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Lutte contre la corruption : La parole est au citoyen

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Comme l’enfer, la corruption c’est les autres, a laissé entendre le président de l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) au cours d’un débat organisé en marge du Salon du livre à Casablanca. Abdeslam Aboudrar a précisé que des sondages ont montré que bien qu’unanimement décrié, ce fléau dont aucune société n’est exempte à l’heure actuelle est souvent perçu comme le fait des autres et pratiquement jamais de celui des sondés. Il y voit une ambivalence dont les origines se situent dans le culturel. Filiation qui, selon lui, explique que la corruption prend souvent des formes qui peuvent varier d’une société à l’autre. Dans le cas marocain, a-t-il ajouté, ce que Transparency International définit comme «un détournement de l’autorité publique au service de l’intérêt personnel» trouve son origine dans le passé d’un Etat dont la configuration ne permettait pas de payer ses fonctionnaires. D’après lui, cette situation avait fini par installer le clientélisme et le sentiment que le service public n’est pas nécessairement lié à la contribution des citoyens aux charges de la communauté. Or, c’est cette communauté qui fait au final les frais de l’opération et non pas, comme on serait tenté de le croire, le corrupteur qu’on croit seul lésé du fait qu’il soit obligé de payer pour bénéficier de son droit. Bien qu’il ne l’ait pas dit expressément, cette remarque a été associée à celle qui veut que la corruption ait tout à la fois un prix et un coût. Le prix étant celui qui est déboursé par le solliciteur et le coût étant le manque à gagner par les finances de la communauté. Dans le cas du Maroc, on estime ce coût à 20 milliards de dirhams en annuel. Le président de l’ICPC qui s’est attaché à lier le phénomène social de la corruption à la culture lors de son intervention, en a également corrélé l’existence et le niveau à la démocratie. Il a ainsi fait observer que celle-ci ne s’accommodait pas de la transparence, de la responsabilité et de la sanction qu’institue l’Etat de droit. Il a cependant précisé que le cadre réglementaire et législatif, s’il est nécessaire, n’est pas suffisant pour lutter efficacement contre la corruption. Il faut encore que le citoyen exerce ce droit, a-t-il déclaré. Il a recommandé pour ce faire de se doter des moyens d’écoute et d’investigation propres à établir le fait de corruption et à sévir contre ses auteurs. Il a estimé que la volonté politique d’éradiquer le fléau étant clairement affirmée au Maroc, il appartient désormais au citoyen d’y souscrire en usant des moyens mis à sa disposition.

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