ActualitéSpécialUne

Reda Elfellah : «Les gains diplomatiques renforcent le poids du Maroc en afrique»

© D.R

Entretien avec Reda Elfellah, Politologue, expert en droit international et professeur à l’Université Ibn Zohr d’Agadir

[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]

A travers ce retour le Maroc participe dans les institutions de l’Union africaine, il est là, il est présent, il occupe son siège et il a son point de vue dans toutes les affaires qui concernent le continent, et apporte sa façon de voir et des instruments pratiques pour la concrétisation des objectifs du co-développement.

[/box]

ALM ; Quel regard portez-vous sur la politique africaine du Maroc conduite par Sa Majesté le Roi Mohammed VI ?

Reda Elfellah : Tout d’abord, il faut dire que cette politique africaine du Maroc constitue une composante essentielle de la politique étrangère du Royaume étant donné le rôle incontournable qu’il joue sur la scène africaine et également la position stratégique qu’il occupe à la croisée des chemins entre l’Afrique et l’Europe. Le Maroc a renforcé ses relations politiques, économiques et culturelles avec les pays africains qui ont des liens traditionnels avec le Royaume, notamment l’Afrique de l’Ouest, mais également de plus en plus avec d’autres pays du continent, notamment ceux de l’Afrique de l’Est et Centrale, et anglophones. Donc on a remarqué qu’il y a une dynamique de renforcement des relations.

Cette vision stratégique s’appuie sur un discours qui s’articule autour de la coopération Sud-Sud, et qui est très critique vis-à-vis du néocolonialisme, sur le partenariat et sur la capacité de l’Afrique à relever ses défis par elle-même et par ses propres moyens. Durant les vingt dernières années on a vu la dynamique du renforcement des relations avec l’Afrique se renforcer et se situe à plusieurs dimensions.

En parallèle il y a des projets de partenariat qui touchent différents aspects du développement humain, notamment la lutte contre les changements climatiques, la sècheresse, la famine, les épidémies… on a vu qu’avec son retour à l’Union Africaine le Maroc a inscrit cette intégration dans la logique d’ouverture et de renforcement des relations avec l’Afrique.

Quel rôle joue le Maroc sur l’échiquier africain ?

Sur l’échiquier africain aujourd’hui il y a une compétition acharnée entre les puissances étrangères pour bénéficier des opportunités économiques de l’Afrique et des ressources naturelles qui sont d’une importance vitale pour les industries. Le Maroc a certainement un rôle incontournable à jouer sur cet échiquier, à travers une plus forte intégration des économies africaines et la présence des entreprises marocaines en Afrique et à travers le renforcement des échanges commerciaux et aussi le rôle que devrait jouer la future zone de libre-échange africaine dont la convention a été signée il y a quelques mois. Sur le plan culturel également, à travers le poids de la civilisation qui constitue un socle commun entre le Maroc et les pays africains qu’il est nécessaire de capitaliser, ce qui permettra à l’Afrique d’avoir confiance en elle-même et avoir plus de poids sur la scène internationale sur tous les plans. Le Maroc a des atouts considérables qu’il pourrait mettre à la disposition de ce partenariat.

Comment ce retour sera-t-il bénéfique pour le Maroc au niveau diplomatique et pour la cause nationale ?

Ce retour n’est pas seulement motivé par des gains diplomatiques ou lié à la cause nationale, mais il est dû à une volonté d’intégrer le socle institutionnel africain qui sert à propulser ce processus d’intégration, et donc c’est un retour qui s’inscrit dans une vision stratégique. A travers ce retour le Maroc participe dans les institutions de l’Union africaine, il est là, il est présent, il occupe son siège et il a son point de vue dans toutes les affaires qui concernent le continent, et apporte sa façon de voir et des instruments pratiques pour la concrétisation des objectifs du co-développement. Les gains diplomatiques que le Maroc aura portent sur le renforcement du poids du Maroc sur la scène africaine, et qui pourra faire face à toutes les manœuvres à l’encontre de l’unité nationale et à un discours fallacieux et de propagande qui émane des séparatistes. D’ailleurs, plusieurs pays africains ont commencé à retirer leur reconnaissance de la pseudo république sahraouie.

Un mot pour décrire l’avenir des relations maroco-africaines ?

Il est légitime de se projeter dans l’avenir, l’analyse de l’état des lieux montre qu’il y a aujourd’hui une base solide qui est construite à travers un partenariat stratégique. Il y a encore un potentiel de développement de ce partenariat, pour permettre à l’Afrique de bénéficier de l’expertise du Maroc dans plusieurs domaines.

Articles similaires

SociétéUne

Alerte météorologique: l’ADM appelle à la vigilance sur l’axe autoroutier Meknès-Oujda

La Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) a appelé les usagers...

SociétéSpécialUne

Plus de 28.000 nouveaux inscrits en 2022-2023 : De plus en plus d’étudiants dans le privé

L’enseignement supérieur privé au Maroc attire des milliers de jeunes chaque année.

SociétéSpécial

Enseignement supérieur privé : CDG Invest entre dans le capital du Groupe Atlantique

CDG Invest a réalisé une prise de participation de 20% via son...

SociétéUne

Enseignement supérieur: La réforme en marche

Le digital occupe une place de taille dans la nouvelle réforme du...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux