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Mezouar s en prend à Benkirane et se fait l avocat de Chabat

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«Nous ne servirons pas de roue de secours à la majorité gouvernementale», a martelé Salaheddine Mezouar, président du RNI, invité au forum de la MAP mardi 21 mai à Rabat. «Mais la décision finale de participer ou non à un gouvernement revient aux instances du parti», a toutefois nuancé M. Mezouar. Présentant une analyse de la situation politique marquée par le retrait du parti de l’Istiqlal du gouvernement, M. Mezouar a indiqué que «la majorité gouvernementale vit aujourd’hui une crise interne qu’il est encore tôt de qualifier de crise politique du pays».

Et deux scénarios sont à prévoir selon M. Mezouar. Le premier est qu’il y ait un nouveau gouvernement avec une nouvelle composition et de nouvelles bases.

Dans ce cas, le chef de gouvernement devra réviser sa méthodologie et revoir sa manière de diriger la coalition gouvernementale et le mode de gestion de l’Exécutif.

«Mais s’il refuse de remettre en cause son approche et échoue à résorber la situation, c’est le deuxième scénario qui s’imposera : le chef de l’Exécutif devra démissionner, parce qu’il aura perdu toute légitimité politique, et des élections anticipées doivent être organisées.C’est l’étape ultime après avoir recouru à toutes les alternatives», a relevé M. Mezouar.
Et à ce niveau, il n’a pas manqué de souligner le prix à payer pour un tel scénario.

Selon lui, des élections anticipées coûteraient au pays entre 600 et 800 millions DH. Une somme non négligeable au vu de la conjoncture économique que traverse le pays. Mais pour le président de la première force d’opposition, «un nouveau passage aux urnes aura le mérite de clarifier le paysage politique et de mettre fin au blocage». Et il se dit prêt à cette éventualité : «La donne a changé. La popularité du PJD a été altérée après plus d’un an et demi de mauvaise gestion du gouvernement. Aussi la participation aux élections pourrait être plus massive. De plus, la conjoncture régionale qui a favorisé la montée des islamistes n’est plus d’actualité».

Par ailleurs, estimant que la crise que traverse la majorité gouvernementale était prévisible dès le départ, M. Mezouar s’est fait l’avocat du parti de l’Istiqlal et son secrétaire général Hamid Chabat.

Ainsi selon lui, Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, est le premier responsable de cette crise, étant donné qu’il s’est toujours conduit en chef de parti et avec la logique du parti unique et jamais en tant qu’homme d’Etat. Et ce, à chaque occasion, à chaque allocution, à chaque mesure, incarnant tour à tour opposition et majorité au sein même de sa coalition.

«L’attitude du chef de gouvernement de dénigrer l’Istiqlal, l’une des principales composantes de la coalition gouvernementale, est très dangereuse. Alors que l’appel de la nouvelle direction de l’Isitqlal de réviser des éléments importants (la charte de la majorité, le mode de gestion, la composition du gouvernement, les priorités, la gestion de la crise…)

était tout à fait légitime et pouvait être résolu avec la culture de l’alliance», a-t-il fait remarquer. Et d’ajouter: «Au chef de gouvernement ont manqué des caractéristiques principales du leaderschip, notamment la vision à long terme et la conciliation entre les différentes composantes de la coalition gouvernementale. Il doit aujourd’hui plus que jamais se remettre en question et se repentir», a-t-il conclu.

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