Même lors des travaux purement techniques autour du projet de loi de Finances, le PJD n’a pu s’empêcher d’infliger à ses opposants idéologiques son discours religieux, frôlant parfois le mysticisme. C’était le cas lundi 26 mars au Parlement, durant l’une des sessions de travail des commissions sectorielles débattant du projet de loi de Finances. Les parlementaires de la commission du secteur social ont ainsi vu dévier le propos pour entendre religieusement Mohamed Yatim comparer Abdelilah Benkirane au messager de Dieu. Ceci a scandalisé plus d’un, particulièrement les députés de l’opposition. Selon ces derniers, Mohamed Yatim a associé l’accès du PJD au gouvernement à la révélation prophétique, et a comparé Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement, au Prophète. A ce propos et toujours d’après la même source, M. Yatim aurait déclaré : «Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement est un conquérant, sauveur et dernier des réformateurs venus parfaire la vertu des réformes». Et cette association s’inspirant d’un Hadit du Prophète Mohammed a été perçu comme une instrumentalisation de l’Islam l’une des constantes de la Nation. Pour Hassna Abouzaid, jeune parlementaire USFP, il s’agit là d’une association qui n’est pas très saine et qui peut être interprétée d’une manière dangereuse par tout récepteur. «En plus de l’instrumentalisation de la religion, le PJD continue, à l’instar de la période où il était dans l’opposition, de déclarer l’apostasie des gouvernements qui l’ont précédé, consacrant le fossé entre la population et l’Etat, et reniant ainsi tous les exploits: Autoroutes, projets de désenclavement, Régime assurance médicale (Ramed), caisse de solidarité sociale, accord du dialogue sociale, code du travail… Des chantiers gouvernementaux que le PJD s’est appropriés et mis sur son propre compte», estime Hassna Abouzaid. Et d’ajouter: «Le PJD agit et raisonne aujourd’hui au Parlement comme étant le seul à détenir la vérité, la révélation. Il se base sur sa suprématie numéraire au Parlement, ainsi que sur quelques sondages non réglementés pour se considérer comme le seul parti légitime et affaiblir l’opposition et du coup le Parlement qui est l’essence de la souveraineté du peuple».