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Protection de l’Océan : un nouveau cap pour la coopération franco-marocaine

© D.R

SAR la Princesse Lalla Hasnaa, Représentante de SM le Roi, et le président français ont co-présidé le Sommet «L’Afrique pour l’Océan»

Evénement: Les regards se tournent vers Nice où la France accueille la 3e Conférence des Nations Unies sur l’océan, l’UNOC, avec une participation marocaine déterminante. Les détails.

La ville de Nice en France accueille la 3e Conférence des Nations Unies sur l’océan, l’UNOC. C’est la première fois depuis 10 ans et la COP21 qu’une conférence de cette envergure se tient en France. Dans ce sens, Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa, Représentante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, participe à la 3e Conférence des Nations Unies sur l’océan, qui s’est ouverte lundi à Nice. Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa, représentante de Sa Majesté le Roi, et le président français, Emmanuel Macron, ont ainsi co-présidé, lundi au Palais des rois sardes à Nice, le Sommet «L’Afrique pour l’Océan». A l’ouverture de ce Sommet, auquel ont pris part plusieurs chefs d’État et de gouvernement, ainsi que des représentants de haut niveau d’organismes internationaux, Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa a donné lecture du message adressé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux participants. Le Sommet «L’Afrique pour l’Océan», organisé dans le cadre de la 3e Conférence des Nations Unies sur l’océan 2025, se veut l’occasion d’un échange sur les opportunités de développement de l’Afrique grâce aux ressources océaniques, tout en veillant à une gouvernance responsable des espaces marins. Il porte, entre autres, sur la recherche de financements pour la mise en place d’infrastructures modernes et résilientes, la gouvernance de l’océan et la gestion des stocks halieutiques, ainsi que sur la connectivité entre pays maritimes et pays enclavés. Le Sommet devra aboutir sur des partenariats stratégiques sur l’océan, avec des solutions adaptées aux enjeux régionaux. Il faut préciser que la France et le Costa Rica co-organisent la 3e Conférence des Nations Unies sur l’océan, qui se poursuivra jusqu’à vendredi et réunit plus de 50 chefs d’État et de gouvernement et plus de 1.500 délégués issus de près de 200 pays.

La session inaugurale de la conférence a notamment été marquée par les discours d’ouverture du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, du président français, Emmanuel Macron, et du président du Costa Rica, Rodrigo Chaves Robles. Placée sous le thème «Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan», la Conférence de Nice passera au crible plusieurs aspects liés aux océans, allant de la pêche durable à la pollution marine, en passant par les interactions entre climat et biodiversité. L’événement est marqué par une participation remarquable du Maroc. Une participation qui reflète un engagement fort du Royaume pour la protection de l’océan. Il s’agit également d’un nouveau signe de renforcement de la coopération franco-marocaine. «À Nice, au Maroc, dans l’Atlantique comme en Méditerranée, la France et le Maroc continuent donc d’avancer selon le cap clair de leur partenariat d’exception renforcé», a affirmé M. Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc. «Au Maroc comme en France, deux pays qui ont la même identité atlantique et méditerranéenne, nous en prenons la mesure», ajoute la même source. Pour les responsables, il y a urgence à agir car comme à Paris il y a 10 ans, le monde fait face à un moment clef pour la protection d’un bien commun à toute l’humanité, plus menacé que jamais. «C’est l’océan qui nourrit une grande partie de la planète. C’est sur l’océan que transite l’essentiel du commerce mondial. Et c’est de l’océan que viendront des solutions pour l’avenir. L’océan n’est pas un enjeu parmi d’autres, mais l’affaire de tous», explique-t-on.

L’ambition à Nice est de créer un nouveau cadre pour la protection et l’utilisation durable de l’océan.

L’ambition à Nice est de créer un nouveau cadre pour la protection et l’utilisation durable de l’océan. Cela implique de faire aboutir des processus multilatéraux ambitieux, comme l’accord BBNJ sur la haute mer, qui vise à soustraire cette dernière d’une loi de la jungle mortifère pour ses ressources. Cet accord conclu en 2023 doit désormais entrer en vigueur au plus vite grâce aux ratifications des États : le Maroc et la France ont fait leur part du chemin et sont dans le « groupe de tête » des États qui veulent avancer à ce sujet. Pour la France, le Maroc a été extrêmement mobilisé, et de longue date, en particulier sur le continent africain. Il l’a fait pendant la négociation du traité BBNJ il y a deux ans. Il l’a fait à l’automne dernier en suscitant une réflexion régionale sur les messages que l’Afrique souhaitait porter à Nice. Et il l’a fait ces dernières semaines en promouvant la signature et la ratification du traité BBNJ. «Il était donc logique que le Maroc organise avec la France, dans le cadre de l’UNOC, un sommet dédié des chefs d’État africains. C’est une vraie satisfaction que le dialogue franco-marocain sur un enjeu global aussi important puisse trouver là une incarnation emblématique, alors même qu’aucun autre pays invité n’a le même statut», ajoute la même source.

Situation alarmante
La troisième Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC3) est un rendez-vous décisif : il réunit, à Nice, une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement, et plusieurs dizaines de milliers de participants, chercheurs, scientifiques, acteurs économiques, militants associatifs et citoyens du monde entier. Les chiffres sont inquiétants : plus de 8 millions de tonnes de plastique sont déversées dans l’océan chaque année, selon une étude de la revue Science. A cela s’ajoute la surexploitation, qui touche plus d’un tiers des stocks de poissons, mais aussi l’acidification des eaux, la montée du niveau de la mer et la destruction des écosystèmes marins. Ces phénomènes s’accélèrent, conséquences directes du dérèglement climatique. Dix ans après la COP21 et l’Accord de Paris, qui a permis d’établir un cadre mondial contraignant pour limiter le réchauffement climatique, l’UNOC3 représente une opportunité historique. Les « Accords de Nice » constitueraient un véritable pacte international pour la conservation et l’utilisation durable de l’océan. Ce pacte serait ainsi directement en ligne avec les Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’ONU, en 2015.

Le Maroc organise avec la France, dans le cadre de l’UNOC, un sommet dédié des chefs d’État africains. 

Premièrement, il s’agit de plaider à Nice en faveur de l’aboutissement des processus multilatéraux liés à l’océan. En matière de gouvernance, l’accord BBNJ sur la haute mer ne peut être un échec. Si nous ne saisissons pas l’occasion de l’UNOC3, nous risquons de perdre de précieuses années pour la gestion durable de l’océan. Nous sommes encore loin d’avoir tous ratifié BBNJ à travers le monde, mais l’obtention des 60 ratifications nécessaires à l’entrée en vigueur du Traité est atteignable. Deuxièmement, l’UNOC doit mobiliser des financements publics et privés pour atteindre l’ODD 14 et soutenir une économie bleue durable. L’économie de l’océan, dans une perspective durable, relève de notre responsabilité commune, mais offre également de formidables opportunités. A Nice, nous ouvrirons la voie de la décarbonation du transport maritime, par lequel transite 90% du commerce mondial, avec tous les grands armateurs et l’Organisation maritime international, avec l’objectif d’une neutralité carbone d’ici 2050.

Lors du Blue Economy and Finance Forum à Monaco le 8 juin, plusieurs engagements phares du secteur privé pour l’océan seront annoncés : un plan d’action « Ocean Travel Plan » formulant des engagements concrets pour le tourisme durable, deux coalitions «Business in Ocean » et « Philanthropists in Ocean » engageront entreprises et philanthropes dans des projets d’investissements durables. Troisièmement, il sera question de renforcer et mieux diffuser les connaissances océanographiques, pour éclairer les politiques publiques mondiales, avec un accès ouvert aux données.
Le lancement de Mercator Ocean International comme organisation intergouvernementale à l’UNOC doit permettre l’accès à des données ouvertes ; avec le jumeau numérique de l’océan de l’UE comme outil clé. Il s’agit de soutenir également la création d’une plateforme scientifique internationale dédiée à l’océan, l’IPOS, qui sera hébergée par la COI de l’Unesco.

C’est le titre de la boite

Ratification

Traité. Le président français Emmanuel Macron a annoncé l’engagement de nouveaux pays à ratifier le Traité sur la haute mer, ouvrant la voie à sa mise en œuvre cette année, principale priorité de la coprésidence française de la 3è Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC-3) qui s’est ouverte lundi à Nice (sud-est de la France). «A la cinquantaine de ratifications déjà déposées ici même ces dernières heures, quinze pays se sont formellement engagés à les rejoindre. Ce qui fait que l’accord politique est obtenu, qui nous permet de dire que ce traité sur la haute mer sera bien mis en œuvre», s’est félicité M. Macron dans son discours d’ouverture de la conférence onusienne co-organisée par la France et le Costa Rica, sous le thème «Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan».

«C’est donc gagné ! », a lancé le président français qui évoque une « immense victoire du multilatéralisme océanique ». Au moins soixante ratifications sont requises pour l’entrée en vigueur du traité sur la haute mer, connu sous l’acronyme BBNJ pour Biodiversity Beyond National Jurisdiction, portant sur la protection de l’océan situé en dehors des zones économiques exclusives (ZEE) et du plateau continental des États côtiers, rappelle-t-on.

Défis

Surexploitation

La surexploitation touche plus d’un tiers des stocks de poissons sans oublier l’acidification des eaux, la montée du niveau de la mer et la destruction des écosystèmes marins.

Plastiques

Plus de 8 millions de tonnes de plastique sont déversées dans l’océan chaque année, selon une étude de la revue Science.

Conférence

La troisième Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC3) réunira plusieurs dizaines de milliers de participants, chercheurs, scientifiques, acteurs économiques, militants associatifs et citoyens du monde entier.

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