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Quand Mustapha Bencheikh traite des rapports humains en structure hospitalière

© D.R

Le système de santé n’inspire pas que les médecins. Dans son nouveau roman «Comme une histoire», l’essayiste marocain Mustapha Bencheikh en traite tel un fin connaisseur. Pourtant, il ne se considère pas entant que tel. Comme le précise, il ne s’y connaît «pas plus que le commun des mortels». «Mais j’ai toujours aimé observer les faits et gestes des personnes autour de moi, de même que je suis sensible aux rapports de pouvoir qui s’établissent presque spontanément entre les gens et plus particulièrement quand le contexte s’y prête», confie-t-il.

Des relations entre médecins et infirmiers
Dans les faits, l’auteur a fait le choix de situer l’action de son récit à l’intérieur d’un CHU, lieu par excellence où se créent et se tissent des rapports complexes entre les médecins, les infirmiers et les patients. «Je souhaitais rendre compte de l’âme humaine dans sa diversité, monstrueuse souvent, aimante parfois, jamais indifférente», s’exprime le romancier.
Ce sont ces relations entre médecins et infirmiers qui ont toujours paru à l’auteur «complexes et problématiques». Pour lui, elles peuvent incarner le meilleur et le pire. «Selon que les intéressés arrivent à établir un lien de confiance et de vérité vous obtenez dans un cas le mieux, dans l’autre généralement une catastrophe. Mais mon livre est une fiction qui transcende les lieux et les territoires et pourrait concerner différents types d’organismes», explicite l’écrivain.

De la gestion des hôpitaux
Au-delà de ces relations, M. Bencheikh, également professeur universitaire de littérature française et francophone, aborde la gestion des structures hospitalières. Dans l’intrigue, l’auteur du récit en traite à travers «Nomo», un personnage principal prédateur qui s’entoure d’autres de la même fibre. Une manière, pour le Pr, de décortiquer les méandres des rapports humains dans toute structure hormis celle hospitalière appelée «Big data» dans le récit. Comme il l’explicite, il s’agit d’une fiction qui pourrait se dérouler dans «différents lieux et pays du Maghreb par exemple». «Il peut y avoir du vécu dans tout récit mais tel n’a pas été mon intention. Mon souhait n’était pas de raconter des vérités mais de rendre vraisemblable une histoire portée par des personnages qui incarnent à leur manière l’aventure humaine», enchaîne-t-il.

Du rapport à l’argent
A ce propos, le romancier se veut assez clair bien que son protagoniste dans l’œuvre soit impliqué dans une affaire d’argent révélée par un journaliste. Pour lui, ce rapport «n’est pas spécifique aux médecins». Ce lien fait, comme il le rappelle, partie de notre mode de vie. «Mais dans la mesure où pour se soigner, ce qui est vital, on a besoin d’argent et où le médecin devient un prestataire de service, il arrive que se créent des relations ambiguës qui s’opposent au serment d’Hippocrate et perturbent les rôles aussi du médecin que du patient et les soumettent à des contorsions morales et matérielles condamnables», tempère le Pr. qui estime que le traitement de cette question, dans le roman, explique le choix de situer l’action dans un CHU.
Après «Comme une histoire», qui est son premier récit, les projets de l’écrivain sont divers et variés. «J’ai en tête d’écrire aussi une autofiction à laquelle je réfléchis actuellement. Je continue de m’intéresser à la vie sociale et politique de mon pays et surtout de poursuivre mes lectures des grandes œuvres de la littérature», avance-t-il. Récemment, il a publié son livre «Hypothèque sur l’université marocaine» dans lequel il émet quelques réserves sur le mode de fonctionnement de cet espace et propose quelques pistes de réflexion. L’auteur, également doyen de faculté à deux reprises, a, en outre écrit «L’université marocaine à l’épreuve» et a participé à d’autres ouvrages collectifs.

 

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