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L’Otan lance sa force de réaction

Cette force, encore à l’état embryonnaire, devait être officiellement inaugurée par le commandant suprême des forces de l’Otan, le général américain James Jones, lors d’une cérémonie militaire à Brunssum, aux Pays-Bas, où se trouve le quartier général des forces alliées pour le nord de l’Europe (Afnorth). La mise en place de cette force, qui atteindra sa pleine capacité opérationnelle en 2006 seulement, représente un changement radical de doctrine pour l’Alliance, autrefois vouée à la défense territoriale de ses membres face à l’Union soviétique. Elle intervient aussi à un moment où l’Otan a, pour la première fois, entrepris cette année une mission hors d’Europe, en prenant en août le commandement de la Force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan (Isaf) à Kaboul. Selon ses concepteurs, la Force de réaction de l’Otan (Nato Response Force, NRF) doit être « expéditionnaire ». Elle rassemblera des unités navales, aériennes et terrestres capables d’êtres engagées sur des théâtres d’opérations lointains dans un délai très bref (cinq jours). « On ne crée pas cette force pour des actions de types préventives, mais pour répondre à des situations de crise », a expliqué un responsable de l’Otan sous couvert d’anonymat. La création de cette force, initiée par les Etats-Unis, avait été décidée par les dirigeants de l’Otan lors du sommet de Prague en novembre 2002. Son concept général de fonctionnement a ensuite été approuvé par leurs ministres de la Défense alliés en juin dernier. Depuis lors, les responsables militaires de l’Otan ont identifié et rassemblé les différentes offres des pays membres en hommes et équipements dans le but de bâtir « une capacité opérationnelle initiale ». Réunis la semaine dernière à Colorado Springs, aux Etats-Unis, les ministres de la Défense de l’Otan ont pu en outre tester ses conditions d’emploi, lors d’un séminaire confidentiel qui se basait sur un conflit imaginaire en 2007. « On nous a clairement fixé au niveau politique des lignes directrices pour changer. L’instrument du changement, c’est la NRF », souligne le général Jones, un ancien chef des Marines. Dans une version initiale, la Force de réaction, qui ne sera pas stationnée dans un lieu précis, doit rassembler environ 6.000 hommes avant d’atteindre la taille de 20.000 hommes d’ici 2006. La France, bien qu’ayant quittée la structure militaire intégrée de l’Otan, a proposé de manière significative de fournir entre autres un « bataillon » de combat (environ 500 hommes) et des avions dont un Awacs (surveillance radar). Pour le général Jones, même embryonnaire, elle doit avoir dès son lancement une capacité opérationnelle « non négligeable ». A terme, la gamme des missions potentielles va de situations d’évacuation à la gestion de crise ou en riposte au terrorisme. Ce qui, selon des responsables de l’Otan, soulève le problème de garantir son déploiement rapide, alors que la prise de décision au sein de l’Alliance — qui repose sur le consensus — et dans les pays membres peut être un handicap. Dans certains pays, les parlements nationaux doivent par exemple autoriser tout déploiement de soldats à l’étranger. D’où la décision prise à Colorado Springs par les ministres de la Défense de l’Otan d’étudier d’ici décembre comment accélérer ce processus.

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