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Majorité gouvernementale : Cherche cohésion désepérément

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Sur le plan politique, l’année 2012 a été marquée par de très fortes dissonances entre les composantes de la majorité gouvernementale. Une majorité qui regroupe, outre le PJD (parti de la justice et du développement), les partis de l’Istiqlal, le Mouvement populaire et le PPS (Parti du progrès et du socialisme). Les premiers mois de l’alliance scellée après les Législatives de novembre 2011 ont été suffisants pour que les premières divergences apparaissent entre les quatre alliés du gouvernement. Sur certains sujets en particulier, la solidarité gouvernementale a cédé la place à une véritable confrontation sur la scène publique au point que les composantes de la majorité donnaient l’impression de jouer le rôle de l’opposition.
La publication par le ministre de l’équipement et du transport, Aziz Rabbah (PJD), de la liste des agréments du transport routier des voyageurs avait suscité la polémique certes sur la scène politique toute entière, mais également au sein de la majorité. Certains responsables, notamment au PPS, avaient critiqué le manque de coordination avant la prise de décision. Ce fut le cas également pour les cahiers des charges de l’audiovisuel élaborés et défendus par le ministre de la communication, Mustapha El Khalfi (PJD). Ce projet n’avait pas reçu l’appui de tous les alliés de la majorité dont certains n’ont pas hésité à glisser quelques remarques qui frôlaient parfois la critique. La solidarité gouvernementale était mise alors à rude épreuve. Les relations dans certains cas très tendues qu’entretiennent les parlementaires des groupes parlementaires de la majorité avec certains ministres au gouvernement ont multiplié les doutes sur l’homogénéité de la majorité. Les tensions entre le ministre de l’intérieur, Mohand Laenser, qui est également secrétaire général du Mouvement populaire, avec les députés du PJD à la première chambre parlementaire illustrent parfaitement la situation. Lors des séances hebdomadaires des questions orales au Parlement, les échanges entre le ministre et les parlementaires pjdistes étaient souvent houleux. Pour sa part, l’Istiqlal entretenait des relations stables avec son nouvel allié, le PJD, durant les premiers mois de la formation du gouvernement. Mais une nouvelle page sur la confrontation entre les partis de la majorité s’écrira avec l’arrivée d’un nouveau secrétaire général à la tête du parti de l’Istiqlal en la personne de Hamid Chabat. Ce dernier avait déjà des relations compliquées dans la ville de Fès dont il est le maire, avec son allié au gouvernement, le PJD. Durant les premiers mois qui ont suivi son élection à la tête de l’Istiqlal, Chabat a été perçu comme le premier opposant au gouvernement. Sa demande de remaniement ministériel n’est pas très bien perçue par ses alliés. Ses sorties médiatiques et ses rencontres avec les chef des partis de l’opposition rendent la situation encore plus tendue. L’année 2013 connaîtra-t-elle un apaisement des relations entre les composantes de la majorité gouvernementale ?
Les premiers mois de la nouvelle année seront déterminants mais la vraie question concerne plutôt la charte signée par les partis de la majorité au lendemain de sa création. Dans les quatre partis de la majorité, des responsables insistent sur la mise en œuvre des dispositions de la charte. Celle-ci prévoit des rencontres régulières entre les alliés et fixe des procédures pour le règlement de litiges. Mais ces mécanismes peinent à s’installer au moment où les dissonances se multiplient au sein de la majorité.

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