ALM : Comment expliquez-vous cette grande victoire du PJD avec cinq sièges remportés dans les deux circonscriptions de Tanger-Assilah et de Fahs-Anjra ?
Mohamed Najib Boulif : Les résultats du dernier scrutin législatif ont prouvé que notre parti n’a pas seulement gagné l’avis favorable des Tangérois, mais presque de toute la population marocaine. C’est la première fois que l’on atteint le nombre de 107 sièges. Cela est dû à plusieurs facteurs. Les Marocains ont apprécié notre travail à l’opposition, nous avons essayé de toucher à tous les dossiers essentiels dont la gouvernance et la corruption ainsi que la question morale dans sa globalité. Nos députés sont très proches des citoyens et à l’écoute de leurs doléances. Le PJD s’est distingué par son engagement dans le domaine social grâce à son accompagnement d’un certain nombre d’associations de quartiers et de bienfaisance. Il y a un élément extérieur, à savoir le «printemps arabe», qui a joué en notre faveur. Les Marocains ont opté d’une manière civilisée pour le changement et voté pour le PJD, qui n’a jamais été au gouvernement et qu’ils estiment incarner leurs espérances.
Vous estimez-vous capables d’atteindre le même score pendant le prochain scrutin communal en particulier à Tanger ?
Nous avons été classés premiers à Tanger, nous avons gagné la confiance des électeurs et atteint par conséquent 43.000 voix. Nous constituons, de ce fait, une équipe de cinq parlementaires. Nous allons ainsi nous partager le travail d’une manière effective et nous occuper de grands dossiers de développement au niveau de Tanger. Nous venons de changer de local et de réserver une grande salle pour l’accueil et l’écoute des doléances des citoyens. Les citoyens marocains nous ont soutenus pour nous positionner au premier rang pendant les législatives du 25 novembre. Ils feront de même dans quatre ou cinq mois durant les prochaines communales 2012 pour que nous soit confiée la gestion de la ville.
Quel est votre avis sur la nouvelle opposition ?
Nous sommes fiers que l’USFP y fasse partie. Ce parti dispose de bases solides lui permettant de constituer certainement une opposition solide. Nous sommes confiants quant aux dernières déclarations de nos amis de l’USFP, qui laissent entendre qu’ils ne seront pas contre de grands projets dont ceux de société.
Pouvez-vous nous expliquer cette méfiance que vous suscitez chez le patronat ?
On dit souvent que le capital est frileux et peureux. C’est normal, lorsque nous étions pendant quatorze ans dans l’opposition, le patronat n’a pas eu intérêt à nous approcher. Les choses ont maintenant changé avec notre passage au gouvernement. Nous avons été félicités par Mohamed Horani, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), pour notre victoire électorale. Le secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane et moi venons de faire une présentation de notre programme économique au profit des adhérents de la CGEM. Nous entretenons de même de bonnes relations avec son antenne au Nord et la section régionale de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH).
Comment expliquez-vous votre réaction à une des sorties de Latifa Ahrar en public ?
On m’a encore fait dire ce que je n’ai pas dit. Je venais de faire part que le PJD ne pouvait jamais être ni contre la culture, ni contre l’art dans toutes ses composantes. Nous disposons d’un projet de société garant d’un certain nombre de réalisations et d’une civilisation dont le sens ne peut contredire l’Islam. Il ne faut pas compter sur le PJD pour promouvoir une certaine culture dont l’objet est l’exposition du corps nu. Nous respectons la liberté individuelle et ne ferons rien pour y nuire.
