430 km de longueur, un tunnel de 3 km de long sous Rabat, plusieurs passages souterrains et ouvrages d’art, 6 nouvelles gares dédiées, un investissement de 53 milliards DH
Transport. Le projet de Ligne à Grande Vitesse franchit une nouvelle étape avec le lancement officiel des travaux de réalisation par le Souverain.
Les détails.
La Ligne à Grande Vitesse (LGV) Kénitra-Marrakech sur de bons rails. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a procédé, jeudi à la gare ferroviaire de Rabat-Agdal, au lancement des travaux de réalisation de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Kénitra-Marrakech, d’une longueur d’environ 430 kilomètres. Le projet de la LGV Kénitra-Marrakech traduit la Vision éclairée du Souverain en faveur de l’amélioration de l’offre ferroviaire nationale et s’inscrit dans le cadre des orientations stratégiques du Royaume, sous l’impulsion de SM le Roi, en matière de développement durable, notamment la promotion de solutions de mobilité collectives à faible empreinte carbone.
Ce chantier placera le Maroc parmi les pays disposant des réseaux de grande vitesse les plus longs au monde avec un linéaire de 630 km, a indiqué le directeur général de l’Office national des chemins de fer (ONCF), Mohamed Rabie Khlie. Dans une déclaration à la presse, M. Khlie a précisé que la réalisation de cette ligne ferroviaire s’inscrit dans le cadre des chantiers d’envergure menés sous l’impulsion du Souverain, notant que le secteur ferroviaire a connu, ces vingt dernières années, un bond significatif, aussi bien en termes d’investissements que de performances, ce qui a permis au Royaume de se positionner parmi les pays pionniers en la matière.
5,5 millions transportés en 2024
Le directeur général de l’ONCF a, dans ce contexte, rappelé la réalisation de nombreux projets ferroviaires à fort impact socio-économique, à leur tête le train Al boraq qui a réussi en peu de temps à s’ériger en un moyen de transport efficace, avec un nombre de voyageurs qui est passé de 3 millions en 2019 à 5,5 millions en 2024. Le nombre total de voyageurs, tous types de trains confondus, a atteint 53 millions au cours de l’année dernière, a fait savoir M. Khlie. Le Maroc constitue aujourd’hui un chantier à ciel ouvert pour des projets de nouvelle génération couvrant plusieurs secteurs économiques à l’horizon 2030, a-t-il poursuivi, soulignant que l’impact bénéfique de ces projets sur les plans social et économique érige le Royaume au rang des pays émergents.
De son côté, le directeur général adjoint de l’Office national des chemins de Fer (ONCF), Mohamed Smouni, a affirmé que la Ligne à Grande Vitesse Kénitra-Marrakech permettra d’instaurer une justice spatiale. M. Smouni a souligné que ce projet fait suite au succès de la première Ligne à Grande Vitesse reliant Tanger à Casablanca mise en service en novembre 2018, ajoutant que ce nouveau projet permettra de relier plusieurs espaces territoriaux, villes, aéroports et grands stades.
Réduction de durée de trajets
La réalisation de cette nouvelle LGV permettra de réduire la durée des trajets, d’offrir des services supplémentaires avec de nouveaux tarifs au profit des citoyens et de préserver l’environnement, a expliqué le DG adjoint de l’Office, soulignant que grâce à la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi, le Maroc a acquis suffisamment d’expertise pour réaliser ce projet dans les meilleurs délais. Ce projet érige le Maroc, avec sa riche expérience dans le domaine, en leader, voire en référence, a-t-il estimé, notant que les pays émergents s’approprient cette technologie afin d’assurer la démocratisation du transport pour tous les citoyens. Et d’affirmer que toutes les mesures ont été prises en termes d’aménagement du foncier pour achever ce projet afin que le Maroc soit au rendez-vous des futures échéances, notamment la Coupe du monde 2030. Selon le directeur du pôle des projets de la Ligne à Grande Vitesse à l’Office national des chemins de fer (ONCF), Khalid Khairane, la nouvelle ligne ferroviaire, d’une longueur de 430 km, permettra de réduire à une heure le temps de parcours entre Tanger et Rabat, à 1h40 min entre Tanger et Casablanca et à 2h40min entre Tanger et Marrakech.
Calendrier
«Nous nous préparons maintenant à commencer les travaux, sachant que durant l’année 2024, nous avons passé tous les marchés de construction», a expliqué Khalid Khairane, rappelant que l’ensemble des études relatives à ce projet, entamées en 2022, a pris fin et que les trois quarts du foncier requis pour la réalisation de cette LGV ont été acquis. «En 2029, nous allons amorcer les tests sur cette Ligne pour entamer l’exploitation à la fin de la même année», a-t-il dit. Le projet de la LGV Kénitra-Marrakech, d’une enveloppe de 53 milliards de dirhams (hors matériel roulant), fait partie d’un programme ambitieux mobilisant un investissement global de 96 milliards DH qui porte également sur l’acquisition de 168 trains pour un montant de 29 milliards DH, destinés au renouvellement du parc existant de l’Office national des chemins de fer (ONCF) et l’accompagnement des projets de développement, ainsi que le maintien de la performance pour 14 milliards DH, permettant notamment le développement de 3 réseaux de transport métropolitain au niveau des agglomérations de Casablanca, Rabat et Marrakech.
Travaux
L’ONCF avait dévoilé, il y a quelques mois, la liste des entreprises retenues pour la réalisation des travaux de superstructure, voie et caténaire, et de génie civil sur les voies en exploitation dans le cadre du chantier LGV reliant Rabat à Marrakech. Il s’agit de huit entreprises pour la réalisation de 4 lots d’un montant global de 3,38 milliards de dirhams (MMDH). Le premier lot, couvrant le tronçon Sidi Ichou-Sidi Bernoussi est assuré par Colas Rail (France)-Colas Rail Maroc pour un budget de 650 millions de dirhams (MDH). Le deuxième lot, relatif au tronçon Sidi Bernoussi-Oasis, est confié à China Railway Engineering, pour 915 MDH. Le troisième lot entre la gare Oasis et Nouaceur est revenu à TSA-TSO Catenaires et NGE Contracting pour un montant de 1,11 MMDH alors que le quatrième lot, concernant la ligne Sidi El Aïdi-Marrakech, est assuré par GCF-GCFMA pour une enveloppe de 702 MDH.
TGV nouvelle génération
Alstom, le Maroc et l’Office national des chemins de fer (ONCF) avaient signé un contrat de 781 M€ portant sur la commande de18 Trains à très grande vitesse Avelia Horizon pour l’extension de la Ligne à grande vitesse à Marrakech. Les trains Avelia Horizon fournis seront des modèles à double niveau capables de dépasser les 300 km/h. Ils intègrent deux automotrices compactes et des voitures articulées sur deux niveaux, optimisant ainsi l’espace à bord et la flexibilité d’exploitation. Cette nouvelle génération de matériel roulant bénéficie de plus de 40 ans d’expérience accumulée dans la grande vitesse ferroviaire. Le constructeur souligne que ces rames sont conçues pour limiter les coûts d’exploitation et de maintenance, notamment grâce à un nombre réduit de bogies, un élément qui représente habituellement 30 % des coûts de maintenance d’un train.
Réaction du président français
Partenariat. Le président de la République française, Emmanuel Macron, s’est félicité du lancement, jeudi à Rabat, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI des travaux de réalisation de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Kénitra-Marrakech. «Vive l’amitié entre le Maroc et la France!», s’est réjoui M. Macron sur ses comptes officiels X et Instagram, se félicitant que «la coopération franco-marocaine avance à grande vitesse!». «Sa Majesté le Roi Mohammed VI a inauguré la nouvelle Ligne à Grande Vitesse entre Kénitra et Marrakech. C’est le résultat concret des partenariats noués entre nos entreprises lors de ma visite d’État au Maroc en octobre dernier», a souligné le chef de l’État français. D’une longueur d’environ 430 kilomètres, le projet de la LGV Kénitra-Marrakech traduit la Vision éclairée de SM le Roi en faveur de l’amélioration de l’offre ferroviaire nationale, et s’inscrit dans le cadre des orientations stratégiques du Royaume, sous l’impulsion du Souverain, en matière de développement durable, notamment la promotion de solutions de mobilité collectives à faible empreinte carbone.