Abdelilah Benkirane à la tête du secrétariat général et Saâdeddine El Othmani à la présidence du Conseil national, le PJD n’a pas changé grand-chose à sa direction à la clôture de son 7ème congrès national tard dans la nuit du dimanche à Rabat.
En même temps que ces reconductions, Abdallah Baha et Souleymane Amrani, deux fidèles à Abdelilah Benkirane ont été élus aux postes de secrétaires généraux adjoints, tandis qu’Abdelaziz Ammari a reçu la direction générale du parti.
Exception mineure à cette règle de la «continuité dans la continuité» et de la stabilité des structures du parti: le toilettage du Conseil national qui compte désormais 160 membres et où il a été fait une plus grande place aux femmes et aux jeunes. Critiqué sur son manque d’enthousiasme à s’ouvrir sur ces composantes de la société moderne, ce dont il a notamment donné la preuve en ne comptant qu’une seule et unique femme dans le groupe de ses ministres – et en n’en ayant proposé que rarement aux hautes fonctions, faits qui ont contribué à taxer l’ensemble du gouvernement de sexisme- le PJD a fait un effort pour féminiser et rajeunir son «Parlement».
Les unes et les autres constitueront donc à parts égales la moitié des 16O membres du nouveau Conseil national dont les rangs ont été renforcés par les ministres qui n’en faisaient pas partie. C’est ainsi qu’y ont accédé Lahcen Daoudi, Mustafa Ramid, Aziz Rabbah, Mustafa El Khalfi, Abdelkader Amara, Driss Al Azami auxquels se sont joints Lahbib Choubani et Najib Boulif en vertu de la règle qui reconnaît d’office la qualité de membre aux ministres. Font partie également de cette nouvelle fournée : Soumaya Benkheldoune, Bassima Hakkaoui, Jamila Moussalli, Nouzha El Ouafi, Mohamed Yatim, Abdessamad Drissi, Abdelhak Larbi, Khalid Rahmani et Abdelali Hamiddine. Une composition qui établit que le PJD a appliqué la règle de la féminisation et du rajeunissement, encore que si on sait que 25% des membres sont des femmes aucune indication ne permet d’évaluer le pourcentage des jeunes. Remarquable en lui-même, ce changement n’a cependant pas occulté le fait que des noms aussi médiatisés que Jamaâ Moatassim, Abouzaid Al Idrissi et Abdelaziz Fetati quittent le Conseil national. Ces deux derniers passent pour être des frondeurs aux yeux des inconditionnels de la ligne de Benkirane. Alors hasards des urnes ou sanctions? Les avis divergent sur la question.
Une chose est donnée pour acquise cependant : la majorité des membres influents du secrétariat général et du Conseil national exerçant des fonctions dans l’appareil de l’Etat, se pose la question du cumul.
Elle a mis en doute la capacité du candidat El Othmani à la présidence du CN à concilier entre cette charge et sa fonction de ministre des affaires étrangères. Cette réserve n’aurait été levée que parce que le secrétaire général est dans un cas analogue.
Pour toutes ces considérations, le PJD parle aujourd’hui de délégation et de collégialité. Et c’est sans doute ce qu’il entend par transition d’un parti d’opposition à une composante du gouvernement à laquelle il s’est préparé par les amendements adoptés par son 7 ème congrès.