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Nicolas Sarkozy trébuche sur le Mexique

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Lorsqu’il avait annoncé que la France maintenait l’année du Mexique sur les bords de la Seine et qu’avant chaque manifestation, un officiel français viendrait rappeler le sort injuste, le déni de justice fait à Florence Cassez, Nicolas Sarkozy était loin de se douter de la réaction tranchée des autorités mexicaines. Elles viennent tout simplement d’annuler leur participation à cette fameuse année du Mexique en France pour protester contre les menaces de Nicolas Sarkozy, laissant au président français un goût amer d’action suspendue, voire inachevée. C’est que l’annulation de l’année du Mexique fut sérieusement discutée en haut lieu comme une possible manifestation de mauvaise humeur à l’encontre des autorités mexicaines qui refusent de transférer vers la France Florence Cassez pour purger sa peine de 60 ans pour avoir trempé dans une sombre affaire d’enlèvement. En témoigne, il y a encore quelques jours, la réaction jugée diplomatiquement violente de Michèle Alliot-Marie qui avait qualifié la décision de la justice mexicaine de maintenir la jeune Française en prison et de rejeter son pourvoi de «déplorable» qui pèsera lourd dans les relations franco-mexicaines.
A cette époque, Paris était encore loin d’une crise diplomatique ouverte avec Mexico. Nombreux étaient ceux qui avaient mis la montée d’adrénaline de Michèle Alliot-Marie sur le compte de son désir de sortir du goulot compresseur dans lequel ses mésaventures tunisiennes l’avaient acculée. Puis Nicolas Sarkozy est entré dans la danse. En recevant les parents et les avocats de Florence Cassez, Nicolas Sarkozy se devait d’adopter une solution. Ou annoncer l’annulation de l’année du Mexique comme une riposte à l’entêtement de la justice mexicaine. Ou la maintenir en la chargeant de tous les symboles de la mauvaise humeur française. Nicolas Sarkozy laissa échapper à cette occasion quelques salves de mépris qui ont dû résonner dans les cercles du pouvoir à Mexico. Pour justifier le maintien, Nicolas Sarkozy argumente : «Supprimer l’année du Mexique serait faire offense au peuple mexicain (…) Le peuple de France est ami avec le peuple du Mexique (…) Nous faisons la différence entre le peuple mexicain et certains de ses dirigeants». Nicolas Sarkozy affirme avoir pris cette décision après avoir eu une conversation téléphonique avec Florence Cassez. Ce qui a fait dire aux autorités mexicaines: «Il est vraiment surprenant qu’un chef d’État prenne une décision de politique extérieure affectant les liens entre deux peuples et deux gouvernements en consultant une personne condamnée par la justice mexicaine pour des délits de nature particulièrement grave». Depuis le début de son mandat, Nicolas Sarkozy avait montré à quel point il adorait adopter la posture du grand défenseur des Français en détresse à travers le monde. Cette passion avait débuté avec la libération des infirmières bulgares dans laquelle son ex-épouse Cecilia avait joué un rôle important. Cela s’était poursuivi avec les efforts pour obtenir la libération d’Ingrid Betancourt. Cela se poursuit avec l’investissement sans relâche pour obtenir la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit détenu par le Hamas. Cela n’a jamais cessé pour sortir les otages français détenus par Al Qaïda au Sahel ou en Afghanistan. Si par le passé les succès étaient mitigés, c’est la première fois où son entreprise de voler au secours d’une citoyenne française aboutisse avec cette rapidité à une impasse, voire à une crise diplomatique. La réaction de Mexico indique que les fils sont rompus.

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