Les parties concernées par le conflit artificiel du Sahara marocain vont se réunir bientôt autour d’une table pour discuter sur la question et établir un calendrier de négociations qui aboutiront, certainement, à la mise en place des mécanismes de mise en œuvre de la solution de l’autonomie proposée par le Maroc.
C’est dans ce cadre, uniquement, que l’on peut placer les rencontres qui commenceront début juin. Au moment où l’ONU a salué, à l’unanimité, l’initiative marocaine et appelé à des négociations directes sous les auspices de son secrétaire général, il était clair que la position marocaine, forte de sa légitimité, a fini par gagner. Toute option qui ne respecte pas la souveraineté du Royaume sur ses provinces sahariennes, et cela le Maroc l’a exprimé clairement, ne fera partie du menu des débats. Et cette condition a été acceptée d’une manière tacite par les autres parties au moment où elles ont accepté de mettre fin à leur obstination à exiger un référendum d’autodétermination comme condition préalable à toute prise de contact. Elle doivent donc arrêter certaines gesticulations qui ne font que créer du chahut autour d’un processus civilisé qui est actuellement en cours à savoir le fait de se rencontrer, de parler et de commencer à débloquer une situation qui ne fait que pérenniser la souffrance de toute une population et de retarder le développement d’une région.
Parmi ces gesticulations, on peut noter les derniers mouvements de troupes dans la région de Mejik où le Polisario a tenu à fêter ce qu’il appelle «l’anniversaire du déclenchement de la lutte armée». A travers cet événement-écran, le Polisario a juste voulu faire croire que même s’il a décidé d’aller aux négociations directes, il demeure en position de force. Ce que personne n’est assez dupe pour gober, évidemment. Car, de l’avis de tous les observateurs, le Polisario est aux abois. En tant que bande de mercenaires, il n’a plus les moyens humains ou matériels de faire la guerre. Et il a montré son incapacité à procéder à une mutation qui lui permettrait de se transformer en mouvement politique. Et il s’agit d’un chantier sur lequel il devrait se pencher bientôt s’il ne veut pas rester en marge de l’évolution du dossier. Survivre pour le Polisario signifie se transformer en force politique ayant des revendications d’élargissement des compétences de l’autonomie au Sahara. Il s’agit en fait de calquer le modèle du Parti nationaliste basque (PNV) en Espagne et non celui de Batasuna (aile politique de l’ETA) qui a fini par être marginalisée de la vie politique de sa région puisqu’elle n’a pas su évoluer en conformité avec les mutations sociopolitiques et économiques qu’a connues le Pays basque.