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Moratinos : «Le plan Baker n’est pas sacro-saint»

Le plan de règlement de la question du Sahara marocain proposé par l’ex-envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, James Baker est une « référence » mais il n’est pas « sacro-saint », a affirmé, hier à Madrid, le ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, Miguel Angel Moratinos.
Selon le chef de la diplomatie espagnole, le plan Baker est « un point de référence, mais ce sont les parties concernées qui doivent décider s’il faut l’adapter, l’améliorer, l’enrichir (…) et, en conséquence, rien dans la vie n’est sacro-saint ». Moratinos a fait cette déclaration à la presse espagnole dans les couloirs du Sénat où la question du Sahara avait fait l’objet d’un débat entre les différents groupes politiques qui y sont représentés durant les derniers jours.
« Le plan Baker est toujours le point de référence, c’est celui qu’a approuvé ce gouvernement lors de la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et nous espérons qu’il sera réaffirmé lors du prochain débat aux Nations unies, mais nous ne fermons aucune possibilité », a expliqué le ministre espagnol.
Il est à signaler que, sur proposition du Parti populaire (PP), le Sénat espagnol a voté, mardi, une motion avec la seule abstention du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) au pouvoir, qui demande au gouvernement de ne pas « transférer les négociations sur l’avenir de l’ancienne colonie espagnole depuis les Nations unies vers d’autres cadres bilatéraux et régionaux ».
En réaction à cette motion, Moratinos a répondu que « personne ne doute que le cadre de l’ONU soit celui qui doit prévaloir, mais pour arriver aux Nations unies, tous ceux qui ont une expérience diplomatique savent que, au bout du compte, ce sont les parties qui doivent décider bilatéralement, ou avec l’appui de pays qui peuvent impulser l’accord ».
Le ministre espagnol réaffirme ainsi la nouvelle approche du gouvernement socialiste dirigé par José Luis Rodriguez Zapatero sur le règlement de la question du Sahara marocain et qui consiste en la recherche d’une solution politiquement négociée entre les parties concernées avec l’aide des pays amis avant de faire entériner ledit accord par les Nations unies.
Rappelons que l’ex-envoyé personnel de Kofi Annan, James Baker, avait proposé un plan de règlement du conflit artificiel provoqué autour de la marocanité du Sahara basé sur l’instauration d’une autonomie élargie dans les provinces marocaines du sud durant une période de cinq ans suivie de l’organisation d’un référendum d’autodétermination sur le statut définitif de ce territoire. Cette voie de solution a été rejetée par le Maroc puisqu’elle constitue un retour à l’ancien plan de règlement qui prônait l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Un plan qui a été jugé techniquement impossible à réaliser par l’ONU.
Le Maroc a réitéré à maintes reprises que le projet de référendum est « obsolète et inapplicable » et a proposé une solution politique basée sur la création dans les provinces marocaines du sud d’une autonomie élargie sous la souveraineté du Royaume. Une solution que l’Algérie, principal adversaire de l’intégrité territoriale du Maroc, a rejetée.
Enfin, rappelons que le mandat de la Mission des Nations unies pour le Sahara (MINURSO) expire le 31 octobre prochain. Le Conseil de sécurité des Nations unies devra initier, avant cette date, un débat sur la question et adopter une nouvelle résolution.

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