La décision de la Cour concernant le report est survenue afin de permettre à la défense de s’organiser et préparer sa plaidoirie, la convocation d’un individu impliqué poursuivi en état de liberté et l’examen de la requête liée au droit des familles des victimes de se constituer partie civile.
La Chambre criminelle près l’annexe de la Cour d’appel de Salé a décidé, lundi, de reporter au 23 janvier 2017 l’examen de l’affaire des évènements tragiques de Gdim Izik. La première séance du procès des accusés dans l’affaire des événements de Gdim Izik s’est ouverte dans des conditions normales, lundi matin, à l’annexe de la Cour d’appel de Rabat à Salé. La décision de la Cour concernant le report est survenue afin de permettre à la défense de s’organiser et préparer sa plaidoirie, la convocation d’un individu impliqué poursuivi en état de liberté et l’examen de la requête liée au droit des familles des victimes de se constituer partie civile. En parlant de familles des victimes, celles-ci ont été massivement présentes.
Il ne faut pas oublier que lesdits événements ont coûté la vie à 11 membres des forces de sécurité et ont fait 70 blessés. Etaient présentes également plusieurs associations des droits de l’Homme, des ONG et autres organisations indépendantes nationales et internationales. Pour rappel, le 10 octobre 2010, des habitants de la ville de Laâyoune avaient dressé à proximité de la ville, dans la région de Gdim Izik, un campement de tentes en vue de défendre des revendications sociales légitimes, liées principalement au logement et à l’emploi. Les autorités avaient alors initié un dialogue et présenté une série de mesures pour répondre progressivement à ces revendications. Cette initiative n’avait pas abouti au dénouement de la situation sur le terrain après l’apparition d’individus hautement subversifs et dont le comportement n’avait rien à voir avec une quelconque revendication sociale. Et en toute logique, les autorités compétentes avaient décidé alors de procéder au démantèlement pacifique du campement. Dans un pays de droit, il faut bien que la loi soit respectée et l’ordre public préservé. Et c’est à ce moment que les choses vont basculer avec des attaques aussi surprenantes que violentes et qui vont s’avérer par la suite bien préméditées et préparées par des criminels organisés en petits groupes.
Ne s’attendant pas à ce degré de violence, les forces de l’ordre qui essayaient pacifiquement de faire leur devoir ont été obligées de repousser le danger. Cela allait de l’usage d’armes blanches à l’explosion de bonbonnes de gaz, en passant par l’assassinat et la mutilation des cadavres des victimes en uniforme. Et les images d’individus en train d’uriner sur les cadavres de gendarmes, de pompiers et de mokhaznis qui ont fait le tour du monde sont toujours disponibles sur la Toile. C’est tout simplement répugnant. Il est à rappeler que ce procès se tient après la décision de la Cour de cassation d’annuler le verdict prononcé contre les mis en cause par le tribunal militaire en 2013.
Le Tribunal militaire de Rabat avait en effet condamné, le 17 février 2013, à des peines variant entre la perpétuité, 30 ans, 25 ans et 20 ans de prison ferme, les 25 personnes impliquées dans cette affaire, dont l’une par contumace, poursuivies pour «constitution de bande criminelle», «violence à l’encontre des forces publiques ayant entraîné la mort avec préméditation et complicité». Par ailleurs, et dans une lettre ouverte adressée à tous les défenseurs de la justice, la défense des familles et des ayants droit des victimes des événements de Gdim Izik a profondément déploré les contre vérités contenues dans un communiqué d’un certain «Collectif d’avocats internationaux en soutien aux activistes de Gdim Izik», daté du 22 décembre 2016. Ce communiqué, qui a résumé les raisons du procès intenté contre les accusés à «leur participation à des manifestations sociales» et fermé l’œil sur les actes criminels graves et solidement prouvés qu’ils ont commis et sur lesquels le tribunal devrait se prononcer ultérieurement conformément à la loi.