairement comme le voulaient les déclarations des uns et des autres qui souhaitaient une majorité forte et, pour lui faire pendant, une opposition tout aussi forte.
Or, estiment ces sources, à part celle de l’USFP qui a dit son intention d’œuvrer à la réunification de la gauche, rares sont les initiatives qui visent à conforter l’opposition. A cela plusieurs causes, ajoutent-elles. Primo, bien que prévisible par certains côtés, la victoire du PJD a été si nette qu’elle a tétanisé certains états-majors des partis adverses et divisé leurs troupes. Selon ces milieux, le RNI est un exemple de cette situation de confusion nuisible aussi bien au parti qui en est le théâtre qu’à la construction de l’opposition. Car selon eux, les avatars du RNI n’engagent pas seulement l’avenir de cette formation politique, mais encore déterminent la qualité du rendu de l’exercice de la démocratie au Maroc, le RNI étant le parti le plus populaire de l’opposition. Secundo, Benkirane s’est révélé plus habile politique que ne le laissait croire son apparent noviciat. Il a réussi à diviser le camp adverse.
Reste l’examen des conditions objectives d’une éventuelle reconfiguration de l’opposition. Elle est, constate-t-on, si éclatée cette opposition que beaucoup doutent de sa construction autour des  pôles classiques. Du moins, autour de deux pôles opposés sur le regard qu’ils portent sur la vie et la manière de vouloir et d’aller au progrès. En fait, tout se passe comme si la bipolarisation souhaitée s’est faite suivant un schéma que personne n’avait osé prévoir : la majorité hétéroclite de Benkirane et, en face, l’opposition à son gouvernement, tout aussi faite de bric et de broc. Mais comme la nouvelle ère démocratique ne saurait se suffire d’ersatz, on prête à l’opposition la volonté de prendre langue afin d’accorder ses violons. On sait qu’elle connaît la musique.

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