RNI : Un vent de contestation se lève…

C’était prévisible. Au lendemain des élections, les partis qui n’arrivent pas en tête sont souvent exposés à des mouvements de contestation. Si le Mouvement populaire a pu plus ou moins maintenir un calme précaire de ses troupes en décrochant une place dans la majorité, ce n’est pas le cas pour d’autres. Des membres de fédérations régionales du Rassemblement national des indépendants (RNI) se sont, en effet, attroupés, vendredi dernier, devant le siège du parti à Rabat. Au nombre d’une cinquantaine de cadres et de militants venus de différentes régions, ils étaient là, disent-ils, pour protester contre ce qu’ils ont estimé être une «gestion personnelle et égoïste» de leur direction. Selon eux, certaines décisions ont été prises sans en référer aux instances désignées par le statut, ce qui, à leur sens, a conduit à une série d’échecs. Ils ont ainsi fait grief à leur hiérarchie du recul du RNI lors des législatives anticipées, de la perte des présidences des Chambres du Parlement et, tout récemment, du refus de participer au gouvernement. Pour certains, la décision d’aller dans l’opposition n’a pas été largement concertée. Les protestataires ont également dénoncé la manière avec laquelle certaines listes électorales du parti ont été constituées. Autre motif de mécontentement mis en avant par les contestataires, l’absence de communication entre la base et la direction du parti. Après avoir clamé leurs griefs devant le siège du RNI, auquel on leur a refusé l’accès, les 50 frondeurs ont tenu une réunion impromptue sur la terrasse d’un café voisin à l’issue de laquelle ils ont décidé de mener campagne dans leurs régions afin d’étoffer leurs troupes. «Nous ne lâcherons pas prise tant que nous n’aurons pas ramené notre parti dans la légalité», a déclaré l’un d’eux. Il a ajouté qu’il était anormal qu’un aussi grand parti jusque dans un passé proche, soit aujourd’hui contraint de faire la politique des autres. Interrogé par ALM sur la force réelle et la représentativité du mouvement, le porte-parole du groupe a répondu que «ceux qui sont présents ici et aujourd’hui disent tout haut ce que d’autres militants pensent tout bas».