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Nicolas Sarkozy sous le choc post remaniement

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Il n’y a sans doute aucun lien organique entre le remaniement opéré par Nicolas Sarkozy dont la reconduite de François Fillon à son poste de Premier ministre et la disparition des centristes du casting gouvernemental furent la pièce maîtresse et la dangereuse explosion d’une bombe à retardement comme l’affaire des rétro commissions liées à l’attentat de Karachi. Mais force est de constater que la coïncidence du calendrier est troublante. Il est vrai que depuis de longs mois, cette affaire de Karachi rôdait dangereusement autour de l’Elysée. Nicolas Sarkozy n’était-il pas ministre du Budget et puis porte-parole de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur au moment des faits incriminés. Le soupçon principal étant que l’assassinat des Français à Karachi serait la conséquence d’un brusque arrêt des rétro commissions dont une partie aurait servi à alimenter le trésor de guerre électoral de Balladur. Ce qui implique une vérité impossible à imaginer : que les services pakistanais et une partie des responsables français seraient directement responsables de la mort des ingénieurs français. Plus les investigations s’approchaient de Nicolas Sarkozy, plus ce dernier les balayait d’un revers de la main. Sûr de lui, dédaigneux et volontairement fuyant, le président de la République refusait jusqu’à commenter les allégations d’une partie de la presse. Jusqu’à ce que le témoignage de Charles Million , ancien ministre de la Défense qui confirme le soupçon de l’existence de ces rétro commissions ne mette le feu au poudre. Les familles des victimes de Karachi, jusqu’à présent cantonnées dans un silence secret militaire, décident de déposer plainte contre Jacques Chirac et Dominique de Villepin, accusés d’avoir stoppé net les rétro commissions et d’avoir provoqué indirectement l’assassinat de leurs proches. Il est question d’entendre aussi Nicolas Sarkozy, somme toute protégé par son immunité présidentielle. Conséquence immédiate de cette évolution, Dominique de Villepin dont l’animosité qui caractérise ses relations avec le président de la République est notoire, s’empare de l’affaire et tire à boulets rouges sur le président. A l’homérique affaire Clearstream s’ajoute l’affaire Karachi pour donner à l’affrontement entre les deux hommes une dimension de combat de vie et de mort. Alors qu’est dégoupillée cette affaire de Karachi, Nicolas Sarkozy affronte une des crises politiques la plus aiguë à seulement dix-huit mois des présidentielles. Signe qu’il le fait dans une grande solitude, uniquement épaulé par le noyau dur de ses amis, les centristes qui d’habitude, au nom de la solidarité de la majorité présidentielle, volent à son secours. Ils se sont montrés ouvertement silencieux quand, ils ne participent pas à alimenter le torrent de soupçons comme l’a fait l’ex-ministre de la Défense Hervé Morin. Ce dernier s’est payé le luxe de crucifier la campagne de Balladur avec autant de flèches empoisonnées et d’insinuations lancées en direction de l’Elysée. La grande leçon à tirer de cette nouvelle séquence post remaniement destinée à reconstruire une nouvelle machine de reconquête de l’Elysée est que non seulement le nouveau souffle promis tarde à jaillir et à mobiliser mais que le président Sarkozy qui voit le spectre de ses opposants s’élargir dangereusement, est contraint d’affronter les crises et les pressions dans une solitude de plus en plus grande.

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