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Notre Afrique face au terrorisme

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Aujourd’hui le terrorisme oriente et sculpte malheureusement le nouvel ordre mondial et devance de loin toutes les approches et politiques censées donner une réponse appropriée sur les plans sécuritaires.

Par Mohamed Salem Echarkaoui (*)

En un court laps de temps du mois de juin 2014 les troupes de l’«Etat Islamique en Irak et au Levant», connues sous le nom de Daech, ont pu atteindre les portes de Baghdad, à l’issue d’une offensive spectaculaire qui, en réalité, nous met face à un contretype historique de l’occupation de Kaboul par les Talibans en septembre 1996 et ce, en moins de trois jours.

Cet insipide exploit militaire interpelle les pays menacés à mener une action militaire, sous la houlette de la première puissance mondiale, en vue de stopper et de mettre hors d’état de nuire cette avancée terroriste cancéreuse que constituent Daech et le front  Annosra aux Moyen et Proche-Orient et plus loin les groupes d’Achabab en Somalie et Boko Haram au Nigeria et au Cameroun.

Devant une mobilisation manifeste de lutter contre le terrorisme, le phénomène Daech risque de se transformer en une pandémie qui toucherait sans distinction tous les pays, riches ou pauvres, particulièrement les pays africains à faible immunité militaire et sécuritaire !

Considérant les réactions des médias, l’approche annoncée pour contrecarrer le risque de la propagation du terrorisme au Proche-Orient porte des prédictions sous-jacentes qui faisaient allusion aux intérêts déclarés par les puissances mondiales et aux objectifs des principales multinationales, qui peuvent imposer une action de profit, sans être obligées de contempler les caractéristiques politiques, sociologiques et économiques des deux phénomènes.

Faux calculs : Il paraît clair que la manipulation politique et/ou économique ordonnée ne peut, en aucun cas, être négligée dans toute analyse objective qui pourrait provoquer des questions pertinentes sur la stabilité de l’Afrique notamment, foyers de menaces phénoménales, et l’utilité socio-économique de ses pays ainsi qu’à la marge de profit ou de perte que peuvent engendrer toutes interventions ou riposte aux risques et aux dangers de Daech après avoir été chassé de l’Irak et de la Syrie. 

Les prétextes qui ont motivé la démarche américaine pour former une large coalition de lutte contre la marée fondamentaliste n’ont pas apaisé la position hostile à toutes interventions militaires, qui s’alimente des résultats fâcheux des actions menées en Afghanistan, en Irak et en Libye.

En matière de l’extrémisme qui sévit en Occident, cela fait des années que certains écrivains avertissaient de la propagation des idées dévastatrices. Ce qui a aussitôt éveillé les soupçons des experts, en ce qui concerne la pandémie du terrorisme qui est survenu au moment même où était lancée la guerre contre le terrorisme d’Al Qaida, et la guerre américaine contre l’Irak.

Dans les cas de la pandémie de Daech, il serait inopportun de les séparer de son contexte économique et politique. Aujourd’hui le terrorisme oriente et sculpte malheureusement le nouvel ordre mondial et devance de loin toutes les approches et politiques censées donner une réponse appropriée sur les plans sécuritaires.

Pour contrecarrer, stopper, voire éradiquer ces menaces, les politiciens devraient se pencher sur des études sociologiques et anthropologiques des populations locales pour d’abord les comprendre humainement et historiquement, chose qui permettrait l’établissement de politiques idoines se basant sur l’éducation, la valorisation de la culture des droits de l’Homme et ce, en posant de vraies structures adéquates pour cette entreprise qui ne saurait trouver les solutions dans et à partir des fastueux et feutrés bureaux des capitales occidentales, ONU compris.

La secte Boko Haram représente un modèle du djihad contre les «apostats», dont la barbarie «carcinome» l’Afrique. Cette guerre asymétrique trouve, apparemment, un soutien financier inépuisable non justifié.

La laideur des images des hécatombes et de décapitation qui sillonnent le monde a enfin provoqué la mobilisation massive de lutte contre Daech au Proche-Orient pour protéger les intérêts des grandes puissances influentes dans la région qui vivent des mutations profondes.

En revanche l’insurrection sanglante de la secte Boko Haram qui a fait plusieurs milliers de morts au Nigeria depuis 2009 n’est pas suffisante, semble-t-il, pour susciter une mobilisation pareille à celle déclenchée contre Daech.

Au Maroc, il est clair que le dispositif sécuritaire mis en place pour anticiper les menaces du terrorisme qui s’installe non loin de nos frontières a prouvé son efficacité, qui doit être consolidé par le maintien de la vigilance en gardant, surtout, l’œil sur ce qui se passe chez nos voisins africains, notamment le Mali et la Mauritanie avec lesquels des liens transversaux efficaces de communication et de coordination doivent être soutenus.

L’effort diplomatique marocain qui s’inspire de son référentiel historique et civilisationnel profitera au renforcement des liens de coopérations multilatérales avec les pays africains après le retour triomphal du Royaume à l’UA, dans la perspective d’ancrer le modèle d’un Islam modéré et contrer le terrorisme et l’extrémisme.

Les déplacements de SM MohammedVI à plusieurs destinations africaines témoignent de la solidarité politique, économique et sociale du Maroc avec ses amis africains basée sur des principes d’amitié et de fraternité qui s’inscrivent dans la durée.

A l’instar des autres pays, le Maroc vit des mutations profondes, qu’il se doit de gérer dans la sérénité et la stabilité, sous la conduite éclairée de SM le Roi, et doit garder cet esprit d’ouverture et de tolérance, qui a toujours prévalu et, de tout temps a constitué une responsabilité historique que notre pays a assumée pleinement pendant ces deux dernières décennies.

Par contre, nos voisins algériens peuvent s’inspirer du modèle marocain pour construire leur propre avenir et contribuer à la construction du continent, chose positive qui certainement leur ferait l’économie de la nuisance aux autres.

(*) Docteur en sociologie de la communication

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