Le constat est là : le Maroc souffre d’une pénurie aiguë en personnel de santé. Le Royaume ne compte que 6 médecins pour 10.000 habitants. C’est ce qu’a indiqué le ministre de la santé, Lhoussaine Louardi, lundi 30 avril, au Parlement. Avec de telles statistiques, le pays est loin de répondre au standard de l’OMS fixé à 1 médecin pour 650 habitants. Selon M. Louardi, le manque de médecins est estimé à 7.000. Pour ce qui est des infirmiers, les besoins s’élèvent à 9.000. S’agissant du personnel infirmier et des sages-femmes, leur nombre s’élève à 24.328, ce qui représente une densité médicale de huit professionnels de santé pour 10.000 habitants selon les statistiques sanitaires 2010 de l’OMS. Pour pallier ce déficit, rappelons qu’un programme de formation de 3.300 nouveaux médecins chaque année avait été lancé il y a déjà plusieurs années. L’objectif de cette stratégie gouvernementale est d’améliorer l’indice de la densité médicale pour atteindre 10 médecins pour 10.000 habitants en 2020. Mais la réalité est tout autre. Les universités ne forment que 900 médecins par an. Pour ce qui est des médecins spécialistes, les besoins se font sentir. A ce sujet, le ministre a toutefois précisé que 997 postes ont été créés en 2010 et 744 ont été occupés par des médecins spécialistes. En 2011, sur les 697 postes créés, 627 ont été occupés (un taux d’occupation de 90%). A ceci s’ajoute la répartition très inégale du personnel soignant dans le Royaume. Les médecins sont concentrés à Rabat et Casablanca. C’est dans ces deux villes que l’on retrouve le taux d’encadrement médical le plus élevé avec 20,3 médecins pour 10.000 habitants à Rabat et 16,1 médecins pour 10.000 habitants à Casablanca. Par ailleurs, en vue d’améliorer la distribution des services médicaux dans l’ensemble du pays, le ministre a tenu à rappeler les différentes mesures prises à travers notamment la création de 80 unités médicales équipées ainsi que l’organisation de caravanes médicales spécialisées au niveau des régions où le taux d’hospitalisation est inférieur à 1,5%. Parmi les autres mesures figure la mise en place d’une unité de consultation médicale hebdomadaire fixe pour les personnes souffrant de diabète et d’hypertension, outre l’augmentation du nombre des unités médicales mobiles (602 unités de soins médicaux et 19 unités de soins dentaires). L’autre objectif du ministère de la santé est d’assurer la disponibilité des médicaments dans toutes les structures sanitaires publiques. Pour atteindre cet objectif, le budget alloué à l’approvisionnement destiné au secteur public a presque triplé. Il est passé de 640 millions DH en 2008 à 1,57 milliard DH en 2012.