Le VIIIème congrès national du SNE (Syndicat national de l’enseignement) s’est ouvert, mardi soir à Casablanca, dans une ambiance qui rappelle les grands moments du syndicalisme marocain. La majorité écrasante des figures ayant participé à la création de la CDT ont été présentes à l’ouverture de cette manifestation qui augure d’une nouvelle phase dans l’histoire de l’action politique-syndicale du Maroc.
Parmi les personnalités présentes, il y a lieu de signaler celle de Taeib BenBouazza, membre fondateur de l’Union marocaine du travail et premier dirigeant de cette centrale avant «le putsch» de Mahjoub Benseddik, qui en a pris les commandes.
Aussi, parmi les présents, il y avait plusieurs cadres et dirigeants de l’USFP : Abderrahman Youssoufi, Mohamed Elyazghi, Abdelhadi Khairate (l’homme qui a présidé le congrès constitutif de la CDT), Mohamed Karam, membre du bureau politique de l’USFP, arrêté au même moment que Noubir Amaoui, lors des événements du 20 juin 1981 à Casablanca, alors qu’il était secrétaire provincial de son parti à Casablanca . Outre ces dirigeants, l’on peut citer le ministre de la Jeunesse, Mohamed El Gahs, plusieurs militants de l’UNEM dans les années soixante et soixante-dix, tels Mohamed Boubekri, dernier président de cette organisation estudiantine, Abderrahim Loughmani, membre du Comité exécutif de l’UNEM et bien d’autres personnalités.
D’un autre côté, au vu de la présence de Issa Ouerdighi, secrétaire général du PSD ( Parti socialiste démocratique) et des représentants du PPS ( Parti du progrès et du socialisme) et du FFD ( Front des forces démocratiques) qui dissout son syndicat de l’enseignement pour rejoindre le SNE, l’on peut s’attendre à la création, dans les mois qui viennent, d’un pôle de la gauche modérée, composée des formations précitées, avec une courroie de transmission et de médiation qui pourrait –être la centrale promise, sortant des tripes de la CDT. En revanche, celle –ci tend de plus en plus à devenir une force de frappe pour l’ensemble des courants de la gauche radicale, c’est-à-dire le PADS (Parti de l’avant-garde démocratique socialiste), la GSU (Gauche socialiste unifiée), le CNI (Congrès national ittihadi), Ennahj Addimocrati et l’Association Fidélité à la démocratie.
Lors de la présentation de l’ordre du jour et des invités du congrès, Taeb Mounchid, ancien cadre de l’UMT et membre fondateur de la CDT, a insisté sur la signification du choix de la date du congrès qui coïncide avec deux anniversaires chers aux dirigeants du SNE, à savoir l’assassinat du syndicaliste tunisien, Ferhat Hachad en 1952, et du dirigeant de l’USFP, Omar Benjelloun, assassiné, un jeudi 18 décembre 1975 à Casablanca.
L’intervention de Abderrahman Chennaf, secrétaire général du SNE, a rendu hommage aux représentants des organisations syndicales arabes et étrangères présentes au congrès. Une présence qui témoigne, dit-on, de la crédibilité dont jouit son syndical sur le plan international. Aussi, une bonne partie de l’intervention de M. Chennaf a été axée sur les problèmes internes au sein de la CDT, qui ont poussé le SNE à quitter les rangs de cette centrale et annoncé l’avènement d’une nouvelle confédération de syndicats nationaux.