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Omar Hilale : «L’Atlantique est un espace de communauté de destin»

© D.R

Présent lors des «Atlantic Dialogues»

Coopération:   Appartenir à l’espace atlantique est un atout considérable pour le Maroc et les pays qui bordent cet océan. Il s’agit d’un puissant dénominateur commun entre les États qui font partie de cette région du monde leur permettant de tisser des liens de coopération.

En plus d’abriter l’une des réserves pétrolières et gazières les plus importantes dans le monde, l’espace atlantique compte une quantité considérable de minerais rares. En revanche, cette zone du monde est confrontée à plusieurs défis imposés par le contexte actuel comme la migration et les changements climatiques. D’où l’intérêt de renforcer les relations de partenariat et d’échange entre les pays qui la composent. Une approche fortement souhaitée par Omar Hilale, représentant permanent du Maroc aux Nations Unies, lors des Atlantic Dialogues qui se sont déroulés du 14 au 16 décembre à Marrakech. Il plaide en faveur de la coopération et le codéveloppement en réponse aux attentes et aux intérêts des pays riverains. «L’Atlantique est un espace maritime plein de challenges et de contradictions. Stratégiquement, c’est l’un des espaces les plus importants avec les détroits les plus importants également. Mais c’est aussi un espace qui contient presque 40% des pays membres des Nations Unies. Il compte une cinquantaine d’États en plus d’un milliard d’êtres humains et pèse pratiquement 43% du GDP mondial.

En même temps, c’est un espace où il y a beaucoup de fragilités. Il réunit les démocraties, les États les plus riches comme les États les plus pauvres et moins développés, les États les plus stables comme les États qui ont des problèmes d’insécurité et des problèmes de sorties de crise. C’est un espace en construction», souligne-t-il durant le panel traitant la thématique «Multilatéralisme atlantique et perspectives d’une communauté pan-atlantique». Le représentant permanent du Maroc aux Nations Unies a rappelé que l’intérêt des États pour construire la communauté atlantique ne date pas d’hier. «Le premier acte d’intérêt pour l’Atlantique a été entre le Maroc et les États-Unis, il y a plus de deux siècles, lorsqu’il y a eu la signature du traité américano-marocain d’amitié et la protection de la flotte américaine sur les côtes africaines». Le haut diplomate relève que la première initiative est venue du Maroc en 2009 lorsqu’il y a eu la première réunion des États africains riverains de l’Atlantique.

Par ailleurs, il rappelle que «les efforts internationaux restent fragmentés». Pour lui, il faut «trouver les zones de convergence afin que l’Atlantique ne soit pas un espace de compétition entre ses riverains parce que c’est un espace de communauté de destin, c’est un espace d’avenir, c’est un espace de développement et de synergie». L’ambassadeur du Maroc aux Nations Unies indique aussi que cet espace est riche en réserves gazières et pétrolières, en plus des réserves de minerais rares. «C’est un espace qui risque de devenir un lieu de confrontations surtout après la guerre en Ukraine et les tensions qui existent dans l’Atlantique Nord, d’où les besoins de construire des ponts pas seulement entre le Nord et le Sud mais également entre l’Est et l’Ouest», affirme-t-il ajoutant qu’il faut convaincre les Etats riverains de l’Atlantique à se regarder à trouver les zones d’intérêt dans les domaines où ils peuvent coopérer ensemble comme l’énergie, le développement durable, les ressources halieutiques, les changements climatiques ainsi que la maîtrise de la migration. Selon Omar Hilale, l’Atlantique ne doit pas rester «cet espace où on vit chacun dans son confort et dans sa sphère de développement» soulignant l’importance de faire preuve de davantage de solidarité et d’avoir une vision commune sur l’ensemble des questions.

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2022, une année diplomatique marocaine «très riche»
Nations Unies : L’année diplomatique du Maroc au sein des Nations Unies a connu des avancées importantes sur plusieurs dossiers durant 2022 en plus de la question du Sahara où le pays a pu avoir une résolution qui est en sa faveur. C’est en tout cas ce qu’a confirmé Omar Hilale à ALM lors d’un point-presse. «C’est une année diplomatique très riche par le nombre de résolutions que nous avons adoptées sur le tourisme durable, le développement, les droits de l’Homme, la lutte contre l’extrémisme violent et le discours de haine». Et de poursuivre : «Notre diplomatie est dynamique, proactive et offensive».

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ILS ONT DIT

Daniel Hamilton, Senior Fellow, School of Advanced International Studies, Johns Hopkins University, USA : «L’Atlantique est l’océan le plus fréquenté en termes de transport et de commerce (…) la région joue un rôle unique sur la planète».

Licínia Simão, coordinatrice générale du Centre atlantique : «Il est extrêmement important de construire de nouvelles connaissances précises et produites à travers l’Atlantique par des esprits partagés en différents points du bassin.

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