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Omar Hilale : «Il est temps de veiller à consolider l’universalité des valeurs humaines»

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Questions à Omar Hilale, Représentant permanent du Maroc aux Nations unies à New York

Omar Hilale a pris part, mercredi à Rabat, à l’ouverture du colloque international sur «la protection de la femme en temps de crises humaines». Il attire l’attention sur la situation lamentable des femmes séquestrées à Tindouf. Il rappelle également les démarches entreprises dans le cadre de sa mission en tant que représentant permanent du Maroc aux Nations Unies à New York. Comme il met en avant l’apport des aides humanitaires pour ces femmes souffrantes.

ALM : Pourriez-vous nous dresser un diagnostic de la situation des femmes séquestrées à Tindouf ?

Omar Hilale : La situation humaine de nos sœurs sahraouies aux camps de Tindouf est lamentable et nous en sommes désolés parce qu’elles vivent dans ces conditions depuis 40 ans. Ce sont des femmes qui ont été séquestrées. Elles sont exploitées politiquement et sexuellement, voire à tous les niveaux. Elles sont privées de leurs enfants, de la liberté de circuler, de contacter leurs familles notamment celles qui sont en Espagne ou aux Îles Canaries et dans d’autres pays. Ce sont des droits qui sont bafoués et que nous devons dénoncer et faire assumer la responsabilité au pays hôte parce que les droits international et humanitaire sont clairs à ce sujet. La première et ultime responsabilité incombe à ce pays. Il n’y a pas de camp dans le monde où le pays hôte donne l’autorité à un groupe armé pour le gouverner, l’encadrer et y faire ce qu’il veut. Donc, concernant toutes les violations des droits de l’Homme, le premier responsable c’est l’Etat hôte de Tindouf, à savoir l’Algérie. Nous lui faisons assumer cela. Le Maroc a lancé un appel dans ce sens, lui a fait assumer la responsabilité et nous continuerons à le faire. Bien évidemment, ces violations ne demeureront pas sans reddition de compte.

Qu’en est-il des efforts que vous avez entrepris pour améliorer la situation de ces femmes?

Ces jeunes femmes étaient également obligées d’aller en Amérique latine ou en Caraïbes pour étudier alors qu’elles sont militarisées pour faire l’objet d’un lavage de cerveaux. Dans le droit international, il y a l’obligation de préserver l’unité de la famille, lorsque celle-ci est obligée d’expédier ses enfants en dehors du groupe familial, c’est inadmissible dans le cadre de ce droit qui incrimine cet acte. Nous avons informé les Hauts Commissariats des droits de l’Homme ainsi que celui des réfugiés de ces violations et nous avons adressé des correspondances aux Nations Unies à New York qui en sont conscients. Aussi certaines organisations non gouvernementales ont examiné ce dossier et soumis des rapports et des observations dénonçant cette situation qui est vraiment inhumaine parce que ces femmes sont exploitées et privées de voyager et de revenir à la patrie. Rien que ce droit de retour à la patrie, il est inadmissible qu’il soit enfreint en vertu du droit international qui donne le droit à tout « réfugié » de choisir de rester dans le pays hôte ou retourner à son pays ou encore partir dans un autre pays. Depuis environ 45 ans, la seule solution pour ces femmes est de rester à Tindouf. Y demeurer est infernal. Nous espérons que cette situation prendra fin bientôt.

Selon vous, quelles sont les mesures à même de remédier à cette situation?

Je tiens à préciser que 239 millions de personnes, dont des millions de femmes, sont encore en vie de par les aides humanitaires internationales. Aussi 56 pays connaissent des crises doublées actuellement de celles du Covid-19. De plus, la situation de la femme en temps de crise est impactée par la difficulté de recevoir les aides des personnes œuvrant dans le domaine humain. C’est pourquoi, il est temps de veiller à consolider l’universalité des valeurs humaines de notre religion qui converge énormément, voire dépasse celles prévues par le droit humanitaire international.

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