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Sahara : Ortega, le retour

Le président du Nicaragua, Daniel Ortega Saavedra, vient d’effectuer une visite officielle en Algérie. Il a été reçu avec tous les honneurs dus aux chefs d’Etat et avec le sens de la générosité et de l’hospitalité qui caractérisent le peuple algérien.
Cette information serait passée inaperçue pour les Marocains puisqu’elle ne les intéresse pas du tout, s’il n’y avait pas eu un petit détail, un de plus, qui a fait que cette visite puisse susciter un brin d’intérêt.
Prononçant un toast à l’occasion du déjeuner officiel qu’il a offert  en l’honneur de son invité, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a profité de l’occasion pour remercier le chef de l’Etat nicaraguayen d’avoir rétabli les relations avec la chimérique république sahraouie. «Je tiens, en cette occasion, à saluer la décision que vous avez prise, dès le lendemain de votre investiture, de rétablir les relations diplomatiques entre la République du Nicaragua et la République arabe sahraouie démocratique», a-t-il dit en s’adressant au président Ortega avant d’ajouter : «C’est une décision juste et courageuse qui aura sûrement un effet favorable sur l’évolution de la situation dans cette région».
Il faut rappeler que l’ancien dictateur sandiniste a décidé, deux jours à peine après sa reconquête du pouvoir en janvier dernier – à travers les urnes, cette fois-ci, c’est la méthode qui est en vogue actuellement – de rétablir les «relations diplomatiques» avec la prétendue RASD. Des relations qui avaient été rompues par son prédécesseur puisqu’il avait considéré qu’il s’agit d’une mascarade ridicule que d’entretenir des relations avec un Etat qui n’existe pas et qui n’avait aucun fondement juridique ou historique.
En tout cas, que M. Ortega décide, soudain, d’avoir des relations avec un pseudo-Etat, c’est une décision qui le concerne. Il a certainement ses propres motivations. Mais, que cette décision soit élevée par le chef de l’Etat algérien au rang d’une initiative qui va avoir une grande influence non seulement sur l’affaire du Sahara mais sur la région tout entière, c’est ce qui est étonnant de la part de M. Bouteflika. Comment la décision du président nicaraguayen peut-elle avoir une influence sur l’évolution de la situation dans la région ?
Un jeune étudiant en première année de droit apprend, dès ses premiers cours de Relations internationales, que l’influence politique d’un Etat sur un autre n’existe que s’il y un impératif géographique, une dépendance économique, une supériorité militaire ou une domination idéologique. Or, il se trouve que, par rapport au Maghreb, le Nicaragua ne peut être classé dans aucune de ces situations. Donc, il n’a aucune influence sur l’évolution du dossier du Sahara. En plus, en ce moment, l’affaire est entrée dans une nouvelle phase où ces petits jeux faussement diplomatiques se trouvent hors contexte.

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