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PLF 2026 : accélérer la transformation, renforcer la cohésion

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Budget L’Exécutif lance les préparatifs pour l’élaboration du projet de loi de Finances 2026 à travers la publication de la note d’orientation du Chef du gouvernement relative au projet de loi de Finances 2026.

Le gouvernement plante le décor pour le budget 2026. La note d’orientation du Chef du gouvernement relative au projet de loi de Finances vient d’être publiée. Selon les responsables, les orientations du PLF 2026 constituent une traduction des Hautes Instructions Royales contenues dans le discours de Sa Majesté le Roi à l’occasion du 26ème anniversaire de la Fête du Trône. «Lesdites orientations fixent comme cap la consolidation de l’émergence du Royaume, en mobilisant tous les leviers de croissance, d’investissement et de réformes pour renforcer la résilience économique et la compétitivité nationale. Elles affirment également la priorité accordée par Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, à la justice spatiale, à travers la réduction des disparités sociales et spatiale, dans une logique de développement équilibré et inclusif à l’échelle nationale», précise la même source. Le Royaume vise à engager ainsi une nouvelle phase de transformation fondée sur la promotion de l’emploi, le renforcement des services sociaux de base, la préservation des ressources hydriques et la mise à niveau territoriale intégrée. Le pays mise sur une politique d’investissement tous azimuts.

Programmes d’investissements
Concrètement, le PLF2026 vise à consolider l’émergence économique, conformément aux Hautes Orientations Royales contenues dans le discours du Trône, à travers une dynamique d’investissement soutenue, le renforcement des métiers mondiaux du Maroc et une montée en puissance industrielle qui positionnent durablement le Royaume sur les chaînes de valeur mondiales. Cette émergence traduit à travers des programmes d’investissement d’envergure parmi lesquels 160 milliards de dirhams pour l’extension de la flotte de Royal Air Maroc ; 96 milliards de dirhams pour le développement de la ligne LGV Kénitra-Marrakech ; 25 milliards de dirhams pour la modernisation des aéroports ; ainsi que des projets énergétiques majeurs dans le gaz et l’hydrogène vert. Pour les responsables, «ces investissements structurants répondent à la fois aux priorités des stratégies nationales et sectorielles et bénéficient de l’effet catalyseur des grands évènements sportifs à venir. Cette trajectoire consolide la forte attractivité des investissements directs étrangers, en hausse de 28% à fin juin 2025, confirmant la confiance des investisseurs internationaux». Cette dynamique économique se reflétera à travers la montée en puissance des métiers mondiaux, notamment l’industrie, les énergies renouvelables, le tourisme et les services numériques.
«Ce socle d’investissement prépare ainsi le Maroc à une transformation économique de fond, fondée sur l’investissement productif, l’autonomisation des acteurs et la compétitivité. Dans ce cadre, la nouvelle Charte de l’investissement jouera un rôle déterminant pour stimuler l’investissement privé, en orientant les efforts vers les secteurs à forte valeur ajoutée, la création d’emplois stables et le développement équilibré des territoires», poursuit la même source.

Justice sociale et spatiale
Le gouvernement compte sur le PLF 2026 pour consolider la vision Royale basée sur l’équilibre entre le développement économique et la justice sociale et spatiale, en fixant comme priorité l’élaboration d’une nouvelle génération de programmes de développement territorial fondés sur la valorisation des spécificités locales, la consolidation de la régionalisation avancée et le principe de complémentarité et de solidarité entre les entités territoriales, et ce conformément aux Hautes Instructions Royales contenues dans le discours du Trône.
Conformément aux Hautes Orientations de SM le Roi, le PLF 2026 place la réduction des disparités sociales et spatiales au cœur de son action, couvrant notamment : la promotion de l’emploi, le renforcement des services sociaux de base, l’adoption d’un modèle de gestion proactive et durable des ressources en eau et le lancement des projets de mise à niveau territoriale intégrée.
L’accent est ainsi mis sur la trajectoire éducation–formation–enseignement–emploi, considérée comme un levier central d’égalité des chances. Le programme «Écoles Pionnières», généralisé à 1,3 million d’élèves, amorce une refonte du modèle éducatif. Il est complété par les «Écoles de la deuxième chance» qui visent 400 centres d’ici 2030 pour lutter contre la déperdition scolaire.
La formation professionnelle poursuit sa montée en puissance. Le nombre de bénéficiaires a progressé de 17% sur l’année scolaire 2024-2025, soutenu par l’ouverture de trois nouvelles Cités des métiers et des compétences, portant leur nombre total à sept.
L’enseignement supérieur entre lui aussi dans une nouvelle phase, à travers la mise en œuvre du Pacte ESRI 2030 dont les principaux objectifs sont de développer la recherche scientifique, favoriser l’innovation et former les compétences numériques dont le pays a besoin. Cette dynamique est articulée autour de la Feuille de route pour l’emploi qui vise à ramener le taux de chômage à 9% d’ici 2030 (hypothèse de pluviométrie normale). Elle repose sur un ensemble cohérent de huit initiatives structurantes, centrées sur l’intégration et le développement des compétences, tout en soutenant activement l’investissement.

Offre de santé
L’Exécutif maintient le cap concernant la réforme de la santé. Il faut dire que l’offre de santé publique est également en pleine transformation. La finalisation de la remise à niveau de 1 400 établissements de soins et de santé primaires (ESSP) est prévue pour 2026, dont 949 ont déjà été achevés. A cela s’ajoute l’achèvement de deux nouveaux Centres hospitaliers universitaires (CHU) à Agadir et Laâyoune qui devraient rentrer en service au cours de l’année. Le système gagne en proximité, avec le déploiement des Groupements sanitaires territoriaux (GST). Ce nouveau modèle vise à unifier la gestion de l’offre de soins à l’échelle régionale et à rapprocher les services médicaux des populations. La région de Tanger–Tétouan–Al Hoceima a été désignée territoire pilote pour son opérationnalisation. Le système s’oriente également vers plus d’efficacité grâce à l’adoption progressive du Système d’information hospitalier (SIH) et du Dossier patient partagé (DPP), à une meilleure gestion des ressources et à une politique renforcée de ressources humaines. L’objectif est d’atteindre un ratio de 45 professionnels de santé pour 10 000 habitants d’ici 2030.

Ressources hydriques
Le PLF 2026 accompagne également la gestion proactive et durable des ressources hydriques, à travers la mise en service de deux nouveaux grands barrages en 2026, la poursuite des interconnexions entre bassins hydrauliques et l’accélération de la feuille de route nationale pour le dessalement de l’eau de mer. L’objectif est d’atteindre 1,7 milliard de mètres cubes d’ici 2030, pour couvrir plus de la moitié des besoins nationaux en eau potable et en irrigation stratégique.
Une attention particulière sera portée aux territoires les plus vulnérables, zones rurales, montagneuses et enclavées, pour garantir une répartition plus équitable des services publics et renforcer l’équité territoriale.

État social
La consolidation de l’État social va également se pousuivre. Dans ce sens, le PLF 2026 traduit la vision Royale en orientant l’action sociale de l’État vers plus de ciblage et d’efficacité, à travers la généralisation des aides directes, l’élargissement de la couverture sociale, l’accès au logement et le renforcement du pouvoir d’achat des ménages. «L’année 2026 marque un tournant majeur dans l’action de l’État dans le domaine social. Le projet de loi de Finances 2026 marque ainsi une orientation claire vers un impact ciblé et efficace dans la mise en œuvre des politiques publiques», expliquent les responsables. Il faut signaler que près de 4 millions de familles bénéficient déjà d’aides sociales directes. Celles-ci sont désormais encadrées par le Registre social unifié et déployées par l’Agence nationale d’aide sociale, qui assurent un ciblage plus rigoureux et une meilleure transparence.
Le déploiement de l’Assurance-maladie obligatoire de base (AMO) marque une avancée majeure en terme de protection sociale, dans une logique du système de santé universel. À ce jour, 88% de la population est désormais couverte et cette dynamique positive se poursuivra en 2026. L’accès au logement constitue un autre pilier de cette stratégie. À fin juillet 2025, plus de 57 000 familles en ont bénéficié, dont près de la moitié sont des femmes. En parallèle, les efforts de lutte contre l’habitat insalubre s’intensifient : 72% des objectifs sont atteints et 62 villes ont été déclarées sans bidonvilles. En 2026, les efforts seront poursuivis dans la continuité des programmes engagés, avec une attention particulière portée à l’amélioration des conditions de vie des plus vulnérables. Le programme de reconstruction dans les zones touchées par le séisme d’Al Haouz se poursuit, avec plus de 14,5 milliards de dirhams déjà mobilisés, dont 7,3 milliards alloués au soutien direct des familles sinistrées. Ces réalisations viennent s’ajouter aux acquis du dialogue social, dont le coût cumulé devrait atteindre 47,8 milliards de dirhams d’ici fin 2026, incluant notamment la révision du régime de l’impôt sur le revenu au bénéfice des travailleurs des secteurs public et privé, ainsi que des retraités. L’effet direct de ces mesures devrait se traduire par un renforcement du pouvoir d’achat des ménages, auquel s’ajoute l’augmentation du salaire minimum légal dans les activités agricoles et non agricoles du secteur privé.

Justice, administration…la réforme en marche
Dynamique économique
Le PLF 2026 vise à consolider et accélérer les réformes structurelles à l’effet d’accompagner la dynamique économique et sociale permettant de conforter la place de notre pays dans le concert des nations émergentes. Selon les responsables, le PLF 2026 s’inscrit dans la dynamique de réforme engagée par le Royaume pour moderniser ses institutions et renforcer son efficacité. L’administration publique continuera sa transformation en 2026, avec pour priorités la simplification des procédures, la digitalisation des services et le renforcement de la proximité avec les citoyens. L’objectif est aussi de rendre les territoires plus attractifs en facilitant l’accès aux services publics. Le système judiciaire poursuit lui aussi sa modernisation. La révision de la carte judiciaire, la standardisation des tribunaux de la famille, la dématérialisation des procédures et la réforme du Code de la famille s’inscrivent dans cette dynamique. La politique pénale évolue également, avec l’introduction des peines alternatives. Parallèlement, la valorisation de la langue amazighe se poursuivra à travers son intégration dans les services publics, l’administration, l’éducation et les supports de communication institutionnelle. Une réforme ambitieuse de la loi organique relative à la loi de Finances (LOF) sera lancée, avec pour objectif l’adaptation des cadres de planification pluriannuelle, de programmation, de coordination institutionnelle et d’ajustement aux nouvelles exigences de cohérence et de complémentarité des politiques publiques. Cette réforme prévoit un élargissement du champ d’application de la loi de Finances aux établissements publics bénéficiant de subventions ou de ressources affectées. La réforme prévoit également l’introduction d’une nouvelle règle budgétaire encadrant la dette à long terme pour renforcer la soutenabilité des finances publiques. Cette réforme confirme la volonté de consolider la gouvernance budgétaire et reflète l’ambition d’un pilotage intégré des politiques publiques, capable de répondre aux grands défis sociaux, économiques et climatiques du pays.