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Naissance de l’U.A

«Je déclare la session ouverte», a dit le Sud-africain Thabo Mbeki – qui exercera pour un an la présidence de l’Union – en lançant la session inaugurale de l’Union africaine mardi. Un premier rendez-vous qui a permis à l’instance de se doter dans la foulée des textes constitutifs de quatre de ses organes-clés : la conférence de l’Union (chefs d’Etat), la Commission, le Conseil exécutif (ministres) et le Comité des représentants permanents (ambassadeurs).
La nouvelle organisation panafricaine entend se munir de 17 organes au total, dont une Cour de justice, une Banque centrale, un Conseil de paix et de sécurité (gestion des crises), et un Parlement.
Ce dernier a d’ailleurs fait l’objet d’un rappel à l’ordre mardi, les dirigeants ayant jusque-là montré peu d’empressement à ratifier la future instance. «A ce jour, quatre pays (sur 53) seulement ont ratifié ou déposé les instruments de ratification» du protocole instituant le futur Parlement panafricain (PAP), a déploré mardi Frene Ginwala, présidente du Parlement sud-africain et rapporteuse des travaux sur la mise en place du PAP.
Mme Giwnala a aussi souligné devant les dirigeants réunis à Durban le peu de femmes représentées dans les futurs organes de l’UA, remarquant que «l’absence relative de femmes à cette réunion-même n’augure pas bien de la démocratie sur notre continent».
Le président sénégalais Abdoulaye Wade a quant à lui proposé à ses homologues que le cas de Madagascar (dont le siège est vacant à Durban) soit débattu publiquement en première session de l’UA.
«Nous n’avons pas l’habitude de parler publiquement des conflits dans nos sommets », lui a alors répondu le Mozambicain Joachim Chissano. Le président sud-africain de l’UA, opposé à la présence du nouveau président malgache Ravalomanana, et le secrétaire général de l’ex-OUA ont aussi rejeté la demande de M. Wade, principal médiateur dans la crise malgache. L’Union, dans la droite lignée de son ancêtre qui avait décidé le 21 juin de ne pas choisir entre Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, a donc campé sur ses positions. Et ce malgré la reconnaissance du nouveau chef d’Etat malgache par une partie de la communauté internationale, Etats-Unis, Allemagne, France et Chine notamment.
Dans le cadre de ses premiers travaux en matière de politique étrangère, l’UA a enfin voulu lancer un message fort en exigeant «l’arrêt immédiat du siège brutal imposé par Israël au président Arafat». Les dirigeants africains ont aussi émis un appel en faveur d’initiatives pour « reconstruire les institutions palestiniennes détruites par l’armée d’occupation israélienne».
La conférence a enfin clairement condamné «la politique israélienne de profanation des lieux saints chrétiens et musulmans» dans les territoires palestiniens occupés, et réclamé «le respect par Israël du caractère sacré de ces institutions religieuses». A défaut de s’entendre sur les questions africaines, l’UA a donc su exprimer un message entièrement panafricain devant « l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix à cause du manque d’engagement de la part du gouvernement israélien». Elle a même décidé de créer un comité de dix membres, chargé du processus de paix au Proche-Orient.

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