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Opposition : Le pacte des perdants

Malgré les profondes mutations que connaît le champ politique marocain, les partis font preuve d’une curieuse résistance (qui n’est d’ailleurs pas inexpliquée) au changement.
L’exemple a été donné, dans un premier temps, par les trois partis de la Mouvance Populaire Unifiée, en l’occurrence, le MP, le MNP et l’UD. Toutefois, le contenu de leurs discours, on ne peut plus pompeux, s’est rapidement heurté au manque flagrant de volonté chez les architectes de cette unification.
Ayant peut-être profité des erreurs des autres, trois autres partis ont entrepris de créer une alliance politique dont l’objectif final sera la fusion et une seule et unique formation. L’annonce de cette création sera faite officiellement aujourd’hui. Ces trois partis sont: le Parti National Démocratique (PND) d’Abdellah Kadiri, Initiative Citoyenne pour le Développement (ICD) de Mohamed Benhammou et le Parti de Réforme et du Développement (PRD) d’Abderrahmane El Kouhen. Baptisé « Alliance Nationale », ce groupement se veut d’ores et déjà un « détonateur » pour un réel chamboulement de l’échiquier politique. Benhammou cite les « deux principales mesures qui feront que cette alliance aura de l’avenir ». Il s’agit, d’une part, de la création d’organes communs de l’alliance et l’annonce de manière claire de son positionnement politique.
L’Alliance Nationale étant un projet de parti politique de centre-droit. En tout cas, avant les élections communales de 2007, on ne devrait plus parler d’une simple alliance mais de la création d’un seul et unique parti politique.
En attendant, l’alliance sera gérée par un Conseil de la présidence composé des trois chefs de partis. Le Bureau politique sera composé, en plus des présidents, de douze autres personnes (quatre membres de chaque parti). L’Alliance Nationale aura également son comité central où siègeront une soixantaine de personnes, en plus des membres du Bureau politique. Bref, les bases d’un nouveau parti sont jetées. « Et comme nous sommes pragmatiques, chaque parti politique peut exercer, en attendant la fusion totale, un droit de réserve sur telle ou telle position », explique Benhammou. Ce droit de réserve est une manière de conserver une certaine marge de manoeuvre pour chaque parti. En clair, ne pas bousculer les choses. D’ailleurs, « le but est de créer un parti politique fort mais avec des courants et des sensibilités multiples », poursuit Benhammou. Les trois partis sortent tous gagnants de ce mariage.
Le PND a besoin d’un nouveau souffle, même s’il a plus d’une trentaine de parlementaires dans les deux Chambres. Le PRD, également. L’expérience que ses fondateurs ont accumulée au RNI n’est pas à négliger. Quand à l’ICD, un jeune parti, mais bien ancré dans la société civile, le calcul est simple: en s’alliant à un parti présent au Parlement, elle gagne plusieurs années d’efforts en franchissant un grand pas en avant.
Manifestement, le plus grand perdant dans la création de cette nouvelle alliance est l’Union Constitutionnelle qui perd ainsi son unique allié, avec lequel elle constitue un groupe parlementaire : le PND. L’UC, en proie à des conflits internes, a-t-elle intérêt à se rallier à l’Alliance Nationale? Comme bon nombre d’autres partis de droite, elle sera appelée à se positionner pour éviter l’isolement. L’alliance Nationale, même si elle se situe à l’opposition, demeure très sélective. «La porte n’est pas ouverte à tout le monde», disent ses fondateurs.

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