Marrakech accueille le gotha mondial de la sécurité routière
Conférence ministérielle : Depuis 2009, les Conférences ministérielles mondiales sur la sécurité routière ont constitué des moments clés pour renforcer la coopération internationale et accélérer les actions en faveur de la réduction des collisions de la route. La nouvelle édition, qui se tient à Marrakech du 18 au 20 février, marque une avancée significative dans la mobilisation politique, l’adoption de nouvelles stratégies et l’élaboration de résolutions majeures pour réduire de 50% le nombre de décès dus aux accidents de la route d’ici 2030.
Après Moscou en 2009, Brasilia en 2015 et Stockholm en 2020, c’est au tour de la ville de Marrakech d’abriter la 4ème édition de la Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière et qui a ouvert ses travaux, mardi, sous le thème «S’engager pour la vie», en présence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, ainsi que de plusieurs ministres et décideurs marocains et étrangers.
Prennent part à cet évènement, organisé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, par le ministère du transport et de la logistique en coopération avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des délégations officielles dirigées par plus de 100 ministres en charge des secteurs du transport, de l’Intérieur, des infrastructures et de la santé.
Ce conclave mondial réunit plus de 2.700 participants, dont près de 600 experts de haut niveau, ainsi que les représentants des Agences onusiennes et des organisations internationales impliquées dans le domaine de la sécurité routière, particulièrement la Banque mondiale, le Forum international des transports, la Fédération internationale de la route, la Fédération internationale de l’automobile (FIA) et d’autres instances.
Il est aussi marqué par la participation d’acteurs économiques de différents pays, en plus de la Coalition mondiale des composantes de la société civile engagées en faveur de la sécurité routière.
Le choix du Maroc comme pays hôte
L’organisation de la 4e Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière à Marrakech marque une reconnaissance internationale des efforts du Royaume du Maroc en matière de sécurité routière. En accueillant cet événement d’envergure mondiale, le Maroc confirme son engagement à contribuer activement aux objectifs de la Deuxième décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030 et à promouvoir une coopération renforcée entre les pays du Sud.
Depuis plusieurs années, le Maroc a mis en place des politiques ambitieuses pour améliorer la sécurité routière, en renforçant ses infrastructures, en modernisant ses réglementations et en multipliant les initiatives de sensibilisation. Grâce à cette dynamique, le Royaume est devenu un modèle régional en matière de gestion des risques routiers, avec des avancées notables dans la réduction des accidents et des décès sur les routes.
Marrakech, ville emblématique du Maroc, a été choisie pour accueillir cette conférence en raison de son infrastructure moderne et de sa capacité à recevoir des événements internationaux d’envergure. En plus d’être une destination touristique de premier plan, la ville dispose d’équipements de pointe, dont le Palais des Congrès, qui est en l’occurrence le centre névralgique des discussions et des échanges entre les délégations venues du monde entier.
Des chiffres alarmants
Les accidents de la route ne sont pas seulement des tragédies humaines, ils représentent aussi un coût économique considérable. L’OMS estime que les traumatismes routiers coûtent 3% du PIB mondial chaque année, en raison des pertes de productivité, des soins médicaux et des dommages matériels.
Les facteurs de risque les plus fréquents sont bien identifiés. L’excès de vitesse est impliqué dans 30% des accidents mortels. Aussi, l’OMS rappelle que 80% des routes ne répondent pas aux normes minimales de sécurité pour les piétons et cyclistes avant de souligner que seuls sept pays, soit 3% de tous les États membres des Nations Unies, disposent de lois sur les facteurs de risque qui répondent à tous les critères de bonnes pratiques de l’OMS.
Si la mortalité routière touche tous les continents, elle ne frappe pas de manière uniforme. Les pays à revenu faible et intermédiaire concentrent 90 % des décès, alors qu’ils ne possèdent que 60 % du parc automobile mondial. L’Afrique affiche le taux de mortalité le plus élevé, avec 19 décès pour 100.000 habitants, contre 7 pour 100.000 en Europe.
Les efforts du Royaume
L’objectif principal de la 4e Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière est de renforcer l’engagement mondial pour réduire de moitié le nombre de décès et de blessures graves liés aux accidents de la route d’ici 2030.
Dans ce sens, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a rappelé que le Maroc s’est engagé dans ce chantier depuis 1977 en créant le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) et l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) en 2020 en plus de l’adoption de la gestion stratégique de la sécurité routière depuis 2004, ce qui a permis de sauver la vie à plus de 13.000 personnes et des milliers de blessés.
Et d’ajouter que dans le cadre de la gestion stratégique de la sécurité routière 2017-2026 qui ambitionne de diviser par deux le nombre de victimes de la route, le Maroc a pu promulguer plusieurs lois et adopter différentes initiatives dans l’objectif de réduire la mortalité sur la route et permettre une conduite saine, notamment à travers un nouveau code de la route, une surveillance automatique des infractions, l’amélioration de la qualité du contrôle technique des véhicules et de la formation professionnelle, l’amélioration des infrastructures routières et le développement du système de transport public.
Par ailleurs, la Déclaration de Marrakech, qui devra sanctionner les travaux de la conférence, servira de base pour l’élaboration d’une résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies dédiée à la sécurité routière, à même de constituer une feuille de route pour atteindre l’objectif fixé par la Décennie d’action y afférente visant à réduire de 50% le nombre de décès dus aux accidents de la route d’ici 2030.
Institution du Prix Mohammed VI
L’ouverture de cette conférence a été marquée par l’annonce, faite par le ministre du transport et de la logistique, Abdessamad Kayouh, du lancement du «Prix Mohammed VI pour la sécurité routière», doté d’un montant de 500.000 dollars et qui sera remis lors de toutes les prochaines éditions de la conférence.
Pour cette première édition, le prix a été décerné conjointement à l’OMS et aux Nations Unies qui se voient attribuer 250.000 dollars chacune pour leurs contributions dans la mise en place de stratégie de prévention tendant à réduire le nombre d’accidents de circulation.