Les lecteurs d’ALM, s’exprimant dans le cadre de notre dernier sondage, font preuve de compréhension au sujet de la deuxième hausse des carburants à la pompe décidée le 7 août dernier. Sur les 1.072 internautes ayant pris part à ce sondage, 32,1 % jugent cette dernière hausse «justifiée». Ces derniers, visiblement, sont au fait, de manière régulière, d’une actualité des hydrocarbures qu’on peut qualifier, sans jeux de mots, de brûlante. Aux dernières nouvelles, le baril s’approchait du seuil des 70 dollars. Jeudi à New-York, le baril se négociait vers 10 heures (GMT) à 67,37 dollars après avoir atteint, mercredi et de très près, les 67 dollars.
Les internautes sondés se montrent d’autant plus « compréhensifs » quand on sait qu’une bonne partie, 20,6 %, juge « nécessaire » la dernière hausse décidée par les autorités. Pour rappel, entre janvier et juillet 2005, l’Etat a supporté 3,4 milliards de dirhams pour compenser la vertigineuse hausse des cours de pétrole à l’international.
Enfin, une grande partie également, 47,3%, juge la deuxième hausse « injuste ».
Fait sans précédent au Maroc, le gouvernement a décidé des hausses des prix du carburant à la pompe à deux reprises. Pour celle du 16 mai, le consommateur était averti d’avance puisque la hausse, généralement de l’ordre de 50 centimes par litre, a été annoncée plusieurs jours auparavant.
La deuxième hausse, elle, est entrée en vigueur le 7 août. C’était un dimanche et la hausse avait été annoncée la veille via un communiqué tombé assez tard dans la soirée. Le même dimanche, le ministre de l’Energie, M. Boutaleb, s’était emparé des plateaux de télé et des caméras pour dire que cette deuxième hausse était « symbolique ».
Résultat des courses : depuis le 7 août dernier, l’essence est commercialisée à 10,35 DH le litre (au lieu de 9,85 DH et de 9,35 DH avant le 16 mai). Le gasoil 350 ppm, lui, est vendu 8,20 Dh le litre (au lieu de 7,70 DH et de 7,20 DH avant le 16 mai). Petit bémol, ces hausses successives n’ont pas touché le gaz butane qui est toujours commercialisé aux mêmes prix que ce soit pour les petites ou les grandes bonbonnes (10 et 40 DH).
Toutefois, le consommateur n’échappera pas à d’autres bien fâcheuses répercussions. Dans plusieurs villes, les opérateurs des transports en commun ont décidé des hausses de 50 centimes en général. C’est le cas notamment à Casablanca et Oujda. Et ce n’est pas fini. Plusieurs corporations sont montées au créneau après ces hausses des prix des carburants pour demander des dispositions taillées sur mesure susceptibles de leur permettre de garder le cap sans trop y laisser de plumes.
L’Etat, lui, ne sera pas épargné non plus. Le taux de croissance a dû être revu à la baisse et la loi de Finances 2006 n’échappera pas aux aléas des marchés internationaux. A moins d’un miracle qui ramènerait le baril à de meilleurs « sentiments » et surtout à moins de 40 dollars.